VIOLENCES POLICIERES : UN NOUVEAU CAP EST FRANCHI
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Une première dans une manifestation féministe. Le féminisme est le mouvement le plus pacifiste de l’histoire. Samedi 7 mars avait lieu une marche en non-mixité de genre (sans hommes cisgenres), à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes. Juste avant son arrivée Place de la République (fin du parcours déposé), les forces de l’ordre ont fait une démonstration de brutalité machiste mêlant dérive du pouvoir et masculinité toxique, comme une sorte de vengeance patriarcale contre l’empowerment grandissant des femmes. Les violences policières, et notamment dans le cadre de manifestations politiques, sont systémiques et exponentielles. Elles s’exercent depuis plus longtemps encore sur fond de racisme à l’encontre des populations des banlieues. Jusqu’à présent, les manifestations féministes étaient épargnées.
Un nouveau cap a donc été franchi. Alors que la manifestation se déroulait comme prévu, des jeunes femmes ont été gazées sans sommation, attrapées par les cheveux, frappées, traînées dans le métro, certaines ont terminé en garde à vue sans raison valable en étant traitées de façon intolérable, comme elles en témoignent dans le média Kombini News. Des policiers leur ont tenu des propos inadmissibles : “vous allez bien vous lécher la chatte en garde à vue, bande de gouinasses”, “salope, grosse pute” “tu fermes ta gueule” répété X fois”, “elle est à qui la rue maintenant hein ?” “chiale, mais moi je vais te donner des vraies raisons de pleurer”, adressés aux jeunes femmes à terre, en pleurs et sans plus de souffle. Lorsqu’elles se sont retrouvées en cellule, elles ont subi des humiliations et maltraitances diverses : fouille avec pantalon baissé sans justification, insultes, “tu donnes envie à personne de faire des gosses !” de la part d’un chef, refus de donner à boire ou d’accompagner les gardées à vue aux toilettes, ou encore obligation d’uriner avec une porte laissée largement entrouverte malgré la présence d’hommes dans le couloir… Bilan : quatre jours d’ITT pour l’une des militantes qui témoignent, un jour pour une autre. Motif de leur interpellation : “manifestation non-autorisée” alors que celle-ci a été déclarée, le préfet Lallement lui-même le confirme dans son communiqué du 8 mars.
Dans tous les cas rien ne justifie une telle conduite de la part des représentants de la loi ! Didier Lallement doit mettre fin à cette escalade de violence policière dont il est directement comptable. Marlène Schiappa a tweeté qu’elle avait été “choquée de voir des gendarmes tirer les cheveux de jeunes filles”, mais ça ne nous suffit pas ! L’impunité des gendarmes et des policiers en roue libre, qui se livrent à des violences envers la population sans respecter la loi, ce n’est plus possible. Christophe Castaner va-t-il continuer de nier les violences policières ? Va-t-il continuer de balayer la question d’un revers de main ? Les “grandes gagnantes” attendent une réponse de pied ferme.
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