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Gauche : espérances, ambitions, grandes et moins grandes manoeuvres

jeudi 18 mars 2021
par  Jean-Luc Gonneau
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La pandémie demeure, de loin, le sujet qui écrase l’actualité, d’autant que ses conséquences en termes de limitation des libertés (couvre feux, confinements, limitations strictes des rassemblements ou réunions) ampute l’activité politique d’une bonne partie de ses possibilités d’expression. Ce qui arrange le pouvoir en place puisque des élections régionales, où sa position est précaire, sont prévues dans quelques mois, et où l’élection présidentielle n’est plus très loin.

Face à ces échéances, la gauche, comme souvent, se trouve écartelée par les concurrences entre ses diverses composantes, à un moment où une union serait plus que bienvenue, à tous les échelons, pour conjurer ce qui demeure pour le pouvoir l’objectif majeur : rééditer en 2022 un duel Macron-Le Pen au second tour.

Les élections régionales deviennent un genre de tour de chauffe pour l’élection présidentielle. Le Rassemblement national pointe ses ambitions dans ses places fortes (Hauts de France, PACA, naguère fiefs socialistes), la droite veut préserver ses bastions, La République en marche n’est nulle part, sauf peut-être en Guadeloupe, en mesure de s’imposer sans une stratégie d’alliances improbables. Et la gauche ?

Le Parti socialiste espère conserver ses cinq régions, avec peut-être des alliances à géométries variables, mais la Bretagne, mais le départ du baron local Jean-Yves Le Drian peut brouiller les cartes. EELV, qui se sent le vent en poupe mais en surestimant peut-être la force, guigne presque partout. LFI tend la main à tout le monde, ne revendique pas de têtes de listes hors peut-être en Ile de France. Une main que certains se sont pas pressés de saisir. Et le PCF, unitaire comme tout le monde, penche plutôt, mais pas partout, vers un accord avec le PS. C’est clair ? Non. Vous avez noté le nombre de peut-être dans ce qui précède ? Oui ? Bien vu. Une lueur d’espoir dans les Hauts de France, où se profilaient trois listes, voire quatre, à gauche. Divine surprise : Patrick Kanner (PS), Fabien Roussel (PCF) et les députés LFI se rangent derrière la sympathique Karima Delli (EELV), comme quoi, oui, l’union à gauche est possible. L’accord Hauts de France fera-t-il des petits ? Pas sur mais croisons les doigts.

Pour l’élection présidentielle, c’est aujourd’hui une autre paire de manches. Chaque candidat, déclaré ou putatif, veut évidemment l’union, mais derrière son candidat. Fabien Roussel, le secrétaire général du PCF, a été adoubé par les cadres et attend l’onction des militants. Les miracles n’existent pas. Si nous comprenons l’attachement du parti à son identité et aux moments glorieux de son histoire, il demeure qu’une telle candidature n’a aucune chance d’accéder au deuxième tour, et pas même d’arriver au premier rang de la gauche au premier. Plus compliqué encore, le PCF fut en partie partie prenante du programme du candidat Mélenchon en 2017, programme qui, réactualisé, demeure la base de celui de 2022. On pourrait donc, non sans raisons, estimer qu’une candidature du PCF, comme celle de Benoit Hamon en 2017, pourrait priver la gauche d’un deuxième tour. Tenter, sans certitudes, de relancer une dynamique du PCF, en offrant une victoire à la droite ? Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Indépendamment des ambitions individuelles, aussi respectables soient-elles, des Hidalgo, Jadot, Mélenchon, Montebourg, Piolle, liste non exhaustive, demeure la question du programme. Presque tous en sont à un début de commencement d’élaboration. La crise actuelle liée au Covid 19 est révélatrice : face aux errements de la gestion et de la communication gouvernementale, nous n’entendons,à gauche, qu’un concert de critiques, justifiées certes. Mais des propositions alternatives ? Seul une fois de plus, Jean-Luc Mélenchon propose un projet cohérent, critiquable peut-être, mais argumenté. On peut ne pas aimer le personnage Mélenchon, mais c’est aujourd’hui la seule force de proposition à gauche. Aux autres de bosser, et si possible, de se retrouver.


