BOUM-BOUM SUR : LES CANDIDATS QU’ON VEUX PAS

vendredi 26 août 2016
par  Mick et Paule
popularité : 1%

On est contentes, là. Trente-six candidats à passer, a priori au hachoir. Z’ont qu’à bien se tenir s’ils (ou elles, on est féministes, d’accord, mais égalitaristes : hommes ou femmes, si con-ne-s ou tordu-e-s, à la trappe !). Trente-six ! Et c’est pas fini. Pour l’instant, une belle égalité, dix-sept pour la droite, dix sept pour la gauche (en comptant Hollande ou son remplaçant en cas de forfait, on parie sur Valls), et deux centristes en comptant Macron.

On est démocrates, aussi, mais républicaines. Ergo, les candidat-e-s pas républicain-e-s à la trappe, mais les candidats d’une droite républicaine sont évidemment fondés à se présenter. On votera pas pour eux mais c’est normal qu’ils participent.

Autre critère retenu unanimement par notre tribunal, l’éthique. Pas la morale, l’éthique. Manque d’éthique, pas à la trappe, sinon il n’y a plus personne ou presque, mais virés quand même.

Enfin, on tient compte du fait qu’il y a deux tours à l’élection présidentielle. Si peste contre choléra, abstention. Si peste contre grippe ou rhume, vote pour la grippe ou le rhume, voire la pneumonie.

Allez, on y va et on commence par le centre. Jean Lassalle, ex modem. Ethique impeccable, républicain convenable, pas vraiment à gauche. Parfait rhume pout un second tour auquel il a peu de chance de participer. Emmanuel Macron, faible éthiquement (le coup du costard, les jeunes qui doivent être milliardaires etc…) républicain à démontrer, pas à gauche. A virer. Pneumonie pour un second tour.

A droite maintenant. Commençons par celles et ceux qui ne se qualifieront presque certainement pas dans le concours de la primaire des prétendus « républicains ». Parmi ceux-ci, le pire, et l’exploit est difficile : Jean-François Copé, éthiquement cramé, arrogant, opportuniste, menteur, quasi xénophobe. A la trappe. Au même niveau ou presque, Hervé Mariton, le type qui veut entre autres supprimer le logement social. A la trappe. Guère mieux, Jean-François Poisson, le président du parti créé par Christine Boutin. Anti-mariage pour tous, pas très républicain, un peu social (« plus à gauche que Macron, dit-il). A la trappe quand même. A la trappe aussi, Guillaume Peltier, jeune gommeux venu de l’extrême-droite à LR, où il reste à l’extrême-droite, prétentieux en plus. A la trappe évidemment Nadine Morano, xénophobe à côté de ses pompes. Henri Guaino est certes républicain, égocentré aussi, incontrôlé souvent, allez, à la trappe. Le cas de Frédéric Lefebvre est plus intéressant, repenti du sarkozysme, utilisé comme un flingueur sans nuances, rendu célèbre par sa réponse à une question sur son livre préféré : Zadig et Voltaire, mais défenseur du revenu universel. Allez, grippe en cas de second tour auquel il n’accèdera pas. Jacques Myard est souverainiste et républicain. Pourquoi pas. Il est aussi misogyne et anti-islam, mais sensible à la question des demandeurs d’asile. Bref un dur qui peut avoir du cœur. Pas suffisant. A la trappe. Nathalie Kosciusko-Morizet n’est, dit-elle, ni de droite ni de gauche… mais membre de LR. Cherchez l‘erreur. Moins pire, comme on dit au Québec que d’autres, mais pas claire claire. Pneumonie en cas de second tour. Les plus ou moins favoris maintenant. François Fillon, qui a oublié qu’il fut un gaulliste (un peu) social est devenu ultralibéral. A la trappe. Même causes, mêmes effets pour Bruno Lemaire. Nicolas Sarkozy ? La peste et le choléra réunis, plus rien ne le distingue sur le fond du Front National, qui se paye même le luxe d’être, sur le papier, plus « social » que l’ex-président, qui n’est plus républicain (ses propos récents sur l’état de droit et le droit du sol en attestent). Ne devrait pas être admis à être candidat. Reste Alain Juppé, représentant de la droite républicaine. La grippe en cas de deuxième tour. Et s’il ne se qualifie pas, Bayrou a prévenu qu’il fera don de sa candidature à la France. Républicain, catho mais plus laïque biens des socialos, certes pas de gauche. Allez, zou, grippe aussi.

