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LE DISCOURS DE M. MACRON AU LYCEE LA PROVIDENCE D’AMIENS

mercredi 18 octobre 2017
par  Jacques-Robert Simon
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Le discours prononcé par M. le Président de la République E. Macron a été prononcé en latin et traduit par J.-R. Simon malgré son manque d’appétence pour les langues mortes. Le thème retenu par l’animatrice en pastorale était : « Heureux les pauvres, car le royaume des cieux est à eux. »

C’est en ce lieu que j’ai appris l’humilité. Car il n’est pas suffisant d’être issu d’un milieu privilégié, de jouir d’une bonne santé et d’une capacité à apprendre le latin hors du commun, pour que les gens du peuple vous acceptent comme héros. Car le responsable n’est pas jugé par ce qu’il fait, mais par ce qu’il ne fait pas et qu’il aurait dû faire. Car un chef doit s’imposer, ce qui est difficile, à une multitude qui recherche plutôt le confort. Bien sûr tous les subordonnés ne sont pas des fainéants, mais tous doivent être fouettés par un supérieur afin de mieux faire, de plus faire. C’est le rôle du leader de déterminer ce qui est bon pour tous, les autres ne voient que le bout de leurs chaussures : « Ne sutor ultra crepidam » ! Savoir se distinguer de la masse n’est pas une envie, un désir, c’est une nécessité. L’Homme ne respecte que ce qui lui est hors d’atteinte. Ce fut Dieu, personne ne comprend plus en quoi il était et reste irremplaçable. La référence absolue qu’il offrait était celle de l’Amour, les marchands ont pu finalement proposer une autre transcendance, celle de l’argent accumulé. Les marchands ne sont pas entrés dans le temple, ils l’ont rasé. Et c’est tant mieux finalement, chacun peut devenir riche, ou du moins le rêver, tandis que seule une infime minorité put accéder à la sainteté qui rend proche de Dieu.

Il ne faut pas prendre garde aux innombrables homo sine litteris (illettrés) qui n’ont pas eu le courage durant leur jeunesse de délaisser les jeux, de ne pas lutiner les meutes de jeunes filles en fleurs qui auraient rêvé que je calme l’émoi qui surgissait en elles quand elles me voyaient en short et en polo moulant jouer au tennis (dès mon plus jeune âge mon corps ne m’appartenait plus), de ne pas fêter plus que de raison les succès qui très tôt m’ont accablé. À la place, j’ai appris les Sciences et les langues étrangères, comme Charles Quint je peux dire : « Je parle latin à Dieu, italien aux musiciens, espagnol aux soldats, allemand aux laquais, français aux dames et anglais à mon cheval ». L’enfance d’un chef est une longue souffrance, une ascèse et je comprends parfaitement que beaucoup préfèrent la médiocrité, l’oisiveté et les paradis illusoires, mais alors qu’ils acceptent leurs loques si ils ne veulent pas travailler pour acheter un costume. Il pourrait être objecté qu’un costume n’est pas très utile pour travailler à la chaîne en usine, mais ce raisonnement fait que jamais on accédera à l’élite qui se reconnaît à la qualité des vestons d’ailleurs conçus pour pouvoir y adjoindre des décorations.

Ce que j’énonce, ce que je dis, forme la base d’une éducation, la norme de toute société civilisée, et il est vrai que je n’aime pas les cyniques qui ne louent pas ces références pourtant unanimement respectées. D’ailleurs, il faudrait s’entendre sur le cynisme de Diogène : philosophe débauché ou ascète sévère ? Je laisserai les masturbateurs s’occuper de leurs désirs tristes pour me tourner vers la seule tâche qui sous-tend ma vie : servir les démunis même et surtout contre ses humeurs, ses soubresauts, ses agitations. Je sais combien une vie n’est qu’une luciole qui ne scintille que quelques fragments d’instants dans une éternité, et je souhaite utiliser ces quelques lueurs pour sauver mes semblables et aussi les pauvres, car ce n’est quand même pas moi qui vais faire le ménage. La formation d’une élite permet de construire, de conduire une société. Et tous ne sont pas égaux, par leur naissance ou leur éducation, qu’importe : tout le monde ne peut pas guider les masses : « Multi sunt vocati, pauci vero electi » (beaucoup d’appelés, peu d’élus). Grâce à la formation reçue dans cet établissement, j’ai pu gagner les rangs d’une école hautement sélective, ce qui devrait rassurer chacun et chacune sur ma capacité de travail, sur mon aptitude aux efforts et au dépassement de soi-même. Mon séjour dans les meilleurs milieux financiers m’a permis de déterminer sur quelles forces je pourrais compter : il devint évident qu’il vaut mieux avoir pour soutien quelques gens fortunés qui souhaitent le rester plutôt que beaucoup de pauvres qui ne veulent pas accepter leur condition. Ce n’est pas que les pauvres soient plus imbéciles que les gens aisés, je ne saurais distinguer l’être de l’essence « De ente et essentia », mais ce qui importe ce sont les forces que l’on peut réunir à un instant donné pour atteindre un objectif, et à cet égard les puissants sont plus utiles que les démunis. il faut malgré tout avoir les moyens d’offrir une éducation « Ad naturam accommodatissime » (de la manière la plus conforme à la nature) afin que les richesses intellectuelles et matérielles puissent se perpétuer au sein de l’élite. J’ai donc par la suite prêché le et de gauche, et de droite. Pour les richesses et le pouvoir, je prends la droite, pour les trou-du-culteries les plus diverses, je teinte de gauche.

Au début de mon introduction… Non Madame, ne rougissez pas … Au début de mon introduction donc, je parlais de cette nécessaire humilité, pas celle dont parle Maxime de La Rochefoucauld : « L’humilité n’est souvent qu’une feinte soumission dont on se sert pour soumettre les autres. » Je vous parle moi de la mienne, conscient de ma force, je dois prendre garde à ne pas écraser les autres comme Pantagruel au milieu des nains de jardin. Pour ce faire je dois être de temps à autre comme eux : grossier, vulgaire, prétentieux, paillard. Me fondre parmi la multitude par le verbe pour la dominer par l’esprit. D’ailleurs lorsque je profère une insulte, les médias s’interrogent pendant des semaines sur mon être plutôt que sur mon action, ce qui me laisse quelque répit.

Ein regnum, ein pōpŭlus, ein dux ! Les démocraties souffrent de ne pas offrir aux peuples la seule voie qui permette leur pérennité : celle des efforts. Chacun optimise son vote en fonction de ses privilèges, pour les conserver, pour en avoir davantage. Pour mettre fin à ces décennies de gabegie, il n’y a qu’un homme hors du commun qui peut le faire quitte à bousculer habitudes et conforts d’esprit. Je suis cet homme. Pour l’érection… Excusez-moi Madame… Mademoiselle ? Vous êtes adhérente ?... Pas encore ?... Veuillez m’excuser. Pour l’érection donc de ma statue, dans cette cour que j’ai tant parcourue, tant aimée, je souhaite quelque chose de simple : un monument qui n’excède pas 15 mètres de hauteur avec le cheval.


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