JENYFER RAINHO A BOIS-COLOMBES : DU FADO COMME IL FAUT
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Ce qu’il y a de bien avec les soirées festives des associations franco-portugaises (plus portugaises que franco, en général), c’est que la bonne humeur, la chaleur humaine, la convivialité sont presque toujours présentes. Ce fut le cas ce samedi à la soirée de fado organisé par A Trasmontana de Bois-Colombes, dans la salle agréable, ni trop petite, ni trop grande, du Centre culturel 72, où une petite centaine de personnes, dont un nombre non négligeable de non-lusophones venus en voisins, a accueilli avec gentillesse, puis enthousiasme, la prestation de Jenyfer Rainho, accompagnée par les impeccables Filipe de Sousa, à la guitare portugaise et Nuno Estevens à la viola. Viens nous voir, ça nous fera plaisir, m’avait dit Jenyfer. Et comme ça me fait plaisir de faire plaisir à Jenyfer, j’y fus. Après quelques petiscos faits maison, le rancho folclorico A Trasmontana entre en scène. Je ne suis pas spécialiste du folklore, mais les grâces des unes, les timides maladresses parfois, sont également touchantes, et remarquée la virtuosité de l’accordéoniste.
Si j’ai souvent entendu Jenyfer lors de ses prestations dans les restaurants de fado, et ce depuis ses débuts, jamais je n’avais assisté à un de ses concerts. Jenyfer en concert, c’est un répertoire très réfléchi, où elle convoque des poètes du fado qui ont marqué l’histoire (Pedro Homem de Mello, Linhares Barbosa, Ary Dos Santos) mais ne néglige ni les marches populaires, ni les fados traditionnels, le tout au service d’une voix chaude et grave maintenant bien connue des amateurs franciliens (et au-delà) de fado. Un répertoire, un style, une personnalité. Et bien servie par les musiciens, avec qui elle entretient manifestement une complicité, artistique comme amicale. « Le fado ne peut être heureux dans toutes les bouches », chante-elle. Sans doute, mais il apparaît bien que le fado est heureux dans la sienne, ce qui n’exclut évidemment pas l’émotion, car Jenyfer est certes réfléchie, mais émotive aussi.
Permettez pour finir un message personnel : bon anniversaire, Jenyfer, puisque c’est le temps, et longue présence dans le fado !
Article paru également dans Lusojornal
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