A droite toujours, mais hors primaires, on compte un général dont le nom nous échappe, apparemment assez ganache, Michèle Alliot-Marie, qui n’exclut pas de rejoindre la primaire mais tout le monde s’en fout, Nicolas Dupont-Aignan, passerelle entre la droite républicaine souverainiste, ce qui est concevable, et le Front National, ce qui ne l’est pas, et dont on se demande comment il a pu subjuguer Jean-Pierre Chevènement. A la trappe tout ça, comme Marine Le Pen, menteuse effrontée, comme Sarkozy, pas républicaine, comme Sarkozy. Reste encore Rama Yade, qui a comme beaucoup une haute opinion d’elle-même, mais apparaît plus mesurée que la plupart. Grippe en cas de second tour (mais elle est mal partie pour se qualifier pour le premier).

A gauche, plus ou moins, les candidats « autonomes », Nathalie Artaud (LO), Philippe Poutou (NPA), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Jacques Nikonoff (PARDEM), Christian Troadec (régionaliste) et quelques autres, quelles que soient leurs qualités militantes ou intellectuelles, sont voués à des scores marginaux, si tant est qu’ils parviennent à obtenir les parrainages nécessaires pour se qualifier, compte tenu du fait que les conditions de ces parrainage ont été durcies. Et compte tenu d’un autre fait, la menace de l’extrême-droite (Sarkozy, Le Pen), ces candidatures sans débouchés politiques ne s’imposent pas. Seul fait exception Jean-Luc Mélenchon, qui ne s’appuie pas officiellement sur un parti (même si le Parti de Gauche, qu’il a fondé, le soutient et constitue une bonne part de ses collaborateurs directs). « JLM » est incontestablement républicain, éthiquement convenable quoique parfois un peu canaille sur les bords, solidement ancré à gauche, et ne s’est pas fourvoyé dans les enchères sécuritaires que nous constatons ces temps-ci. Ce qui se fait de mieux (on n’a pas dit parfait) pour un second tour, à condition qu’il y arrive, ce qui est encore loin d’être gagné.

Des candidates et candidat à la primaire des écologistes, on ne peut guère dire ce qui les distingue sur le fond. Cécile Duflot et Karima Delli (cette dernière avec un passé militant qui nous botte : les collectifs « Sauvons les riches », « La France qui se lève tôt », avec par exemple des concerts de casseroles à l’aube dans les rues de Neuilly, « Jeudi noir ») plus à gauche que Yannick Jadot, ex bras droit du très centriste Daniel Cohn-Bendit, ou Michèle Rivasi ? Peut-être. Une ou un candidat écolo serait un rhume pour deuxième tour (trop euro-béats) mais elle ou il ne sera pas au second tour, et peut-être pas même au premier.

S’il y a beaucoup de partants pour la primaire du PS, il y aura probablement moins de postulants lors du vrai départ de la consultation. Trois ou peut-être quatre candidats pour la gauche du PS, ça fait beaucoup pour contrer François Hollande ou son remplaçant (Manuel Valls ?, Macron semblant maintenant hors course pour cette primaire-là). Passons sur les candidats écolo-dissidents ou PRG, qui feront de la figuration et reporteront de toutes façons leurs scores sur Hollande (ou Valls). A gauche, Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche sont des militants courageux et sincères, mais isolés dans le PS. Convenables pour un second tour, mais ils n’atteindront pas le premier. Benoît Hamon dispose d’un petit courant structuré mais ne fait pas l’unanimité chez les « frondeurs » qu’il ambitionnait de fédérer et n’a pas à ce jour développé de projet pour le pays. Et n’oublions pas qu’il fut, avec Arnaud Montebourg, l’un des instigateurs de l’arrivée de Manuel Valls à Matignon, pour lequel il n’a pas aujourd’hui de mots assez durs. Rhume pour un second tour. Rhume aussi pour Montebourg, l’homme qui trahit Martine Aubry pour faire gagner François Hollande en 2012, inconstant mais parfois brillant, doté d’un culot monstre (mais loin quand même, et heureusement, de ceux de Chirac naguère et de Sarkozy aujourd’hui). Quant à Hollande et Valls, apprentis fossoyeurs de la gauche, ils sont impardonnables. La tentative de faire passer la déchéance de nationalité, le CICE, tellement belle idée « de gauche » que Sarkozy envisage de l’amplifier s’il revient aux affaires, la loi régressive sur le travail, la passivité sur las activités spéculatives, la mollesse de la politique sociale au sens large, l’état d’urgence permanent, non messieurs, ça ne passe pas, peste et choléra, à la trappe.


Commentaires

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mardi 6 septembre 2016 à 15h46 - par  Jean-Luc Gonneau

Oups ! Corrigé aujourd’hui. La faute à Paule, a dit Mick. Et inversement. Merci en tout cas de votre vigilance

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dimanche 4 septembre 2016 à 22h04 - par  Onagrino

"Hervé" Hamon ? Vraiment ?
Je croyais que c’était "étonnez-moi, Benoit" _ ;-)

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