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LEGITIMITE DU NON ET RESPONSABILITES DE LA GAUCHE

Par Sophie Troubac
samedi 16 juillet 2005
par  Sophie Troubac
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Je fais partie de ceux qui ont voté non. A cause de la force et de la pression des médias partisans du oui, à cause de la scission du PS, à cause du vote extrême droite, à cause de la difficulté -à gauche- de faire émerger un modèle alternatif (qui ne fût pas révolutionnaire !), ce vote n’était pas facile. Si j’ai parfaitement conscience de la responsabilité qu’un tel vote implique, responsabilité que j’assume, je refuse en revanche la culpabilisation que l’on voudrait nous inspirer. Une chose cependant m’intrigue. Tout le monde reconnaît la qualité des débats, pourquoi alors est-il si difficile de reconnaître la légitimité du non qui en découle ?

Ce non dérange beaucoup. A tel point que l’on tente de le minimiser, de le mettre sur le compte d’une aberration... C’est une sorte de pavé dans la mare. Or il est le résultat d’une campagne fougueuse, ouverte, nourrie, où les électeurs n’ont pas, me semble-t-il, été manipulés (en tout cas pas plus à « gauche » qu’à « droite », pas plus par les tenants du non que par ceux du oui). Puisque personne ne doute de la qualité des débats, à moins de remettre en cause d’une part l’intelligence de nos concitoyens et/ou d’autre part le principe démocratique, force est de reconnaître que ce qui a été dit est légitime. Ce non correspond à une réalité : les Français, dans leur majorité (populaire), ont refusé de donner leur adhésion au traité constitutionnel qu’on leur proposait. Pourquoi ?

A cause de son orientation ouvertement (constitutionnellement) libérale, à cause du mélange des genres. Face à cette orientation économique qui, en effet, n’est pas nouvelle en Europe, les partisans du oui n’ont pas su convaincre. Ceux du non se sont rebellés. Je pense qu’au moment de constitutionnaliser l’Europe (parce que les électeurs ne s’y sont pas trompés), afficher avec autant de force et aussi peu de subtilité un choix économique dont les Français subissent les conséquences était une grave erreur stratégique et une excellente occasion de s’emparer du débat (ce que nous fîmes !). Cette erreur, c’est l’Europe qui l’a commise. Il était, à l’origine, question d’un nouveau traité visant, après celui de Nice, à réguler les politiques économiques européennes. Or, dans le même temps, l’Europe avait -et a toujours, plus que jamais- besoin de dépasser sa vocation économique. Seule base d’entente possible au sortir de la guerre, l’aspect économique ne suffit plus aujourd’hui à... fédérer. Vouloir faire d’une pierre deux coups, mélanger l’économique au politique, au moment où particulièrement en France les situations économique et politique sont en crise, c’était courir à l’échec. Un échec que les partisans du oui n’ont pas su contrer. Ce résultat n’a rien de surprenant.

On voudrait croire qu’il est faussé. Les gens n’auraient pas voté sur l’Europe mais contre la politique de Raffarin. Il ne faut pas être dupe. En dehors de la mobilisation massive, ce vote -de protestation beaucoup plus que protestataire- exprime le refus majoritaire d’une orientation économique dont les outrances sont légion. Il faut arrêter avec la schizophrénie qui voudrait nous faire penser que les politiques de la France et de l’Europe seraient déconnectées ! Il faut mettre les choses dans l’ordre. Le désaveu de la politique gouvernementale, qui lui est inscrit dans les urnes depuis deux consultations électorales après des élections présidentielles « faussées », ne désavoue pas le traité ; c’est le désaveu du traité qui désavoue -évidemment- la politique du gouvernement.

