BOUM BOUM SUR : FRANÇOIS HOLLANDE
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Ne croyez pas qu’il s’agisse d’un dépit amoureux. D’abord, François n’est pas notre genre de mecs. Accessoirement, il voltige assez côté nanas, ce qui n’est pas de notre part un reproche. Dépit politique ? Il est vrai qu’on n’attendait pas grand-chose de quelqu’un qui se vantait de ne jamais lire de romans (il lit quoi ? des rapports ? c’est ça la culture techno). Après les abîmes culturels de son prédécesseur, nous ne nous attendions pas à un « choc » culturel (il adore les « chocs », pourtant, le père François). De quelqu’un qui avait écrit naguère que l’un de ses modèles était le parti démocrate américain, on ne pouvait guère attendre un « choc » politique. Quant au choc économique et social, on savait qu’il se le prendrait en pleine poire, comme l’aurait pris tout autre vainqueur de l’élection présidentielle.
On ne saurait être déçues par quelqu’un dont on n’attendait rien ou si peu. Sauf s’il en donne encore moins que prévu. Notre premier étonnement fut consécutif aux premiers mois du quinquennat. C’était le moment, fort de sa majorité dans les deux chambres, pour faire passer des changements forts, ou plutôt, vu le personnage, modérément forts, mais un petit peu forts quand même. Au lieu de quoi, rien, nib, pépère, comme on le surnomme alors, tout à sa normalitude, somnole dans la chaleur estivale. Le temps pour ses opposants de se faire sinon une santé de fer du moins sortir leurs griffes.
Puis viendront les temps des hésitations, des demi-mesures, des renoncements, des cadeaux aux patrons. Tout ça, on connait. L’ami Bélorgey en fait un recensement argumenté dans ce numéro. Au point que, malgré la réussite diplomatique des fêtes du débarquement, qui ne changera guère le quotidien de nos compatriotes, on peut se demander comment François va pouvoir se sortir du guêpier où il s’est fourré (il a dû se tromper de ruche, nous a dit le collègue Sylvain Ethiré, affalé comme d’habitude devant sa caipirinha au bar du Rosebud, il croyait qu’il y avait du miel). N’est-il pas cartérisé ? Référence à Jimmy Carter, dont les plus de cinquante ans se souviendront, peut-être, qu’il fut élu président des Etats-Unis en 1976, avant de finir son mandat avec une popularité dans les chaussettes. Nous lisions dans les colonnes d’un « grand quotidien du soir » les confidences off d’un conseiller élyséen : pour que le président (Hollande) retrouve le soutien des français, il faudrait il miracle, qu’il marche sur l’eau par exemple. Ce conseiller ne connaît pas ses classiques, ce qui n’est pas étonnant de la part d’un conseiller. Une blague circulait à la fin du mandat de Carter. « Président, lui dit un conseiller, pour vous faire remonter dans les sondages, on va vous concocter un voyage en Israël et vous marcherez sur les eaux du lac de Tibériade, comme Jésus ». Carter, très croyant, est un peu choqué et de toute façon ne voit pas comment faire. « Ne vous inquiétez pas, Président, on mettra des cailloux sous l’eau. Invisibles. On filme tout ça, et emballez, c’est pesé ». Ainsi fut fait. Titres de la presse américaine le lendemain : Carter ne sait même pas nager.
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