https://www.traditionrolex.com/18 VALLSE CHALOUPEE AU PAYS DU MEDEF : INDECENT ! - La Gauche Cactus

VALLSE CHALOUPEE AU PAYS DU MEDEF : INDECENT !

lundi 8 septembre 2014
par  Jean-Pierre Lefebvre
popularité : 1%

Le Premier ministre péripatéticien, brosse de sergent de la Coloniale, sourire carnassier, cambrure retorse, œillades assassines, fait sans vergogne le trottoir patronal pour racoler le client rétif : Patrons je vous aime ! clame l’ex élu des salariés à ceux qui utilisent cyniquement leur propre crise pour jeter aux orties un siècle de conquêtes ouvrières. Cela se passe au petit moulin hollandais de la Galette, qui suit le sens du vent en brassant l’insignifiance. N’y manque pas même le Macron de service, haut de forme en goguette, formé chez Rothschild pour surveiller la caisse et les gagneuses, Prosper youp la boum, passez la monnaie : 50 milliards d’Euros pompés dans nos poches pour gonfler d’un tiers les dividendes actionnaires : là est l’énorme provocation, plutôt que dans l’ultime réflexe moral des quatre ministres courageusement démissionnaires ! Montebourg est l’arroseur arrosé qui devait soutenir Aubry plutôt qu’Hollande. Le paysage serait moins sinistre ! Seul intérêt de l’épisode : le petit moulin batave finira par disperser son raide vallseur dans les nuées de l’histoire. Reviens, Lautrec, mettre en couleur ces ternes Goulues, ces avides Désossés !

La croissance ne peut être que l’œuvre des entreprises, dit notre Lapalisse de l’économie. Fort bien. Un député frondeur socialiste répond : ce sont les salariés qui produisent la richesse, non les actionnaires exploiteurs et stériles. Nos 50 milliards vont être réinvestis dans la spéculation, l’exploitation des BRICS où les salaires sont si miraculeusement bas, sans création ici d’un emploi de plus ! Le SMIC, les CDI, le temps de travail, jusqu’au jour du Seigneur, les délégués syndicaux, les comités d’entreprise, les HLM, le contrôle des loyers passeront à la moulinette, du Thatcher, du Blair, vingt ans après : Le Progrès ! Mamie Zinzin pourra se trouver un nouveau gigolo pour lui filer son île aux Seychelles, Tapie, Bolloré changer de yacht. Nos grands patrons profitent du chômage pour liquider un siècle de conquêtes ouvrières. Mais dans leur fonction même d’entrepreneurs, ils portent les bonnets d’âne mondiaux de la gouvernance : taux d’investissements dans la robotisation inférieure non seulement à celui des Allemands mais même des Italiens ! Idem pour la recherche ! Attitude rapace et stupide : serrant trop la ceinture de leurs clients, ils se suicident en les raréfiant ! Ils ne savent exporter que le bête béton Bouygues, assassin de toute ville vivable, la médiocrité du luxe Vuitton, les boîtes d’hypermarchés, tueuses de centres villes, les tours de bureaux vides, les pesticides qui stoppent les floraisons, les ronds points inutiles, le Versailles clinquant d’art bidon, le nucléaire qui ne marche pas (Finlande), le loto et les feuilletons débiles. Chez les petits patrons, (garagistes, plombiers, restauration, etc.), chacun sait qu’une bonne part excelle à gruger le client, encourageant la généralisation du travail au noir ! Bien entendu, il faut des dirigeants d’entreprise et beaucoup font honnêtement leur travail. Mais le choix n’est pas ou bien d’encenser aveuglément ceux-ci, passant sur leur tendance générique à l’exploitation, ou bien hypostasier le salariat, naturellement composite.

Le coût du travail est plus élevé que chez nos voisins européens ? Mais comment toucher à la péréquation sociale chèrement acquise ; quant au coût bureaucratique de sa gestion, indéniable, il devrait être allégé à condition d’équilibrer cet effort par des sacrifices au moins équivalents dans le haut de la pyramide des revenus, ce serait sinon un marché de dupes ! Les prélèvements publics sont de 10 % plus élevé qu’ailleurs en Europe ? Exact, il s’agit du vieux mal bureaucratique (napoléonien !) français. Il faudrait évidemment diminuer le parasitisme d’Etat, supprimer les hiérarchies inutiles, les innombrables gâchis du millefeuille administratif, les planques népotiques aux petits copains dans les innombrables fondations, reporter les investissements non urgents (réfection des vieilles pierres parfois sans intérêt, autoroutes, mobiliers urbains envahissants, publicité débilitante, luxe excessif, etc.) pour relancer les consommations de base des 15 % de Français les plus pauvres, supprimer Landru et l’organisme du Grand Paris, ruineux prédateurs de ville, contre une priorité à la transformation des grands ensembles en gradins jardins peu denses, humains, diminuer la consommation de pétrole, décentraliser l’éducation Nationale : 11 millions d’élèves, 900 000 fonctionnaires, urgent d’envoyer d’abord les bureaucrates en excès dans les classes. Urgent de multiplier les concessions des services publics à des SCOP concurrentielles, etc.

J’aime les entreprises autogérées où le directeur serait un salarié comme les autres (échelle des salaires de un à cinq), élu par ses collègues et leur rendant des comptes, lesquels doivent être équilibrés pour que la boîte ne fasse pas faillite. Le secteur des SCOP marche bien, il faudrait passer d’un micro secteur à un macro secteur, de 5 à 95 % des entreprises. Bel objectif pour M. Macron ! Hollande va si loin dans la liquidation hyperlibérale que nombre de salariés voient la famille Pétain-Le Pen comme le Messie !

Sur le fond, il y a une symétrie catastrophique des deux positions, dépensophile de gauche et austère-gangstère de droite. Si on ne peut effacer le clivage de classe qui fonde le système capitaliste, on ne doit verser pour autant dans la démagogie étatico-tribuniciste. L’Etat hypertrophié est proche de la faillite. L’autogestion, avec des étapes (cogestion à l’allemande ou extension des pouvoirs des CE), est la troisième voie, non d’un compromis impossible entre des intérêts inconciliables mais de leur dépassement à l’intérieur même des entreprises, dans leur structure rendue enfin démocratique, c’est-à-dire humaine, jusqu’au bout. Eliminer l’aliénation, construire l’homme générique, comme un être simultanément social et individuel.

Jean-Pierre Lefebvre est urbaniste


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