Maintenant, l’intégration européenne est-elle interrompue ? De quelle intégration parle-t-on, de celle de la France à l’Europe, ou de l’intégration européenne dans son ensemble ? Si l’intégration de la France est interrompue, c’est que la crise qui bouleverse la France aujourd’hui est importante (à ce propos, forcer l’intégration européenne serait nier l’importance de la crise et prendre le risque de la durcir). Quelle est donc la nature de la crise que nous traversons aujourd’hui ? Là encore, il faut remettre les choses à l’endroit : ce n’est pas le résultat du référendum qui a créé la crise. Le non ne fait que répéter (il ne le révèle qu’aux aveugles) ce que l’on sait depuis plusieurs années : la coupure entre les dirigeants et les citoyens ; la prise de conscience par beaucoup des limites d’un modèle organisationnel qui ne permet plus la cohésion ni la justice sociales (je fais court). Premier constat : il faut traiter cette crise profonde afin et avant que la France rejoigne les autres (si tant est qu’elle en fût séparée). Sur le plan politique, s’interroger -par exemple- sur la viabilité de la Vième République. Sur le plan social, réfléchir à nos modes de progression sociale et démocratique. Faut-il les remettre en cause au prétexte qu’ils ne sont pas adaptés au contexte économique mondial ? Le discours libéral veut que la « survie » de la France, dépende de sa compétitivité. A ce titre, nous devons sacrifier tout ou partie, pour l’instant ou pour toujours, nos principes fondateurs. Ne faut-il pas s’interroger sur le contexte économique ?

Alors que l’économie de marché (par le troc ou par l’argent) fonde les échanges qui ne sont pas seulement commerciaux mais aussi humains sur un rapport d’équité (toujours à défendre), le libéralisme -puisque c’est bien de lui dont il est question- révèle le peu de cas qu’il fait des hommes et du labeur, sinon dans une course à la productivité au moindre coût. Or nous sommes aujourd’hui dans un déséquilibre flagrant : il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que les moyens de production et les richesses -aux mains de quelques uns- échappent complètement à la modération sociale (une dérive contre laquelle aucun article du traité ne permet de lutter). Il y a quelque chose de terriblement vrai aujourd’hui dans les discours d’Olivier Besancenot. Et c’est bien ça qui met mal à l’aise. Autrefois, alors que tout le monde, peu ou prou, parvenait à s’élever dans l’échelle sociale, à s’enrichir et progresser, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pourquoi ? Pas parce que les richesses sont moindres, mais parce qu’elles sont inéquitablement réparties. Ce constat, qui n’est que de bon sens, n’a rien de révolutionnaire. C’est pourtant ce constat que les mieux armés refusent de voir (les professions libérales et les cadres ont voté oui à 65%, les villes riches aussi). C’est ce constat que les responsables politiques refusent de prendre en compte (Chirac nomme Villepin et Sarkozy dans l’espoir de résoudre la crise...) Or il faut qu’ils le comprennent au niveau national, bien sûr, et au niveau européen, évidemment. Dans le cas contraire et pour le coup, ce n’est pas la crise qui guette la France, c’est la révolution. Car on le sait, les injustices quand elles deviennent criantes et que le « peuple » s’époumone (dans les urnes ou dans la rue), s’il n’est pas entendu, il use du dernier recourt dont il dispose : la révolution. Qu’on ne vienne pas nous dire alors qu’il aura été instrumentalisé. (Les meneurs n’auront fait que fédérer une colère poussée à la violence.)

Il est urgent aujourd’hui de prendre en compte cette protestation sociale en France. Parce qu’elle est réelle et parce qu’elle doit absolument trouver les moyens démocratiques de s’exprimer et de se résoudre. Si le référendum est passé, la crise n’est pas résolue. La gauche aujourd’hui, compte tenu en particulier du débat qui doit se poser au PS sur son orientation libérale, n’est pas en mesure de la résoudre, sinon de façon temporaire. Si l’on veut que l’élan démocratique perdure, si l’on veut que la gauche républicaine reste une option possible, il faut que les orientations soient claires. Compter sur un miracle -ou un coup de poker que ne manquerait pas d’être une dissolution de l’Assemblée- est illusoire. Seules les forces de propositions parviendront à ouvrir la voie. Et, elles ne pourront y parvenir sans la participation active des citoyens que nous sommes. La démocratie a besoin de tous. La mobilisation dont chacun a fait preuve hier ne doit pas rester lettre morte. Il faut que les points de vue, les arguments, les convictions s’échangent. C’est dans la dynamique que la réflexion progresse. Et que les solutions de dessinent. Les militants du non de gauche, à l’initiative de l’appel des 200, ont créé des collectifs (plus de 1500 dans toute la France), ils se transforment aujourd’hui en collectifs pour une Europe et une France démocratiques et sociales. Ils ont déjà élaboré un certain nombre de propositions, il faut en être partie prenante. Je vous appelle donc tous et toutes à vous intéresser aux formations qui vous entourent, qu’elles soient politiques ou associatives.

