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LA FADO FRANCILIEN TANGUE, LA CASA SAUDADE DE VERSAILLES TROUVE SON RYTHME.

jeudi 18 décembre 2014
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 2%

Après la fermeture de l’historique Coimbra do Choupal à Pavillons-sous-Bois en juin, nous avons appris celle du Sinfonia à Montrouge, où le fado fut hebdomadaire pendant plusieurs années avant de devenir plus rare. Dans les milieux généralement bien informés, circule une information selon laquelle l’ami Mota, patron de l’Arganier (Paris 14e) s’exilerait à Orléans pour diriger une grande brasserie. Le fado des vendredis soirs continue, avec Sousa Santos et Daniela accompagnés par Manuel Corgas et Nuno Estevens ou Adriano Dias, en attendant une nouvelle gérance dont on ne sait rien pour le moment. Seul des « anciens » restaurants de fado hebdomadaire ou bimensuel, l’Express de Clichy propose chaque dimanche soir du fado avec Joaquim Campos et Julia Silva, et Filipe De Sousa et Casimiro Silva aux guitares.

Nous avions cet été signalé la réouverture d’une autre maison historique, le Saudade de Versailles, où le truculent senhor Agostinho proposa du fado pendant des années, presque tous les soirs. Son neveu, plus prudent, après quelques essais, a opté pour une formule bi mensuelle : il y a fado un vendredi sur deux. Nous y fûmes donc un récent vendredi. Cadre élégant, cuisine raffinée et inventive, service parfait, salle pleine, clientèle franco-portugaise assez représentative de la sage Versailles. Carlos Neto, vétéran du fado francilien, est le maître de cérémonie du lieu, et paye de sa personne dans un répertoire de fado traditionnel dont il ne dévie pas. A la guitare portugaise, José Rodrigues, homme modeste mais accompagnateur apprécié. A la viola, ce soir là (c’est usuellement Flaviano Ramos qui tient l’instrument), Casimiro Silva, qui débuta, comme les deux autres, sa carrière parisienne dans cette maison (« Cela fera trente ans le 16 décembre, j’avais un contrat d’un mois, et ça fera trente ans que je suis à Paris »), plus Tony Lopes qui passait par là. Chaque vendredi, une chanteuse invitée. Ce soir là, Conceição Guadalupe a mis le public dans sa poche, comme à son habitude, avec une prestation à la fois joyeuse, émouvante, sensuelle. Bon, on s’arrête là, sinon elle pourrait prendre la grosse tête.

Nous avions pris nos précautions et sollicité M. Ferraria, le patron, neveu du senhor Agostinho, pour que celui-ci descende (il habite au dessus) au restaurant pour parler du bon vieux temps et des temps nouveaux. Le temps qui passe n’a pas modifié la moustache en sergent major d’Agostinho, toujours vaillant. Promesses de se revoir, car il a des archives, y compris sonores, qu’il ouvrira volontiers si d’aventure quelqu’un souhaitait se pencher sur l’histoire du fado en France.

Des lieux qui ferment, d’autres qui s’installent, certes, mais l’inquiétude demeure sur la pérennité du fado en France dans son modèle historique, celui de restaurants proposant du fado chaque semaine. La crise économique joue sans doute un rôle. Mais il y a probablement d’autres facteurs qui entrent en jeu. Nous reviendrons sur ce sujet prochainement. En attendant, comme chaque année, le fado respectera la trêve des fêtes de fin d’année et reprendra en janvier.

Texte également paru dans Lusojornal (lusojornal.com) le 17 décembre 2014


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