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Le Chaos pour un oui ou pour un non ?

vendredi 20 mai 2005
par  Jean-Claude Charitat
popularité : 82%

Préambule non constitutionnel

Avant de dresser les listes comparatives des risques de désordres dont les oui et les oui mais, nous abreuvent à longueur de médias mis aux ordres pour la circonstance, qu’il me soit permis tout d’abord de rappeler que si un chaos quelconque était prévisible à l’issue de ce scrutin, force est, une fois de plus de constater l’incohérence et l’irresponsabilité dont ont fait preuve tous ceux qui souhaitaient connaître notre avis par une consultation démocratique.

Car enfin ! Soit nous décidons souverainement de notre avenir, nous sommes encore dans une démocratie et nos élus tireront les conséquences de l’avis exprimé en le défendant devant les représentants des autres peuples d’Europe, soit les documents proposés sont d’ors et déjà inaliénables et si tel est le cas, il faut le faire savoir rapidement à ceux qui nous proposent de voter oui « pour qu’ils puissent améliorer le contenu des documents après ». ( Soyons clairs, on les trompe, ils se trompent ou ils nous trompent ? ).

Que ce soit le oui ou le non qui l’emporte le 29 juin, suis-je naïf de considérer que les représentants du peuple souverain, (qui ont demandé son avis à ce peuple ) auront une mission claire à remplir : Renégocier au nom de cette expression démocratique et populaire (que d’autres pays d’Europe nous envie ) du peuple français, le contenu d’un nouveau texte qui tiendra compte des préoccupations exprimées.

Je considère effectivement que si le non l’emporte, le Président de la république deviendra naturellement le représentant de l’expression majoritaire (comme si c’est le oui ) et qu’il sera clairement mandaté pour exiger les modifications qui en découlent, le mandat étant d’autant plus explicite que le nombre des exprimés sera lourd dans les résultats.

L’idéal serait d’ailleurs si le non l’emportait, que ces élus mis en difficulté en tirent des conséquences sur le besoin d’un retour aux sources pour une meilleure compréhension de « la base » et que soit proposée enfin, l’élection d’une assemblée constituante dont le but serait de proposer une constitution puis de la soumettre avant de faire élire la ou les assemblées démocratiques de représentants qui auraient la légitimité de gérer cette entité démocratiquement définie dans sa composition et dans ses rôles.

Le chaos si le non l’emporte ?

L’ensemble des commentateurs de la presse écrite, aussi bien que des présentateurs radiophoniques ainsi que des chaînes de télévision nous assure avec une unanimité quasi absolue, fidèle en cela à l’ensemble du petit monde politique traditionnel et bourgeois qui se retrouve autour de ce document, qu’une majorité de non à ce projet de traité constitutionnel entraînerait un chaos dont la France aurait bien du mal à se remettre.

Tout d’abord nous démontrerions à ensemble des autres pays d’Europe notre manque d’attachement au développement harmonieux de notre continent, harmonie qui ne pourrait croître que par le oui, dans le sens du développement tel que nous le vivons actuellement et qui ne saurait que nous combler de joie et d’espoir.

Mais, surtout ce serait le chaos puisque ce sont les traités antérieurs qui s’appliqueraient jusqu’à la renégociation de ce traité constitutionnel.

Une telle affirmation nous amène à deux interrogations essentielles :

I - Qui sont les responsables inconscients de la signature des traités qui régissent aujourd’hui Europe, de ces traités dont on nous dit qu’ils sont mauvais et inapplicables (plus particulièrement qui a signé le traité de Rome et, de façon subsidiaire qui nous a présenté Maastricht comme devant être l’avenir de notre continent lors d’un précédent référendum européen). II - Ce projet de traité constitutionnel est-il déjà définitivement bloqué au point qu’aucune renégociation n’en soit envisageable, autrement dit, nous demandent-on vraiment un avis ? Si tel est le cas nous ne pouvons que regretter que des responsables s’affirmant de gauche qu’ils soient socialistes ou écologistes puissent nous inciter à donner notre accord en nous affirmant pouvoir le renégocier demain (mensonge ou incompétence ?). Car enfin, si aucune modification ne peut être envisagée avant que le document devienne officiel, qu’en sera-t-il ensuite lorsque seule l’unanimité permettrait de l’envisager ?

Face à ces interrogations nous pouvons rester sereins.

I - Indépendamment du résultat de ce référendum les traités existants continueront à régir les rapports entre les peuples d’Europe pour plusieurs années tel que c’est explicitement prévu dans les textes que l’on nous a soumis, nous disposons donc largement de tout le temps nécessaire à une renégociation sérieuse de ce traité constitutionnel et nous pensons que c’est possible avant, plus qu’après sa signature.