Maintenant, si l’intégration de la France à l’Europe est en suspens, l’intégration européenne est-elle interrompue ? Supposer qu’elle le soit, ce serait dire le rôle de la France en Europe aujourd’hui ! Ce qui serait positif (nos dirigeants doivent alors être capables de s’emparer de cette force pour -comme hier devant les Etats-Unis au moment de la guerre en Irak- expliquer à nos partenaires l’ampleur des enjeux.)

Ce pourrait être aussi -ne nous aveuglons pas- le signe d’une désillusion plus grave. Si l’intégration européenne s’arrête, c’est que l’Europe est trop faible pour surmonter la crise française ou trop indifférente pour aider la France à franchir ce cap difficile... Dans les deux cas, les tenants du non ne sont coupables de rien. Le résultat du référendum, je le répète, ne crée pas une situation nouvelle. Il dit le malaise autour de cette affaire. Malaise que, me semble-t-il, les partisans du oui ont bien du mal à admettre. Personne n’aime quand les choses ne vont pas comme on le souhaite. Mais nier qu’elles vont mal (ou pas dans le bon sens) ne résout pas la question.

Alors oui, le risque aujourd’hui est bien celui d’une désintégration européenne. Que la Hollande ait dit non, qu’elles qu’en soient les raisons, montre avant tout que les dissensions existent. Ce qui ne veut pas dire qu’elles seraient insurmontables (ou que l’Europe est morte) mais qu’il faut trouver les accords pour les surmonter et non les accords qui les aggravent. Personne ne souhaite la disparition et encore moins la désintégration de l’Europe. Or les questions -multiples- sont bien là : qu’est-ce que l’Europe, qui la fait, pour quoi, que sont les Etats dans l’Europe, quelle constitution face aux traités que nous devons avoir ? Encore une fois, ces questions nous concernent tous, parce que nous sommes européens, de cela au moins nous sommes sûrs -quoi que cette certitude soit sans doute plus évidente pour nous Français, Allemands, Italiens... que pour les autres pays, plus éloignés de cette histoire commune fondatrice du projet européen (cela dit sans la moindre animosité ni xénophobie à leur égard : ils ne sont pas moins européens que nous, nous les avons acceptés et reconnus comme partenaires, égaux et solidaires.) Alors, contrairement à ce que l’on croyait, et ce que l’on découvre peut-être, c’est que l’Europe reste à construire. Projet que je trouve, pour ma part, toujours aussi enthousiasmant.

Conclusion : De la capacité de la gauche à se rassembler, à bâtir et promouvoir un programme commun à partir de la réflexion sur les dérives libérales et les freins qui doivent lui être posés, l’avenir de la France et de l’Europe dépend. Notre tâche, débutée dès le lendemain du 21 avril, est de travailler à cette union comme à ce programme. Poursuivons-la sans ostracisme, mais forts de nos convictions : si pour cela une recomposition à gauche est nécessaire, initions-la. Car en dehors des responsabilités qui après le référendum incombent au président de la République face à l’Europe -responsabilités que, le cas échéant, nous devrons lui rappeler- l’échéance des présidentielles est bien celle que nous devons avoir à l’esprit.

Sophie Troubac est membre du MARS (Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale)


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mardi 3 novembre 2009 à 20h23


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