Commentaires

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samedi 20 mars 2021 à 13h57 - par  Insoumichel

Voici les 2 obstacles à éliminer dans nos sociétés

1. Les politiciens professionnels préoccupés de rester en place, les pppdrep => en améliorant le système athénien qui a fonctionné 200 ans jusque leur défaite contre Sparte ;
2. La nécessité de devoir gagner sa vie, aliénante et frustrante => en attribuant à chacun un revenu universel suffisant ;

I - Les PPPDREP sont à éviter
Le système électoral actuel cause la prolifération de politiciens professionnels.
Leur immense majorité est constituée de politiciens professionnels préoccupés de rester en place : les PPPDREP.
Ceux qui font de la politique pour faire carrière ont largement démontré leur penchant pour la trahison des promesses faites aux électeurs, leur extrême sensibilité aux lobbies, leur absence de principes moraux, leur gangrène du clientélisme, leur désintérêt systématique pour le bien commun.
Exceptions notables mais rarissimes : Pepe Mujica, Thomas Sankara, Jerry Rawlings, Nelson Mandela, ...
Ce sont des obstacles évidents et systématiques à toute progression du bien commun.
La solution vient d’un tirage au sort pour des mandats courts non renouvelables, avec possibilité de révocation.
Elle concerne tous les postes de gouvernement et de l’administration, qui respectent leur feuille de route sous le contrôle d’une commission de révocation.
Les acteurs politiques sont destinés à l’assemblée pour un seul mandat.
Les membres de la constituante sont tirés au sort, et ne peuvent postuler à aucune autre responsabilité.
Objections
1. L’objection classique d’une nécessité de pilotage dans une durée suffisante ne résiste pas à l’analyse : les décisions politiques du quotidien sont impérativement conformes à une progression de critères publics suivis en temps réel.
2. Celle de la compétence technique préalable ne fait que réduire la population susceptible de postuler, sans rendre intouchable le fameux premier violon tiré au sort parmi d’autres.

II - Suppression de l’avidité
Malgré la propagande fétide qui dure depuis le 18è,
Adam Smith n’a jamais soutenu qu’une main invisible du marché rendait ce dernier désirable et vertueux.
Au contraire, à de nombreuses reprises dans ses publications, il a dénoncé l’avidité, coupable de tous les détournements au profit de quelques uns, comme un obstacle essentiel à toute idée de bien commun.
L’avidité est omniprésente.
Elle n’a rien de vertueux, et certainement pas de nécessaire.
Soit on la dénonce, et l’on va manquer de canaux pour le faire comprendre,
en tous cas pas avant que la planète devienne invivable.
Soit on l’élimine, avec un revenu universel important, tout en confisquant les excédents de fortunes devenus illégaux, comme on le fait couramment pour les biens mal acquis des criminels.
Donc aucun problème de financement.
1. Revenu universel important sans condition. Un revenu universel important se montrera très vite bien supérieur à la soi disant efficacité économique de la libre entreprise. Il supprime l’aliénation et la frustration, qui suscitent haine et violence dirigées vers des boucs émissaires.
2. Fiscalité confiscatoire des fortunes inutiles, illégales car provenant toutes de multiples spoliations injustifiables, analogues aux comportements mafieux les plus classiques. La fiscalité confiscatoire permet de répartir les richesses actuelles des 1 % vers les 99 % opprimés, crée les conditions d’un revirement industriel indispensable, et permet un changement de l’avidité vers l’utilité. Notez que le taux marginal de 95% sur les revenus était appliqué en GB dans les années 60 (cf Taxman des Beatles) - les libéros vous diront que l’évasion fiscale de la city vers les îles anglo normandes était un sport olympique parmi les fortunes britanniques pour cette raison ... la solution est déjà au moins 3 ans de prison ferme, puis une éradication des paradis fiscaux dont toutes les banques sont complices actives et doivent retourner dans le giron du bien commun.
Objections
1. La destruction du système économique, comme de la quasi totalité des entreprises cotées, est inévitable, et souhaitable. Chacun a le droit de choisir ses activités : plus de chantage, plus d’esclavage, plus d’aliénation.
2. Une phase d’incertitude psychologique (… que faire ? vers quoi me tourner ?) est très simple à accompagner, d’abord avec la recherche d’acteurs volontaires valorisés pour les besoins du quotidien (santé, hygiène, … cf pyramide de maslow), et l’encadrement juridique de nouvelles formes d’entreprises débarrassées de la « loi du marché », et appréciées sur des critères pertinents d’amélioration de la vie sociale locale.
3. La mondialisation des échanges intellectuels et des rencontres interpersonnelles est maintenue, mais pas celle des biens, qui subit un coup d’arrêt : l’autosuffisance est possible partout.