II - Dans les documents annexes du traité constitutionnel, les responsables européens ont bien prévu la possibilité d’un refus dans l’un des pays membres, voire dans plusieurs puisqu’il est expressément prévu : " 30 : Déclaration concernant la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe. La conférence note que, si à l’issue d’un délai de deux ans à compter de la signature du traité établissant une constitution pour l’Europe, les quatre cinquièmes des états membres ont ratifié ledit traité et un ou plusieurs états membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le conseil européen se saisit de la question ". Que cela nous rassure quelque peu, nos représentants européens partisans du oui, sont menteurs mais pas totalement irresponsables.

Conclusion : si le non l’emporte, pas de chaos, les traités internationaux en place dans le cadre de l’Europe continuent de s’appliquer, " le conseil européen se saisit de la question " et, gageons que d’ici là, d’autres négociations seront intervenues et que d’autres peuples d’Europe se seront prononcés pour que la constitution que nous souhaitons pour l’Europe soit autre chose qu’un traité commercial de plus et que notre continent se dote des outils nécessaires au maintien et au développement des acquis sociaux propres à l’histoire de nos pays.

Le chaos si le oui l’emporte !

Les frères ennemis d’hier vous l’affirment, tous ceux qui ont successivement participé à la construction de l’Europe dans le cadre des cohabitations successives depuis plus d’un quart de siècle, tous, sont unis derrière la même " prose salvatrice "de ce traité miraculeux qui nous promet des lendemains qui chantent. Ils nous affirment même que l’alternance du pouvoir en France ne devient plus qu’une chose secondaire face à cette nécessité de confirmer l’Europe libérale par cette constitution ; Ils nous font même remarquer que les opposants sont pour partie de droite et pour partie de gauche oubliant dans le même temps ce qu’ils représentent eux-mêmes autour de ce texte unique qu’ils défendent conjointement.

En y regardant de plus près, il est assez naturel que l’ensemble des opposants à un texte donné puisse contester ce texte sur des bases totalement différentes sans être pour autant irrationnels ; il est difficilement compréhensible par contre, que des gens situant leurs valeurs respectives comme des clivages fondamentaux de notre société puissent se retrouver côte à côte pour appeler le peuple à approuver un texte dans lequel ils retrouveraient tous leur finalité politique.

Si les partisans du oui sont majoritaires le 29 mai, alors, on peut craindre que de nombreuses difficultés se fassent jour ; tout d’abord nous verrons rapidement resurgir les directives de type Bolkestein, la poursuite des privatisations de services publics telle qu’elle est calendairement prévue sur les années à venir et particulièrement dans les domaines de compétence de l’Europe (les postes, le rail, l’électricité etc.) nous verrons immanquablement resurgir les incidences d’application de l’accord général du commerce des services, la reprise de tentative d’élargissement de " l’opt out " cet accord " très social " qui permettrait à des salariés d’effectuer plus de quarante-huit heures par semaine (maximum 65 heures) ainsi, bien sur, que la remise en cause des contrats de travail à durée indéterminée de type traditionnel et la tentative de nivellement par le bas du salaire minimum garanti. Il est exact que si les seules grèves qui engendrent le chaos sont celles des services publics, avec la disparition progressive de ces derniers nous devrions aller vers un mieux, toutefois, si nous restons sérieux nous pouvons facilement imaginer l’ampleur des conflits sociaux qui seront nécessaires pour éviter l’application de cette politique antisociale qui est préconisée par les textes qui nous sont soumis.

À ceux d’entre vous qui pensent que j’exagère, je rappellerai pour leur mémoire ou pour leur âge le discours lénifiant que nous fournissait dans une situation analogue les tenants du oui pour le traité de Maastricht grâce auquel la situation européenne devait largement s’améliorer dans l’intérêt général bien compris ; J’ai pu personnellement rencontrer nombre des tenants du oui de l’époque lors des grandes grèves et manifestations de 1995 ainsi que dans tous les mouvements qui ont précédé la dissolution de l’assemblée nationale et ce, jusqu’à la nouvelle cohabitation de 97.

Quelle que soit l’issue du prochain scrutin nous pouvons légitimement envisager que de nombreux combats sociaux seront nécessaires pour aller vers une Europe sociale et démocratique mais, sur le fond la crainte du chaos n’est-elle pas encore uniquement un moyen de pression pour influer une opinion publique très partagée ?

Nous pouvons donc nous rassurer, nous qui représentons le non de gauche, si le chaos qui nous est promis est lié à des actions sociales d’envergure qui seront nécessaires pour faire avancer l’Europe sociale ce ne sera pas pour nous un chaos très impressionnant, si par contre on entend par-là, l’inquiétude boursière, une baisse des taux de profit ou d’obligatoires remaniements gouvernementaux ou au sein du Medef enfin toutes ces choses, gravissimes pour l’immense majorité de notre peuple alors nous pouvons dormir tranquilles et si nous devons vraiment choisir entre deux chaos incontournables et bien, au risque de vous décevoir encore, nous choisissons tranquillement celui qui serait lié à la victoire du NON.

Entre un chaos social et le K.O. conservateur notre choix ne sera finalement pas difficile.


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