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LE CAFE-CONCERT DE MISIA

mardi 21 avril 2015
par  Jean-Luc Gonneau
popularité : 8%

Nous avions rencontré Misia voici quelques mois et relaté dans ces colonnes son nouvel opus, Delicatessen. Le hasard, s’il existe, a fait que c’est à Paris, l’une de ses villes chéries, où elle vécut quelques années et revient souvent, que sa tournée « Delicatessen » s’est achevée dans la jolie salle de l’Européen, tout à fait adaptée à ce qu’elle a nommé café-concert, un peu concert, beaucoup cabaret. Nous l’avions mentionné à l’époque, le fado-fado tient une place restreinte dans cette soirée. Pas de guitares, seulement un piano, tenu par le maestro, napolitain comme ne l’indique pas son nom, Fabrixio Romano, tout en rondeurs débonnaires et complices sous un curieux petit chapeau.

Elle le dit elle-même, Misia, elle est bavarde. Etait-ce la fin de la tournée, le contentement sincère de retrouver paris, ou bien parce c’est tous les soirs comme ça ? Toujours est-il que l’humour fut, de bout en bout, de la partie, ce qui n’empêcha pas de jolis moments d’émotion. Un exemple parmi d’autres : racontant un moment de frayeur « Mon dieu, mon dieu, mon dieu, dis-je ». Elle s’arrête un instant, fait mine de réfléchir et reprend « Il faut que je sois précise, je suis agnostique, mais pas pratiquante. Et dans certaines situations, il vaut mieux prendre des précautions ». Vers la fin de son concert, elle lancera « si un jour ça ne marche plus pour moi dans la chanson, je pourrai peut-être me convertir dans la stand up comedy ».

Delicatessen est conçu comme un repas de chansons, qu’elle à choisies en général dans l’univers un peu kitsch des années 1950/60, des chansons portugaises, espagnoles, françaises, italiennes et même une mexicaine. Illustrées souvent, en leur temps, par de grands noms : Edith Piaf, dont elle donne une version où elle introduit une dose d’ironie amère, Romy Schneider (La chanson d’Hélène), Sarita Montiel (« Vous savez qui était Sarita Montiel ? », oui répond une bonne partie de la foule, « ha, nous sommes Paris ! Figurez-vous qu’un soir, je ne dirai pas où, j’ai posé la question au public. Silence glacé, je me serais crue en face d’une toile peinte »), et Amalia Rodrigues, avec qui elle ouvre son concert, et qu’elle reprendra à la fin dans deux fados qui ne sont pas sur son opus, mais qui figurera dans son prochain, un double cd hommage à Amalia. « Ce soir, vous avez compris que ce n’est pas un concert de fado. Mais la prochaine fois, j’y reviendrai, je serai hiératique, dramatique ».

Pa un concert de fado, certes, mais un peu quand même, et toujours cette voix nette, précise. Et toujours, fado ou pas, un choix de textes qui force le respect. Et ce soir là, insistons, une drôlerie à la fois gamine et madrée. Delicatessen, un repas ? un cocktail ? Qu’importe, une très jolie soirée dont on sort avec en soi une certaine forme de bonheur. Un peu grisé. Finalement, ce doit être un cocktail.


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