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Macron : pourquoi tant de haine ?

mercredi 17 mars 2021
par  João Silveirinho
popularité : 1%

Depuis le début de la 5e république, les présidents ou pu être détestés par une large part de l’électorat, parfois haïs par quelques uns. Emmanuel Macron attire, lui, un flux de haine bien plus consistant.

Il y a des degrés dans l’opposition à l’action et à la personne d’un chef d’Etat. Le jeu démocratique implique, nécessite même, des oppositions sur les politiques conduites. Tous les présidents les ont connues. Certains ont vacillé (les cohabitions imposées à Mitterrand et Chirac). D’autres ont succombé (Giscard d’Estaing, Sarkozy, Hollande, par forfait, métaphore sportive, De Gaulle par dépit, ou lassitude peut-être). Seuls trois eurent l’heur d’être réélus (De Gaulle, Mitterrand, Chirac). Le cas de Pompidou, décédé en cours de mandat demeure à part.

Un autre degré touche à la détestation de la personne même du président, même si cette détestation s’ajoute à l’opposition politique. On entre alors dans l’affect : on adore ou on déteste ses beaux-parents, ses voisins, ses collègues, son président. Parfois, la détestation se transforme en haine, silencieuse ou verbale le plus souvent, parfois violentes. Charles De Gaulle fut haï par de nombreux partisans de l’Algérie française, et faillit y laisser la vie. François Mitterrand suscita la haine dans des milieux ultraconservateurs et une panique chez les nantis en 1981. Tellement sensibles, les nantis. Giscard d’Estaing, Chirac, et même Sarkozy, s’ils connurent leur dose de détestation, ne furent haïs qu’à dose homéopathique et Hollande fut plus moqué que haï. Porté par le plein emploi et les derniers de l’embellie économique, Pompidou échappa à la haine, malgré « les copains et les coquins ». Mais Macron…

La haine suscitée par son personnage a une intensité inédite sous la 5e république. Elle n’est heureusement pas générale (car il est bien connu que la haine est mauvaise conseillère) ni même majoritaire, et n’empêche pas 20 à 25% de nos concitoyens à adhérer à sa personne. Mais cependant sensible. En cause, au premier chef, ses propos méprisants envers ses compatriotes, qu’une phrase terrible résume : « dans un gare, c’est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ». Une phrase prononcée lors d’un discours officiel, donc préparé, maîtrisé. Pas une bourde qui lui eût échappé (mais qui eût été signifiante elle aussi). D’un côté, les « premiers de cordée », de l’autre « ceux qui ne sont rien ». Pas mieux, eût Adolphe Thiers, bourreau de la Commune, dont on célèbre aujourd’hui le 150e anniversaire (de la Commune, pas de Thiers). Subsidiairement, la phrase montre aussi la méconnaissance présidentielle de la sociologie des gares,où les « premiers de cordée », hors les compartiments de première classe des TGV, sont une espèce rare.

Bien d’autres phrases de cet acabit ont été lâchée par Emmanuel Macron. Elles ont illustré le costume taillé par la presse qui le désigne en « président des riches », ce que ses options économiques majeures suppression de l’ISF, cadeaux fiscaux aux entreprises (si possible les plus grosses), blocages des retraites qui concernent dans leur immense majorité « ceux qui ne sont rien », restrictions des services publics, si utiles à « ceux qui ne sont rien », violences policières dont les principales victimes sont des « gens qui ne sont rien », liste non exhaustive.

Phrases méprisante, politique favorable aux classes aisées, ajoutons-y une conception du pouvoir très personnelle, n’hésitant pas à prendre à contrepied tel ou tel ministre, y compris le premier d’entre eux, lancé voici quelques jours dans un panégyrique du vaccin Astra-Zeneca pourtant validé en haut lieu (presque tout ce que disent les ministres est auparavant validé par l’Elysée) et démenti dès le lendemain par le président. Continuation de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire. Et cette personnalisation ajoute à « président des riches » la caricature de « Naboléon ».

Juste pour le fun, car il ne s’agit pas d’un facteur (ou alors marginal) : ce qui fut peut-être un facteur de l’élection de son élection est aussi, à l’usage, une faiblesse. Outre que comme chaucun.e d’entre nous, il est de moins en moins jeune, il apparaît comme un prototype de ces jeunes cadres sans affects, ces « forts potentiels » sans états d’âme prêts à trahir leur encadrement (en l’occurrence Hollande pour Macron) et sans s’embarrasser d’empathie. Bien des victimes de « plans sociaux » ont eu affaire à ce genre de personnage et ne les ont pas gardés dans leur cœur.

Voilà pourquoi, monsieur, madame, Emmanuel Macron est haï. Il ne faut pas le dire, car ce n’est pas bien. Mais détesté…


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Commentaires

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lundi 22 mars 2021 à 11h11 - par  Info Mairie

Eh oui, on peut dire que le président Emmanuel Macron a attiré un flux massif de haines de la part des citoyens français. Je ne sais pas si c’est à cause de sa gestion de la crise ou quoi. Mais si c’était quelqu’un d’autre alors  ?

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