FADO EN FRANCE : LE BILAN DE L’ANNEE ET LES MOIS A VENIR

mercredi 30 septembre 2015
par  Jean-Luc Gonneau
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Le fado en France va bien, mais demeure fragile, telle est, résumée, la conclusion de la saison qui vient de s’achever. Si les soirées organisées par les associations sont toujours nombreuses, et font parfois appel à des artistes venant pour l’occasion du Portugal, à l’instar de la soirée annuelle organisée à Pontault-Combault depuis une dizaine d’années, les restaurants programmant régulièrement du fado sont de plus en plus rares. Après la fermeture de l’Arganier, seul l’Express, à Clichy, programme du fado hebdomadaire, le dimanche soir, avec un elenco composé de Julia Silva et Joaquim Campos, accompagnés aux guitares par Filipe De Sousa et Casimiro Silva, plus, une fois par mois, une ou un artiste invité(e). Démarrage de la saison le 6 septembre.

Autres établissements assurant une régularité, mais moins fréquente, la Casa Saudade de Versailles, l’une des bonnes surprises de l’année, qui fait revivre l’ « antique » Saudade, avec une gastronomie très inventive, un service très soigné, et du fado tous les quinze jours le vendredi soir (ouverture du fado le 11 septembre avec Carlos Neto et Lucia Araujo, accompagnés par et José Rodrigues et Flaviano Ramos), tandis que le Saudade de Paris poursuit son rythme mensuel avec une chanteuse invitée, accompagnée par Manuel Corgas et Casimiro Silva le premier mardi de chaque mois, et que les Jardins de Montesson suivent à peu près un même rythme avec des elencos variés. D’autres restaurants, encore assez nombreux, en région parisienne et parfois en province, parmi lesquels des « français », programment occasionnellement des soirées fado, dont les « Galas de fado » proposés par le chanteur de fado de Coimbra Alves de Oliveira. Au total, il semble que la crise économique a mis en péril le duo restauration-fado, dont l’équilibre économique est difficile.

Nous avons constaté un certain développement de soirées de fado dans des lieux qui ne sont forcément des restaurants mais des bars ou des salles accueillant des spectacles. Les guitaristes Filipe De Sousa et Nuno Estevens y sont particulièrement actifs, accompagnant, entre autres, Monica Cunha ou Eunice Ferreira. Moins occasionnel, puisque existant depuis quatre ans dans une formule café-concert, les Affiches, à Paris, accueille, à peu près toutes les six semaines, des soirées de « fado vitaminé » avec un elenco (presque) fixe, Conceição Guadalupe, Jenyfer Rainho, João Rufino, souvent rejoints par d’autres vocalistes, accompagnés par un combo « de luxe » avec Filipe De Sousa et Nuno Estevens aux guitares, Nella Selvagia aux percussions et Philippe Leiba, et parfois d’autres en plus, le tout présenté par l’auteur de ces lignes dans une ambiance festive devant un public en majorité non lusophone (reprise le vendredi 16 octobre).

Dans ce genre festif, autre bonne surprise, l’ami João Heitor accueille le dernier vendredi de chaque mois en son Lusofolie’s une soirée fado vadio-petiscos, avec les mêmes guitaristes qu’aux affiches, le même présentateur, et à chaque fois, une quinzaine de chanteuse et chanteurs, dont plusieurs élèves de l’Académie du fado, troisième bonne surprise de l’année, puisque cette école de fado créée par Valérie Do Carmo, qui vient de fêter son premier anniversaire, connaît un joli succès. Première soirée de la saison mercredi 30 septembre, et João Heitor promet une soirée « quente ». Moins de restos, davantage de lieux alternatifs : tendance lourde ou phénomène conjoncturel ? L’avenir le dira.

Dans les medias audiovisuels, le fado est toujours défendu chaque semaine sur Radio Alfa avec l’émission So fado, animée par Odete Fernandes et le guitariste et chanteur manuel Miranda. Et dans la rubrique « divers », un spectacle qui allie arts équestres et fado est annoncé en février 2016 au Cirque d’Amiens, avec, pour la partie fado, Conceição Guadalupe et Vitor Do Carmo, les guitaristes Manuel Corgas, Manuel Miranda et Flaviano Ramos, et le contrebassiste Philippe Leiba.

La France accueilli l’an passé le gratin du fado de Lisbonne : Carlos Do Carmo, Mariza, Ana Moura, Camané, Carminho, Katia Guerreiro, Misia (pour une soirée hors fado, il est vrai, mais passionnate), Antonio Zambujo (le plus présent dans la saison), Cristina Branco, Jorge Fernando, Raquel Tavares, Rodrigo Costa Felix, les jeunes et talentueux Gisela João et Duarte, plus discrètement, (lors d’une soirée à l’Express), une légende du fado, Vicente da Camara, deux jeunes et excellentes chanteuses Helena Sarmento et Ana Sofia Varela lors de soirées associatives. Bon, il n’y eut pas Ricardo Ribeiro, ni la trop rare Aldina Duarte, quelques autres aussi, mais reconnaissons que nous avons été gâtés (surtout les parisiens, hélas). Que nous réserve la saison 2015/2016 ? Antonio Zambujo est annoncé début novembre à Paris, Katia Guerreiro en Ile de France à la fin du même mois. Ne doutons pas que ce calendrier va s’étoffer au fil des semaines et, bien entendu, Lusojornal ne manquera pas de vous en informer.


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