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SOUVENIRS POUR NE PAS OUBLIER

mercredi 18 février 2015
par  Jacques Franck
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Février 1934

En ce temps-là, l’ambiance politique était électrique. Le mardi 6 février 1934, mon père m’accompagna chez un dentiste proche de la Porte des Ternes. Ce praticien voulut m’arracher une dent. Un violent coup de pied dans le bas ventre l’en dissuada. De surcroît, je le traitai de ‘’sale fasciste’’. J’avais 9 ans et des opinions politiques déjà un peu tranchées. Le même soir, des groupes de fascistes (des vrais) entrainant des anciens combattants créaient des émeutes violentes Place de la Concorde. Leur but avoué était le renversement de la République.

Il appartenait au peuple de Paris de réagir. Dès le 9, des manifestations organisées par le Parti Communiste firent l’objet d’une vive répression dans les quartiers populaires de la capitale. Le 12 février deux énormes défilés, un de militants et de sympathisants communistes et un de militants et de sympathisants socialistes, se rencontrèrent entre la Porte de Vincennes et la Nation. Ils fusionnèrent. La République était sauvée et le Front Populaire naissait. Il connaîtra trop d’aléas pour survivre très longtemps.

L’assassinat de mon père

Achille, né à Mantes (78), était juif et tamponné comme tel par les autorités ‘’françaises’’ de Vichy. En février 1943, au vu de sa carte d’identité portant cette marque d’infamie, il est arrêté dans une rafle à Marseille, puis interné au camp de Drancy. Le 25 mars, il est déporté (convoi 53). Il avait 51 ans. Pendant des années, nous avons cru que la destination était Auschwitz. Je suis allé trois fois voir ce camp. J’ai tenu à le faire visiter à mes enfants. Puis j’ai su que ce convoi avait été acheminé vers le camp d’extermination de Sobibor, en Pologne. Et plus récemment j’ai appris la date de la mort de mon père, le 30 mars 1943.

A Sobibor, ni chambre à gaz ni four crèmatoire. On tuait, par les gaz d’échappement d’un moteur de tank. Les corps étaient entassés sur des piles de rondins enflammés. On peut mettre un nom sur l’un des assassins directs de mon père. Le nazi ukrainien John Demjaniuk, après Treblinka ; a ‘’opéré’’ à Sobibor à partir du 26 mars 1943, en tant que responsable du gazage des déportés. Le Tribunal de Munich en 2011 l’a reconnu responsable de la mort de 27.800 juifs en 1943. Mon père Achille Franck, ancien combattant de la première guerre mondiale, a été assassiné par l’Allemagne nazie, avec la complicité de la police de Pétain et des voyous ukrainiens au service des SS dans les usines de mort hitlériennes. Je suis un très vieil homme. Si je ne raconte pas cette histoire maintenant, elle tombera bientôt dans l’oubli.


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