Les Voleurs de Non

lundi 27 juin 2005
par  Jean-Luc Gonneau
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Nous avons été très sages pendant la campagne référendaire, polis et tout, respectueux en diable, tout juste, parfois, un peu ironiques. Nous allons l’être moins maintenant, surtout que les circonstances s’y prêtent, et que c’est notre troisième anniversaire, ce qui s’arrose. Qu’on ne compte pas sur nous pour disserter su les chinoiseries entre les caciques de l’UMP ou du PS, des stratégies, un bien grand mot, de tel ou tel, à droite ou à gauche, pour devenir calife en 2007 : il y a des quotidiens et des hebdos pour ça, qui rabaissent au passage la politique au niveau des jalousies de « stars » de Gala ou Voici. Mais on sait faire aussi dans le genre, comme le montre la remise des Augustes d’Or de la campagne. Par contre, nous sommes toujours très disponibles pour les volées de bois vert quand elles sont méritées et là, avant et après le 29 mai, il y a eu des tombereaux de coups de pieds augustement placés qui se sont perdus, dont nous allons ramasser quelques uns.

C’est que les perdants du 29 mai nous gonflent abondamment. Qu’ils n’aient pas renoncé à leurs convictions, c’est tout à fait honorable, qu’ils continuent leur action pour obtenir l’Europe (libérale) dont ils rêvent, c’est tout à fait leur droit. Mais qu’ils soient si mauvais perdants, là, non. Qu’ils s’acharnent à dévaloriser les Non de gauche, encore non. Que l’amalgame avec l’extrême droite - argument déjà nauséabond pendant la campagne, mais à la guerre comme à la guerre - soit encore ressassé, toujours non.

La haine des Serge July, Jacques Juilliard, Philippe Val (quelle tristesse, celui-là, pour les lecteurs de la première heure de Charlie hebdo, dont nous sommes), l’amertume fielleuse des Hollande, Royal, Lang et compagnie dénotent une curieuse conception de la démocratie. Le plus important des partis de la gauche, le Parti Socialiste, désavoué par son électorat, n’a comme seules réponses que de dérisoires sanctions et l’affirmation sur tous les tons que le peuple s’est gouré.

Le chef de l’Etat, quant à lui, s’assied sur le résultat du référendum avec son culot habituel. Le Non, M. le Président, ça veut dire que la France retire sa signature du projet de traité. Au lieu de ça, le voilà qui prône (avec quel mandat ?) la poursuite des ratifications ailleurs, et qui se fait ramasser sur ce sujet à Bruxelles. Au rejet du gouvernement Raffarin, il répond en renommant presque les mêmes. Au besoin de politique sociale, il oppose comme mesure phare la période d’essai de deux ans, qui va encore augmenter une précarité déjà galopante. A la demande de dialogue et de transparence, il répond par un gouvernement des ordonnances, sans même un débat parlementaire.

Pendant ce temps, la droite et les socio-libéraux essaient de nous voler le Non. En le disqualifiant : xénophobe, égoïste, vote de la peur, ignorant, inculte... En l’étouffant (aah, cette logorrhée de Giscard dans Le Monde !), en continuant de truster les médias comme si de rien n’était. En l’ignorant. Le « gel » des processus de ratification décidé à Bruxelles est peut-être une première victoire du Non, mais ce n’est qu’un gel : méfions-nous des somnifères. Dans le vote du 29 mai, le Non de gauche a été majoritaire dans le total des votes Non, et dans le total des voix classées à gauche. Tous les instituts ayant procédé à l’analyse du scrutin convergent sur ce point. La gauche clairement anti-libérale est majoritaire à gauche. C’est important pour l’avenir.

Et le très grossier argument utilisé par la direction du Parti Socialiste selon lequel le Non de gauche français était isolé en Europe a volé en éclats : aux Pays-Bas aussi, la gauche a majoritairement voté Non, dans plusieurs pays (Danemark, Suède, Allemagne et jusqu’au Luxembourg...), les sondages ont montré une envolée du Non de gauche après les votes français et néerlandais. Cela aussi, c’est important pour l’avenir.

Enfin, l’élan unitaire qui a caractérisé la campagne du Non de gauche est offre des perspectives, en France et en Europe : il ne faudrait pas les gâcher en retournant chacun dans sa maison. Tous eneemble, entendait -on dans les meetings : c’est cela qu’attendent celles et ceux qui, à gauche, ont choisi le Non.


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mardi 23 décembre 2008 à 15h54 - par  FX用語

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