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Tribune : Doit-on continuer à séparer l’artiste de l’homme ? » titre la presse de ce mercredi 13 novembre.

samedi 16 novembre 2019
par  Etienne Imer
popularité : 15%

Séparer l’artiste de l’homme ?

« Roman Polanski, Woody Allen, Bernard Cantat : Doit-on continuer à séparer l’artiste de l’homme ? » titre la presse de ce mercredi 13 novembre.

D’abord, précisons que cette interrogation ne devrait être posée seulement que dans le cas de crimes avérés, non pas vilipendés par une opinion publique mais reconnus et sanctionnés par la Justice. Mais la Justice des hommes, me dira-t-on, n’évolue que sous la pression des opinions publiques…

Et bien oui, nous devrions séparer l’artiste de l’homme seulement « média post mortem », soit seulement en cas et à condition de mort médiatique. Célébrer seulement l’artiste devrait devenir aisé quand l’homme a disparu, sinon de la vie des hommes, tout au moins de la scène artistique. L’homme ne pouvant plus s’exprimer, toute exposition de son œuvre passée devient alors « libre » ; toute analyse déliée, tous commentaires bienvenus. Louis-Ferdinand Céline étant le « cas » français le plus illustre.

Mais non pas de son vivant. Nous ne devrions pas, du temps du « media ante mortem », séparer l’artiste de l’homme car consacrer l’œuvre de son vivant, c’est consacrer son mode de vie, les actes de sa vie et propager un très mauvais signal dans un monde post moderniste et « tweetisé » dont la stabilité de la réalité a besoin qu’elle représente l’accord consensuel, l’accord œcuménique selon lequel l’ensemble de la société reconnait décrire les phénomènes et inscrire la morale de son temps, afin d’échapper aux « vérités alternatives » d’un nouveau populisme au pathos redondant. Pareillement, le pardon aux violences avérées d’un élu restera toujours un affront à ses victimes et donc à la morale républicaine.

Une peine accomplie, une prescription sont assorties du droit à l’oubli certes. Et si une morale populaire ne doit pas prétendre à se substituer à la justice des hommes, une morale « forte » s’accompagne d’une incitation forte à son respect. D’anciens criminels devraient donc s’astreindre à la discrétion et ne plus prétendre à une exposition médiatique exemplaire.

En d’autres termes, en termes moraux précisément, le droit à l’oubli devrait être assorti de l’obligation de se faire oublier.


Commentaires

Logo de Stag
jeudi 10 novembre 2022 à 19h59 - par  Stag

Bien sur que l’on doit separer l’artiste de l’homme ! Il suffit de regarder Orelsan. Il fait de superbe musique mais pour autant cela ne reste que des musiques.

Site web : Stag
Logo de Salomée Durand
mercredi 14 avril 2021 à 12h20 - par  Salomée Durand

Sur les sexualités féminines à la télévision, le principe de la séparation entre l’homme et l’artiste est typiquement Français. Mais je ne sais pas si cela est encore valable sur les plateformes de réseaux sociaux.

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mercredi 23 décembre 2020 à 08h37 - par  Lauréline Giraud

En ce moment, tout le monde est devenu un agent de la justice, surtout sur les réseaux sociaux. Plus on obtient de vues, plus on obtient de critiques. On dirait que la maîtrise de la technologie perd sa valeur.

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