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Liban : quelle politique de défense et de sécurité pour le XXIème siècle ?

Par Emmanuel Dupuy
vendredi 15 juillet 2005
par  Emmanuel Dupuy
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Liban : quelle politique de défense et de sécurité pour le XXIème siècle ?

Par Emmanuel Dupuy

Le Liban, petit pays de 4 millions d’âmes, occupé depuis plus de 30 ans, coincé entre des voisins aux appétits politiques et militaires voraces, connaît-il -ces derniers mois- les derniers soubresauts de la guerre civile qui l’avait ensanglanté de 1975 à 1990 et vidé de 5% de sa population, eu égard au terrible bilan de 200 000 morts ?

L’assassinat en mars dernier du Premier Ministre en exercice, Rafic Hariri et celui tout aussi symbolique du journaliste Samir Kassir, le mois dernier, résonnent, en effet, comme les derniers relents de la lutte fratricide que se livrent les divers clans au pouvoir, liées voire provoquées par les puissances limitrophes (en premier lieu desquelles la Syrie et Israël, qui n’entretient toujours pas de relations diplomatiques ni avec Beyrouth et Damas, ne s’est retiré du sud du pays qu’en 2000 et entre lesquelles existe le différend au sujet des fermes de Chebaa, et le plateau du Golan, limitrophe du Liban annexé par Israël en 1981).

Les événements des dernières semaines ont ouvert des plaies mal fermées.

La Suisse de la Méditerranée orientale, comme elle aimait se qualifier avant la guerre civile va-t-elle ainsi se voir, comme par le passé, les milices druzes, les factions chrétiennes dont les phalanges (parti des Kataeb), le camp des partisans du général Michel Aoun - revenu en mai dernier de quinze ans d’exil -, les défenseurs de Samir Geagea (FL, Forces Libanaises) embastillé depuis 1994, la communauté musulmane divisée entre chiites (Hezbollah et mouvement Amal de Nabih Berri) et sunnites, soutenues par l’Iran ou la Syrie, sans oublier les Palestiniens, qui représentent encore aujourd’hui près de 10% de la population totale du pays.

Pire, la situation née de l’assassinat de Rafic Hariri accompagné par le départ « officiel » précipité des soldats syriens, consécutivement à une mobilisation exemplaire de la communauté internationale, caractérisée par la résolution 1559 de l’ONU (qui réclame à la fois la vérité sur la mort de Rafic Hariri, le désengagement syrien ainsi que des garanties sur le retour des disparus libanais en Syrie et le désarmement du Hezbollah), est-elle de nature à remettre en cause la fragile concorde entre Libanais et la paix entre les deux voisins, si imbriqués l’un dans l’autre ?

La reprise ponctuelle des attentats, les accusations relayées par les observateurs de l’ONU quant au maintien de soldats et d’hommes des renseignements syriens au Liban du général Rostom Ghazalé, la rénovation de façade du parti Baas à Damas à l’occasion de son dixième Congrès et les signes timorés de changement évoqué par le président Bachar el-Assad font hélas craindre le pire.

Ainsi, est-il légitime d’aller chercher à la source, les raisons des maux qui grèvent l’avenir du Liban qui, legs franco-britannique au sortir de la première guerre mondiale (CF : protectorat français en 1920 sur la Syrie et le Liban, qui conditionne l’indépendance effective du pays en 1943), a tous les atouts pour rester le carrefour entre l’Orient « compliquée » comme aimait à le répéter le Général De Gaulle et l’Occident.

Un système institutionnel et politique anachronique

Le confessionnalisme institutionnel imposé par les Accords de Taëf d’octobre 1989 qui octroie à chacune des 17 communautés une partie des rouages du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire a-t-il ainsi encore sa raison d’être au moment où les élections législatives du 29 mai démontrent la volonté de changement du peuple libanais, sachant que le confessionnalisme demeure le vecteur de l’ingérence étrangère.

De ce point de vue, nombreux sont les observateurs à rappeler combien une révision de la Constitution et de la loi électorale, en vigueur depuis les dernières élections en 2000, doit être la prochaine étape politique.

Le « Printemps des Cèdres », comme on a pu l’entendre, répondait en effet à cette double inspiration. Cette formidable contagion démocratique, à l’instar des rassemblements spontanés de milliers de jeunes libanais dans les premiers jours de mars aura ainsi indéniablement marqué une volonté de rupture vis-à-vis de la mainmise des grandes familles libanaises sur la vie politique.

Force est de constater également que le « tsunami politique », pour paraphraser Walid Joumblat, Président du Parti Socialiste Progressiste, que devait représenter le retour tonitruant du général Michel Aoun sur la scène politique aura fait long feu. La volonté de laïciser la vie politique libanaise n’a pu faire face à l’ancrage au féodalisme politique et la métamorphose réussie du Hezbollah d’Hassan Nasrallah en parti politique, qui ressort grand vainqueur des élections législatives dans le sud du pays à majorité chiite. Ces élections ont valeur de test quant à l’élan réformiste et anti-syrien, né du retrait d’avril dernier. Ainsi, le fils de l’ancien Premier ministre, Saal Hariri a remporté - dans la capitale à majorité sunnite - une partie des 128 sièges de l’Assemblée, tandis que Michel Aoun est assuré, d’une large victoire dans la région du Mont Liban et la plaine de la Bekaa, limitrophe de la Syrie, faisant de lui le leader de la communauté chrétienne, sans que cela soit suffisant pour incarner l’alternance.

