Les CHRONIQUES NARQUOISES et autres de Jacques Franck (janvier 2014)
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Il frémit de joie dans sa tombe
Le grand général Francisco Franco, caudillo de ses sujets d’Espagne, avait consacré sa vie à l’étranglement des libertés du peuple. Avec l’aide de sa police, de son armée, de son clergé, les femmes étaient ramenées à la juste condition de servantes de Dieu et des hommes. Après la mort du général en 1975, le peuple reprit du poil de la bête démocratique. Les femmes firent valoir l’existence de leur corps, leur droit d’en disposer librement, y compris celui de faire des enfants uniquement lorsqu’elles le désiraient. Par leurs luttes, les espagnoles acquirent la maîtrise de leur avenir.
Or sous le proconsulat de Mariano Rajoy, actuel chef du gouvernement, grand retour en arrière. Les femmes, si le projet de loi passait, redeviendraient soumises à la sainte morale du temps de Franco. L’interruption volontaire de grossesse reprendrait rang de péché capital. La jubilation posthume du caudillo n’aurait pas de bornes. Mais les femmes d’Espagne n’acceptent pas cette attaque contre leurs libertés. Avec leurs compagnons, elles reprennent le combat, manifestent et refusent massivement le projet de Rajoy. Nous sommes solidaires. Cette fois encore, Franco reviendra là d’où il n’aurait jamais dû sortir, la pire des poubelles de l’Histoire.
Les bateaux vont voler
Ils ne vont pas, à l’instar des Airbus ou des dirigeables, s’élever dans les azurs. Ils vont plus simplement voler les ouvriers qui les construisent. Les patrons des Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire, ont décidé d’augmenter la durée de travail quotidien de cinq minutes sans augmentation de salaire. Il n’y a pas de petits profits. Ni surtout de gros. Ces philanthropes ont reçu commande de deux navires de croisières géants. Vu les milliers de journées de travail nécessaires pour achever la commande, ça fait un joli paquet d’euros récupérés sur le dos des salariés. Au nom de la sainte compétitivité. Quant aux bénéfices des actionnaires, je ne pense pas qu’ils participeront au sacrifice. Ces choses-là ne se font pas. On veut donc fabriquer des paquebots low coast. Comme les tee-shirts dans les bagnes du Bangladesh.
Pauvres brochets
On fait bien triste usage de leurs quenelles. Mon père aimait bien cette préparation culinaire. Sans qu’il y ait de rapport, mon père était juif. A ce titre, il mourut assassiné le 30 mars 1943 au camp d’extermination de Sobibor. Le criminel nazi John Demianiuk participa directement au gazage et à l’incinération de mon père et de ses compagnons de déportation. Demianiuk ne connaissait probablement pas la quenelle. Dommage. Il aurait pu se prendre pour un "humoriste" contemporain. A Sobibor, on tuait par les gaz d’échappement d’un gros moteur. Les cadavres étaient entassés sur des bûchers.
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