3 SEPTEMBRE AU TRIANON : ANTONIO ZAMBUJO CHANTE CHICO BUARQUE
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Chico Buarque de Holanda, à 72 ans, demeure une des figures majeures de la vie culturelle brésilienne. Poète, romancier, dramaturge, compositeur à succès, chanteur talentueux, il est aussi connu pour son engagement contre la dictature militaire dans son pays, qui lui valut censure, prison, exil. Compositeur fécond au croisement de la bossa nova de Vinicius de Morais et Maria Bethânia, du tropicalisme de Gilberto Gil et de la MPB (musica popular brasileira), il s’est au moins une fois approché du fado en composant son célèbre Fado tropical, dénonciation cinglante et ironique des dictatures qui, à l’époque, régentent le Brésil et le Portugal, dont, ici, Georges Moustaki proposa une version française.
Il n’est pas étonnant qu’Antonio Zambujo, le plus « brésilien » des gens du fado, le plus ironique aussi (écoutez par exemple son Flagrante, musique entre fado et bossa, paroles espiègles de Maria do Rosário Pedreira) ait choisi de rendre hommage à Chico Buarque. Il y a invité Marcello Gonçalves, virtuose du violão, cette guitare à sept cordes emblématique de la musique brésilienne, et spécialiste reconnu du choro, musique populaire apparue depuis plus d’un siècle au Brésil. Autre invitée, apparemment plus surprenante, Carminho. C’est que celle-ci, l’une des figures de proue de la jeune génération du fado, a été biberonnée dans l’environnement fadiste fort traditionnel de la maison de fado Taverna do Embuçado, longtemps domaine très monarchiste João Ferreira Rosa, où se retrouvaient entre autres João Braga, Carlos Zel et sa propre mère, l’excellente fadiste Teresa Siqueira, qui prit la suite de João Ferreira Rosa. Mais voilà, Carminho a découvert le Brésil voici quelques années, est devenue accro. Adoubée par des caciques de la chanson tels Caetano Veloso ou Milton Nascimento, invitée à chanter en duo avec la grande Alcione, légende vivante du samba et de la MPB, elle fait partie des trois chanteurs issus du fado les plus populaires au Brésil avec Mariza et, tiens donc, Antonio Zambujo. Antonio et Carminho s’y sont d’ailleurs produits ensemble pour chanter en duo Sabià, de… Chico Buarque.
Nous retrouverons donc ce beau monde le 3 septembre dans le cadre du Festival Ile de France, qui fait cette année la part belle à la lusophonie. C’est la très belle (et historique) salle du Trianon, au bas de la butte Montmartre, qui accueillera cette soirée prometteuse. Et comme jusqu’à présent Antonio Zambujo a toujours tenu ses promesses à Paris, et même au-delà…
Le Trianon, 80 bd Rochechouart Paris 9e, M° Anvers. Samedi 3 septembre à 20h30. Billetterie : 01 58 71 01 01
Article également paru dans Lusojornal du 31 aout (www.lusojornal.com)
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