III – Rétablissement de la santé de la planète
Comme chacun a pu le constater dès le premier confinement, de nombreux effets bénéfiques sont rapidement apparus avec une réduction des transports.
La réduction des transports routiers, ferroviaires, mais surtout maritimes et aériens à leur stricte nécessité fera exploser ces résultats encourageants.
L’agriculture industrielle disparaît dans le néant, ainsi que l’industrie hyper nocive et perverse qui la soutient.
Dans chaque région, on doit étudier les conditions de l’autosuffisance à court et moyen terme, avec un plan de réduction des importations et exportations.
Objections
1. Ils ne se laisseront pas faire. Il est indispensable de leur mettre une pression irrésistible. Leur propagande sera pourtant inefficace : leurs thuriféraires sont déjà totalement décrédibilisés, sans rémission possible. Leur arme essentielle est la combinaison supranationale du système bancaire, des paradis fiscaux, des bourses mondiales, et des accords commerciaux.
2. Les organismes internationaux de régulation sont tous biaisés, au bénéfice de la ploutocratie : il faut s’organiser pour pouvoir les ignorer. On peut s’attendre à des actions violentes. La seule possibilité de réussite passe par l’adhésion des masses.
3. Tous les circuits économiques sont rapidement en panne. De nombreuses professions sont à l’arrêt. La mise en place du revenu universel pallie immédiatement aux angoisses de ceux qui n’ont pas encore trouvé leur choix.
4. Les accords commerciaux internationaux sont tous dénoncés. De nouveaux accords peuvent émerger avec des alliés, pour aider une phase transitoire vers leur autosuffisance.
5. Nationalisation des banques. Les circuits de la monnaie doivent d’abord échapper aux intérêts privés. Par la suite, l’existence même de la monnaie et de la richesse seront à réévaluer.
6. Réactions agressives venant de l’étranger. La fermeté est le seul moyen de diffuser dans de nombreux autres pays le changement en cours. Les moyens de défense sont très complexes à mettre en place : la situation est totalement nouvelle.

Résumé
Une révolution
1. L’exercice des responsabilités sociales n’est jamais un métier, c’est une mission à durée limitée non renouvelable.
2. Chacun a le droit de choisir l’activité professionnelle ou bénévole qui lui convient.
3. Amasser des fortunes n’est pas une vertu - elles sont toujours construites sur des spoliations et des achats de complicités : l’avidité est remplacée par l’utilité.
4. La pseudo science économique est un ramassis de préjugés et d’ a priori favorables à la ploutocratie.
5. L’état actuel de la planète est directement dégradé par le système économico politique actuel, qu’il faut renverser de toute urgence.

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vendredi 19 mars 2021 à 12h18 - par  Dubant

Ok pour les commentaires sur les Hauts-de-France et les régionales en général. Le parallèle avec les présidentielles sur le manque "d’union" me semble plus douteux. Établir des listes d’union avec une répartition négociée des places possiblement éligibles est une formule correcte pour un scrutin de liste, même si elle soulève les critiques classiques sur les "magouilles" des commissions des candidatures et la mainmise de l’organisation sur celles-ci (comme s’il suffisait de le vouloir pour se présenter individuellement, pfff...). Pour les présidentielles, une personne, pas plus (même pas de "ticket" binaire). Je n’ai jamais réussi à réunir quatre ou cinq personnes en une seule et les expériences précédentes ont montré que les promesses... (pour la suite, relire Pasqua, Chirac, Mitterrand ou Hollande). Sur le fond, les visions de société (ou Weltanschauung si on veut faire le malin) des différentes "gauches" sont-elles réductibles à un.e candidat.e ? Si oui, le ou laquelle ? Je pense que l’on peut rassembler au moins 20 % de premier tour, non pas en additionnant des électorats supposés homogènes parce que réunis dans un parti (de EELV au NPA pour aller vite), mais en réunissant les éléments à gauche du social-libéralisme à la Hollande. Ils existent à peu près partout, EELV, Génération.s, PCF, LFI, NPA et même quelques PS, mais ne sont pas représentés par leurs directions. Tenter de les réunir dans une candidature commune serait refaire la tentative de Jean-Luc Mélenchon, qui a échoué de peu en 2017 du fait de la faiblesse intellectuelle et politique des autres, alors que le PG et même LFI étaient numériquement faibles. La Ve République promeut par définition l’homme (la femme n’était pas envisagée en 1958) providentiel, de Gaulle en l’occurrence. La présidentielle actuelle consiste d’abord à vendre par une communication de masse, avec les moyens nécessaires, une personnalité hors du commun dans laquelle peuvent se retrouver des éléments répartis dans différentes formations. Si l’on trouve comme moi ce système anti-démocratique, il est urgent de changer de République, mais pour la Ve, c’est comme ça jusqu’à la fin. Le piège du faux choix "Macron ou Le Pen" se nourrit de ça.

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