CHRONIQUE DE LA GAUCHE EN QUESTIONS (TROISIEME SEQUENCE)

vendredi 26 août 2016
par  João Silveirinho
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Malgré la torpeur estivale, juillet et août ont été agités au niveau des grandes et petites manœuvres autour d’un seul sujet : l’élection présidentielle. La torpeur a vite fait oublier les attentats du début de l’été. Le social est entre parenthèses. La ridicule affaire du burkini a fait les délices d’une partie de la presse et permis à Christian Estrosi, à droite, et Manuel Valls, à gauche (?), de se fendre de communiqués grotesques, exercice dans lequel, convenons-en, ils ont acquis une maîtrise certaine. Mais l’élection présidentielle retient la plus grande part des commentaires et informations politiques.

Nous nous limitons dans cette chronique à ce qui se passe à gauche, au sens large. Passons sur les candidat-e-s du NPA et de LO, plongés dans leur collecte quinquennale de parrainages d’élus. Ailleurs, deux « primaires » se mettent en place, attirant, à l’instar de ce qui se passe à droite, pléthore de candidatures, qu’on peut classer en quatre catégories suivant l’objectif poursuivi : la photo dans le journal ou le passage sur un chaîne d’infos en continu, le placement pour un futur éventuel ministère, le lièvre pour dégager le terrain d’un complice, et enfin la victoire à la primaire. Notons qu’on peut concourir dans plusieurs catégories. Et n’excluons pas les candidatures qu’on pourrait qualifier de témoignage, souvent portées par des militants sincères, mais vouées à l’échec.

A gauche sont donc enclenchées la « petite primaire », celle des écolos, et la « grande primaire », celle des socialos et de leurs affidés.

On commence par la « petite » ? EELV-Les Verts enregistre à ce jour quatre candidatures, dont la « star » est Cécile Duflot, qui ne voulait pas de primaire, pensant être la « candidate naturelle » du parti, mais qui a du se faire une raison. Elle trouve en face d’elle trois députés européens, Karima Delli, Yannick Jadot et Michèle Rivasi, liste non close à ce jour. Réputée fine connaisseuse de l’appareil, Cécile a du souci à se faire dans un parti qui n’aime pas beaucoup les stars, demandez son avis à Nicolas Hulot. On distingue mal aujourd’hui ce qui distingue les candidats. Jadot plus pro-ps ? Duflot plus « gauche de gauche » ? Delli plus sympathiquement espiègle, elle qui avait décerné un diplôme de fils à papa à Jean Sarkozy. De toute façon, l’heureux vainqueur risque d’avoir un bonheur fugace, les sondages étant en ce moment calamiteux. Y aura-t-il au final une candidature EELV-Les Verts ? Probable, mais pas certain.

La primaire de la gauche qui se dit de gouvernement (en réalité, la primaire du PS), que nous commentions dans notre chronique précédente, prend forme. Déjà six candidatures annoncées : Marie-Noëlle Lienemann, Benoît Hamon, et Gérard Filoche pour la gauche du PS, Jean-Luc Benhamias (écolo ex Verts ex-Modem) et François de Rugy (écolo ex-Vert) pour les écologistes pro-Hollande, Sidi Hamada-Hamidou, radical de gauche de Mayotte. La liste est loin d’être close puisque la primaire est prévue pour janvier 2017. Ainsi, Arnaud Montebourg et François Hollande feront connaître leur intention en décembre, le premier n’excluant pas une candidature hors primaire, et les deux se donnant du temps pour décrypter les augures des sondages. D’ici là, le PRG désignera, ou pas, un candidat « officiel » (marchandage à prévoir avec le PS sur les circonscriptions législatives, petit détail qui pèsera aussi sur les débats internes de EELV-Les Verts, que l’on connait très friands de fauteuils), le MRC on ne sait pas, d’autres socialistes, peut-être.

Le PCF, lui, est toujours dans l’expectative. Il n’exclut pas, formellement, la participation à la « grande primaire » si François Hollande et/ou Manuel Valls n’y participent pas. Il n’exclut pas, formellement, un soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, même si la direction en place recherche, en vain à ce jour, une alternative à cette candidature, alors qu’une bonne partie de l’ancienne direction, Marie-George Buffet en tête, a déjà fait connaître son soutien à « JLM ». On peut sentir parfois chez Pierre Laurent une tentation d’ « y aller », mais qui ne nous paraît pas déboucher sur une conviction. Il est vrai que la crainte d’un score très probablement médiocre en découragerait plus d’un.

Hors les primaires et les partis issus du trotskisme, la candidature de Jean-Luc Mélenchon se détache des autres candidatures directes, car si, il y en a. Disons que cet été a été consacré à la consolidation de son réseau de comités locaux « insoumis » (plus de 1200 listés sur le site de campagne), au peaufinage de son programme, déjà largement avancé et, comme d’autres à la pêche aux parrainages d’élus locaux. Un meeting-pique-nique toulousain où sont attendus plusieurs milliers de personnes donnera le ton de sa rentrée. Autres candidatures « autonomes », celle de Pierre Larrouturou pour Nouvelle Donne, qui se lance à défaut de la primaire de toute la gauche qu’il souhaitait, celle de Jacques Nikonoff, pour le Parti de la Démondialisation (PARDEM, ex MPEP), ouvertement pourle « frexit », et celle du « bonnet rouge » régionaliste breton Christian Troadec.

Faut-il encore inclure Emmanuel Macron parmi les possibles (il l’exclut de moins en moins) candidats « de gauche » ? Nous pensons que non, décidément non.


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