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ATTENTATS DE PARIS : JE M’INTERROGE

lundi 21 décembre 2015
par  René Lenoir
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Je m’interroge. Comment de jeunes français sont-ils entrés dans le jeu du terrorisme ? Comment ont-ils pu oublier qu’ils vivaient dans un pays libre ayant pour devise "Liberté, égalité fraternité" ? Et si la réponse était tout simplement dans la question. Ont-ils réellement perçu La Liberté ? L’Egalité ? La Fraternité ? Ou plus prosaïquement n’ont-ils pas voulu nous démontrer qu’ils savaient que ce discours n’était qu’un discours d’intention et ne correspondait à une aucune réalité ? Ces gamins ont-ils été réellement accueillis dans "Notre république" ? Ne les a-t-on pas, complaisamment, laissés se radicaliser parce que la prise en compte de leurs personnalités au sein de notre collectivité, de leurs désirs de faire savoir qu’ils existaient se sont violemment heurtées à une indifférence de notre part, ou plus simplement à un manque de moyens orchestré par les nantis avec la complicité de "nos hommes politiques" ? Qu’avons nous fait réellement pour les aider à aimer la vie, à aimer leur pays ? Quand ils ont vu leurs parents se faire licencier ? Quand ils ont découverts que le système éducatif n’était pas fait pour eux ou qu’ils ne correspondaient pas à notre système éducatif ? ... Comment avons nous su leur redonner l’espoir et le courage quand il leur était impossible de se mêler à la liesse générale dès que l’on parle de nos valeurs ? De quels outils disposons-nous aujourd’hui pour permettre à ces enfants, nos enfants, de se sentir indispensables ?

Dans un de mes plus récents écrits je pose singulièrement ce problème (1). A force de consacrer nos forces vives à enrichir des individus déjà plus que riches, nous avons cru devoir supprimer la plus grande partie de ce qu’avait construit notre collectivité pour nous permettre, à nous, de découvrir nos personnes, de savoir qui nous étions réellement. Pour des raisons uniquement financières nous ne laissons plus à la jeunesse de quoi s’exalter sur les bons côtés de la vie. Gavés de publicité, notre société vante le superflu avec des annonces affriolantes et omniprésentes tout en interdisant formellement l’usage de ces produits à la plus grande partie de notre collectivité. Nous avons supprimé pour des raisons uniquement budgétaires la plupart des outils qui auraient pu permettre à ces jeunes de comprendre ce qu’ils avaient de riche au sein d’eux mêmes. Nous avons drastiquement réduit tous les budgets des centres de découverte (l’aviation populaire, les écoles de voile, le scoutisme, les ateliers d’expression ...), pour ne plus proposer que les "grands clubs sportifs", vélo, athlétisme, foot et le rugby que nous avons carrément dévoyés...

Encore une fois cela a été fait pour le compte de personnes qui n’ont pour la plupart aucune capacité à dépenser l’argent qu’ils ont déjà collecté et qu’ils continuent d’engranger en augmentant la misère partout, en France comme ailleurs. Certes 150 morts absurdes ne représentent qu’une portion infime de ceux qui meurent là bas ou en fuyant sur la mer. Mais ce sont nos morts et ils ont été frappés lâchement par des monstres que nous avons nous-mêmes fabriqués. Le relais de tout ce gâchis se trouve dans la façon dont les "hommes politiques de premier rang" ont facilité, encouragé, appuyé la fatale prise en main de la richesse globale de nos territoires aux profits de quelques-uns en se servant eux mêmes au passage. Or et très paradoxalement et sur un plan arithmétique pur le fait de ne plus savoir supporter individuellement et financièrement la découverte de chaque personnalité va s’avérer mille fois plus coûteux pour "répondre" à ce terrorisme dont notre société doit, aujourd’hui, se sentir responsable et cela même si les pouvoirs politiques n’en assumeront pas encore une fois une quelconque culpabilité.

Aujourd’hui, force est de constater que si nous restons sans réactions avec nos bulletins de vote la même chose va perdurer. Nous pouvons éliminer les djihadistes un à un, si nous ne changeons pas radicalement notre comportement en démontrant que notre triptyque n’est pas seulement un discours d’intention mais bien une ligne de vie commune que nous voulons partager, il est fort à parier que d’autres formes de violence et de terrorisme ressurgiront. Alors ... allons-nous, enfin, tirer les vraies leçons.

(1) Mon ouvrage le plus récent : "Insoumission" est en cours de parution. Il traite des présidentielles de 2017. Il sera disponible courant Décembre. L’objectif de cet écrit est clairement de bousculer la classe politique et d’offrir une sortie au simulacre de démocratie que constitue l’élection présidentielle. (Me retrouver aux éditions Edilivre : edilivre.com, Auteur René Lenoir dit Black : re.lenoir@free.fr)


Commentaires

Logo de Desmodue
lundi 28 décembre 2015 à 11h40 - par  Desmodue

Je me demande si on peut réduire ce phénomène des "fous de Dieu" et des djihadistes kamikazes à un problème social et économique. Certes il existe, il y a l’école, puis après le chômage chronique, dans une société qui exalte la compétition de tous contre tous et la réussite (financière) individuelle. C’est vrai.

On entend toujours parler "d’intégration" qui serait défectueuse, mais s’intégrer à quoi ? La "république" ? Ceux qui s’en font les champions auto proclamés sont aussi ceux qui n’ont cessé de la vider de sa substance depuis des décennies maintenant ; est-ce qu’on peut s’intégrer à des "critères de convergence" et à une banque centrale "indépendante" ? J’en doute... et si en plus on applique sans le dire ouvertement l’adage de Maggie Thatcher "La société ? Je ne sais pas ce que c’est, je ne connais que les individus". Cette fameuse "intégration" passait certes par le travail, mais aussi et surtout par ses à côtés, club de sport, syndicalisme, associations diverses... ringardisés avec constance par le discours dominant . A quoi on pourrait rajouter l’action délétère de la "gauche" qui a ouvert la boite de Pandore du communautarisme pour des raisons bassement électoralistes. Maintenant faut faire avec...

Le discours "politique" dominant est un discours de "gestionnaires des affaires courantes" dans un présent morose, présenté comme inéluctable et indépassable. Oui, vous savez bien, "les contraintes extérieures ceci", "l’économie cela" et blablabla et blablabla, en donnant l’image de cliques rivales s’affrontant pour le pouvoir (et les honneurs, prébendes et sinécures) dans quelque grosse boite, pour une fois élues y faire la même chose, parce qu’il n’y aurait rien d’autre à faire. Sûr que c’est vachement motivant ! Ayant soigneusement étouffé toute éventualité de faire "autre chose, ici et maintenant" comment s’étonner que les prophètes de l’apocalypse aient de beaux jours devant eux ? On peut faire un parallèle entre le millénarisme islamique et celui de certains écolos radicaux, qui ne recrutent pas dans le même milieu bien sûr. Eux c’est plutôt dans un milieu "petite bourgeoisie urbaine et éduquée" mais hantée par la perspective de son déclassement.

Puisque le monde est définitivement pourri autant hâter sa fin...

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