ET SI MELENCHON… ?

lundi 20 juin 2016
par  Jean-Luc Gonneau
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Jean-Luc Mélenchon avait prévenu : il ne pleuvra pas le 5 juin pour son meeting à Paris. Et il ne plut pas. Il y a des gens comme ça qui attirent la pluie, et d’autres pas. Le meeting, un discours comme il sait les faire, tonique et cultivé, une foule satisfaisante en ces temps moroses (5000 ? 10000 ?), une organisation impeccable et bon enfant à la fois. Autre bonne nouvelle pour « JLM » : alors qu’il était presque à hauteur de François Hollande dans les sondages le mois dernier, le voici maintenant estimé au pire à égalité, au mieux un peu devant. Les bougons estimeront que ce n’est pas si difficile, compte tenu de la modestie de la popularité du président en exercice. Les souriants y verront le signe que la gauche « authentique », comme la qualifie l’ami Jean-Pierre Lefebvre, semble prendre le pas sur la gauche socio-libérale, qui tente de s’affubler d’un ronflant « gauche de gouvernement », comme si la gauche « authentique » n’aspirait pas, elle aussi, à gouverner.

A ce sujet, il est un élément curieusement évité par les thuriféraires de la « gauche de gouvernement », celui du projet pour le prochain septennat. L’inusable (il était déjà usé à ses débuts) Alain Duhamel a beau taper sur Mélenchon dans ses chroniques, sans jamais analyser ses propositions, il ne peut empêcher que les grands axes de son programme sont définis, à partir de « L’humain d’abord », qu’il s’agit de compléter et de mettre à jour. Que propose la « gauche de gouvernement » au-delà de 2017 ? Mystère et boule de gomme. Le Parti socialiste, on avait pu le constater, avait déjà peu de réflexion prospective en 2012. Il n’en a plus aucune pour 2017. Et François Hollande, ou ses avatars Manuel Valls ou Emmanuel Macron, n’osera tout de même pas nous refaire le coup du « mon ennemi c’est la finance ». Ce serait un immense éclat de rire, amer, dans le pays.

Bon, on le sait, il faut se méfier des sondages, mais s’ils persistent à placer Jean-Luc Mélenchon et la « gauche authentique » devant le représentant de la gauche autoproclamée de gouvernement, alors se poserait la question d’un leadership sur l’ensemble de la gauche. Les frontières entre les familles de la gauche ont toujours été poreuses, et les brebis égarées dans un socialisme affadi et à bout de souffle pourraient se dire qu’il est des prairies plus verdoyantes et des perspectives plus satisfaisantes pour l’esprit (et pour le pays).


Commentaires

Logo de Lefebvre.José
mercredi 22 juin 2016 à 19h26 - par  Lefebvre.José

Bon article.
J’y étais le 05 juin. Question chiffrage, l’article questionnait 5000 ? 10000 ? Les organisateurs ont annoncé 10.000. Le vaste emplacement réservé place Stalingrad était plein à craquer, ça débordait tout autour. Je ne suis pas certain que tous les retardataires aient pu entrer. A l’intérieur il était très difficile de se déplacer tellement la foule était dense. Je pense que les organisateurs ont sous-évalué le chiffre. J’ai pourtant l’habitude de dire le contraire (en privé) dans d’autres rassemblements ou manifs.

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