Le gouvernement, déjà contesté pour ses liens avec Damas, du premier ministre Nagib Miqati, ainsi que le président Emile Lahoud, dont beaucoup souhaitent la démission pour son amitié ostentatoire avec Damas, se retrouve ainsi dans une situation inextricable, coincé par l’obligation de réussir face à la pression de l’opinion publique libanaise et internationale, apeurée par le retour de la violence dans Beyrouth.

Le rôle de la France, de la francophonie, horizon quotidien de bon nombre de Libanais et de l’Europe, témoigne ainsi d’éviter de revenir à un passé pas si lointain, où la ville exprimait toute la complexité des relations internationales - rivalités entre puissances régionales militaires (Israël et Syrie, en guerre depuis 1967), soutien ostensible de l’Iran au Hezbollah, statut des réfugiés des Palestiniens qui avaient de Beyrouth le siège de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), implication internationale tragique, marquée par les attentats de 1983, contre les bases américaines et françaises, sans oublier le lourd tribut payé par les contingents étrangers au sein de la FINUL (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban créée en 1982), sur la « ligne bleu », dans le Sud du pays...

Le Gouvernement ne pourra ainsi s’émanciper si facilement de la tutelle syrienne, qui s’exprime encore à travers des liens inextricables via le système financier et bancaire syrien, sans même évoquer la présence des services de renseignement syrien, dont le départ est invérifiable, comme le soulignent les observateurs des Nations Unies, ne serait-ce parce que le chiffre de soldats présents au Liban a varié au fil des années (certains avancent le chiffre de 40 000 soldats et forces de sécurité).

Le piège du « Grand Moyen-Orient »

Les Américains, qui souhaitent voir le Liban jouer un rôle pivot dans leur projet de « Grand Moyen-Orient » ont bien compris l’enjeu de stabilisation du Liban. Ils semblent ainsi particulièrement soucieux d’y garantir la paix, au point d’évoquer l’envoi d’une nouvelle force multinationale sous mandat de l’ONU.

Cependant, à quel prix pour l’indépendance effective du Liban ?

En outre, le « plan Marshall », accompagnant le projet de paix global, lié à la « Feuille de route » entre les mains de Sharon et impliquant la reconnaissance mutuelle d’Israël et de la Syrie, souhaité par quelques think tanks outre-atlantique, n’a guère de chance de s’ancrer durablement dans le contexte stratégique régional, notamment compte tenu de l’instabilité chronique des régimes de la région. En effet, le sort du Liban ne lui appartient presque déjà plus, comme par le passé.

Tout dépendra de la réussite ou du degré de réussite de la normalisation en Irak voulue par les Américains à tout prix. Car, ces derniers ne seront prêts à s’investir ponctuellement et sérieusement dans la région qu’au prix d’une stabilisation à leur manière sur la totalité de la région.

Or, cette nouvelle légitimité institutionnelle - quasiment impossible à obtenir par la manière « forte » instillée par Washington - semble éloigner tout espoir de changement démocratique tant les systèmes politiques actuels tant au Liban, en Syrie, en Arabie Saoudite, en Egypte, voire en Jordanie, s’accrochent à leur pouvoir le plus souvent en contradiction avec la rue.

On évoque même, dans certains milieux autorisés, un plan américain visant à délégitimer davantage la Syrie, encore sur la liste des pays terroristes (Rogues states), pour renverser le régime syrien, qui passe, comme pour le cas irakien, par la création de structures politiques ex-nihilo.

Voit-on ainsi surgir depuis quelques temps, la Syrian Democratic Coalition (SDC), créée à Washington en novembre 2003, sur le modèle du CNI irakien d’Ahmed Chalabi qui, accompagnée par l’action de Nizzar Nayyouf, opposant historique au régime des Assad, père et fils, pourrait changer la donne, plus vite que l’on ne le pense, comme en témoigne le recours aux élections anticipées, à condition que l’Europe agisse comme levier entre le jusqu’au boutisme des Faucons du Pentagone - dont le but principal est la chute du régime baasiste, au pouvoir depuis 1963, et perçu comme le vestige gênant du panarabisme pour leur dessein de redécoupage du « Grand Moyen Orient » et le vœu des peuples pour le changement.

Ainsi, le destin des Libanais se joue, encore une fois, en dehors de leur capacité d’action propre. L’enjeu réside désormais, comme le rappelle avec justesse l’ancien ministre libanais de la culture, Ghassam Salamé, dans la capacité à transformer le mai 68 libanais, avorté, en « printemps arabe » en faveur de la construction d’un Liban déconfessionnalisé nouveau qui ouvre les portes de l’Orient à l’Occident.


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mardi 3 novembre 2009 à 22h14


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