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Valérie Bacot : à quand le procès de l’institution judiciaire ?

lundi 16 août 2021
par  Fatima Benomar
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Valérie Bacot est libre. On espère qu’à l’orée de sa quarantième année, elle pourra enfin entamer la vie normale qu’elle n’a jamais eu. Mais la société n’est pas libre, la vérité et la justice non plus. La phrase la plus tristement révélatrice de ce procès sort de la bouche de l’Avocat général, s’adressant à l’accusée : « Dans une vie normale, si je prends un coup, je vais voir les gendarmes ». Ce sont les mots d’un système judiciaire inefficient, mais qui ne semble pas s’en émouvoir outre-mesure. Un système aveugle au patriarcat, niché dans son impensé, qui ne comprend pas ou ne veut pas comprendre ce dont on parle.

Le continuum des violences patriarcales, viol, inceste, violences conjugales, prostitution, étalé dans la longue durée et de façon répétitive, inflige à celles qui l’endurent un état continu de terreur, d’angoisses, de malheur qui affecte lourdement leur construction psychologique. Il serait vraiment temps que l’institution judiciaire prenne en compte tout ce que produisent les travaux en victimologie concernant les phénomènes de stress post-traumatique liés au caractère cyclique des violences conjugales, qui scelle l’emprise, par la répétition des coups et des violences psychologiques, ce qui conduit entre autres certaines femmes à avoir un rapport biaisé à la temporalité. D’où le fait qu’elles peuvent se défendre contre leurs conjoints violents de manière non immédiate ni concomitante aux agressions subies, comme on le ferait face à un inconnu qui nous attaque en usant de notre légitime défense.

Aujourd’hui, on ne peut plus faire le procès de ce bourreau, hélas tué, mais on peut faire, c’est même primordial, celui des violences institutionnelles qui ont marqué tout le parcours de Valérie Bacot depuis qu’elle était une fillette de 12 ans. Comment a-t-on pu laisser cette enfant être violée tous les jours par son beau-père ? Comment cet homme, condamné pour viols répétés sur une mineure sur laquelle il avait un ascendant et une autorité, n’a non seulement purgé qu’une peine de 4 ans, mais a surtout pu revenir vivre sous le même toit, où il a continué à violer sa victime ? Comment a-t-on pu abandonner, ensuite, une si jeune fille, enceinte de son bourreau, jetée à la rue par sa mère, sans ressources, au vu et au su des services sociaux qui connaissaient sa situation, ce qui a achevé de la pousser dans les griffes de ce même beau-père incestueux qui ira jusqu’à l’épouser et devenir son proxénète ?

Pourquoi les gendarmes ont répondu qu’il n’y avait rien à faire, quand ses proches sont allés, deux fois, leur raconter son histoire de femme battue, prostituée par son conjoint, terrorisée ? Comment en est-on arrivé à ne lui laisser d’autres marges de manœuvre que de tuer cet homme d’un coup de revolver dans la nuque, ce qui est en soi un geste traumatique pour elle, fatal pour lui.

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