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LA SYPHILIS, LE SEUL MAL FRANÇAIS ?

mardi 15 avril 2014
par  Jacques-Robert Simon
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Alain Peyrefitte se demande dans l’introduction de son livre « Le mal Français » publié en 1976 : « pourquoi ce peuple vif, généreux, doué, fournit-il si souvent le spectacle de ses divisions et de son impuissance ? ». Il s’insurge dans cet ouvrage contre « les règles tatillonnes de l’administration, l’excès de bureaucratie, la centralisation, le manque de confiance des entrepreneurs, un État trop dirigiste, etc ». Il fustige une « société bloquée » et le pessimisme omniprésent, il préconise en conséquence de profondes réformes administratives, politiques et sociales. Les choses se sont-elles améliorées depuis ? Des innovations ont-elles vu le jour depuis le milieu des années 70 pour tenter de faire évoluer notre société vers plus de fluidité, plus d’efficacité ?

Au début des années 90 a vu le jour dans le monde pourtant déjà dense des réglementations un nouveau principe sur lequel nous allons nous attarder : le « principe de précaution ». Ce principe est mentionné dans l’article 191 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (UE). Il est ainsi libellé : « Le principe de précaution permet de réagir rapidement face à un possible danger pour la santé humaine, animale ou végétale, ou pour la protection de l’environnement. En effet, dans le cas où les données scientifiques ne permettent pas une évaluation complète du risque, le recours à ce principe permet, par exemple, d’empêcher la distribution ou même de retirer du marché des produits susceptibles d’être dangereux. »

Enfant, la passion de la chimie m’avait été donnée lorsque j’avais reçu pour Noël une boîte du jeu « Le petit chimiste ». J’avais à l’époque confronté bases et acides en déterminant le vainqueur grâce à des indicateurs colorés, j’avais mélangé fleur de soufre et limaille de fer pour faire des volcans, j’avais encore fait des bulles en imbibant du calcaire par une solution (diluée) d’esprit de sel… Dès que mon petit fils me parut avoir l’âge requis, j’achetais donc la version moderne de ce jeu pour le lui montrer. A l’intérieur, un flacon de plâtre, de l’eau savonneuse, de la glycérine diluée…, c’est à dire des produits plus qu’inoffensifs, à peu près inutiles pour faire de la chimie. Cette appréciation fut confortée par la lecture du fascicule accompagnant le coffret qui détaillait les « expériences » proposées : les images te paraîtront différentes si tu les regardes à travers un filtre coloré, cette pâte de chocolat est une super matière pour sculpter, du beurre pour faire une maison… Je m’essayais à suivre les directives afin de retrouver ce monde de la chimie que je connaissais un peu pour en avoir fait mon métier durant plus de quarante ans. Un ennui « mortel » me saisit et j’abandonnais rapidement ma tentative : les expériences qui pouvaient être réalisées étaient par trop infantiles pour rester du domaine de l’enfantin. Toute espèce de produit chimique avait été bannie pour respecter un tissu de précautions tellement dru qu’il en devenait stérilisant.

Cette anecdote n’aurait strictement aucune importance si elle ne reflétait pas un trait dominant de nos sociétés : se méfier de tout, à tout moment, sans même essayer de cerner un risque éventuel pour le maîtriser est devenu l’alpha et l’oméga des comportements. Ne rien faire est devenu la préconisation ultime qui permet de ne prendre aucune espèce de risque. Pour être parfaitement sincère, jamais au grand jamais les données scientifiques ne permettraient ou permettront une évaluation absolument complète du risque encouru : la porte vers une absolue inertie est donc grande ouverte, le simple fait de vivre implique que l’on puisse mourir.


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