L’INTERVIEW FICTIF DE FRANÇOIS, REBSAMEN
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Mick et Paule : Monsieur le Ministre du Chômage, heu, pardon, de l’Emploi, merci de nous recevoir.
François Rebsamen : Vous vous croyez malines, la, hein. Mais je vous préviens, j’ai peu de temps, le Premier Ministre m’attend et il n’aime pas ça.
M et P : Mais vous avez bien parlé des chômeurs, si ? En les soupçonnant de tricher, non ?
F. R. : Ecoutez, ça commence à m’énerver, cette histoire, j’ai juste dit qu’il y a des mauvais chômeurs, qui profitent du système, et des bons, qui cherchent vraiment un emploi. C’est comme pour mon collègue Sapin avec la finance, pour lui, il y a la bonne finance, qui est notre amie, et la mauvaise, que nous réprimandons. Ben pour moi, c’est pareil pour les chômeurs, vous voyez.
M et P : On voit. Bon, on peut dire par exemple qu’il y a les bons musulmans qu’on garde et les mauvais musulmans qu’on vire, ou les bons patrons, qu’on cajole, et les mauvais patrons, qu’on met en tôle.
F. R. : Je vous arrête, là, nous ne sommes pas si méchants. Il nous arrive de les admonester, mais nous privilégions le dialogue en toutes circonstances.
M et P : A propos de votre déclaration sur les contrôles renforcés des chômeurs, l’un des rares soutiens que vous avez reçu est celui de Florian Philippot, le porte-parole de Marine Le Pen, ça n’est pas gênant ?
F. R. (petit rire satisfait) : Monsieur Philippot pose les bonnes questions, mais nous, nous apportons les bonnes réponses.
M et P : Le chômage a encore augmenté le mois dernier, et ça fait longtemps que ça dure. Vous êtes optimiste pour l’avenir. Pourtant, avec les ristournes que vous accordez aux employeurs…
F. R. : Il faut donner du temps au temps, la courbe finira bien par s’inverser.
M et P : Mais certains de vos camarades, les frondeurs par exemple, demandaient qu’on exige des contreparties en termes d’emploi.
F. R. (fronçant les sourcils, donc plutôt fronceur que frondeur) : Ce sont mes camarades quant je suis au Parti Socialiste. Quand je suis Ministre, je n’ai pas de camarades. Mais je vais vous répondre. Ils sont irresponsables. Le Premier Ministre l’a dit aux patrons : nous aimons les entreprises, et il a été chaleureusement applaudi. C’est une histoire d’amour qui commence (son oeil droit s’humecte d’émotion), et dans les histoires d’amour qui commencent, on ne pose pas de conditions. Bon, c’est pas tout ça, mais le patron va râler si je ne vais pas à Matignon fissa.
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