L’APOCALYPSE JOYEUSE
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En parlant de joyeuse, au vu des résultats du 25 mai, j’ai fugitivement pensé à les sacrifier au profit d’une carrière de chanteuse légère a l’Alcazar ou d’eunuque au service de quelque émir ou bien pour demander l’asile politique au Vatican. Je me repris prestement de cette dépression post-électorale puisque l’envie de voir crever tous ces fachos la gueule ouverte et la curiosité de contempler la chute d’une génération ont été plus stimulantes qu’une faible vocation pour le chant. Dans cet interrègne aux contours flous, impalpables, les misérables acteurs sont tous à leurs places. Au lieu de profiter de ce qui nous reste de courage, nous regardons figés, fascinés, le serpent qui va nous mordre avant de lui-même s’effacer. Dire que la globalisation est un échec, une disgrâce où notre civilisation lentement se décompose est une évidence dont même les profiteurs sont conscients ; croire qu’elle va s’ajuster à chaque nouvelle donne que des concepteurs encore moins honnêtes et humanistes que des comptables nous préparent, est un rêve d’un luxe qui est hors de prix. Faisons la fête alors. Continuons sans rien vraiment dire à nous regarder danser la nuit tombée ; et on brisera les vitres pour que les dames puissent respirer dans leurs corsets, et on boira et on mangera et on jouera ; et enfin las, nous rentrerons dans nos demeures où nous déposerons nos masques blancs dans un tiroir sombre ; demain dimanche, lundi le travail et Hollande à la télé. Vivement une autre semaine, un autre mois, une autre année. Nous aimons le changement mais sans le désirer et quand il surviendra soyez certains que tout-le-monde feindra d’être surpris. Bonjour chez vous.
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