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Pour que vive la NUPES

vendredi 22 juillet 2022
par  Jean-Luc Gonneau
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Dans notre précédent édito, paru quelques jours avant le premier tour des élections législatives, nous nous étions félicités de la création de la NUPES, sorte d’union de la gauche new-look, et faisions mine de croire, sans illusions au pari de Mélenchon sur une victoire électorale, tout en pensant que contribuer à mettre « Renaissance » et ses alliés en position de « majorité relative » était crédible. On sait maintenant ce qu’il en fut : majorité relative il y a, un bon matelas de députés NUPES aussi, quoiqu’un tantinet moins élevé que raisonnablement espéré, et un wagon, hélas, de députés Rassemblement national dont l’ampleur nous surprit désagréablement.

D’aucuns pensaient que la NUPES risquait de n’être qu’un alliance de circonstance, d’autres, plus nombreux encore, clamaient qu’il s’agissait d’une « alliance contre-nature » (de quelle « nature » s’agit-il ? Sauf à penser que la « nature » est par essence de droite), parmi lesquels le club des fossoyeurs de la gauche (Hollande, Valls, Strauss-Kahn, Le Foll, Cazeneuve ? Cambadélis, Delga, Touraine, Guigou etc) ne furent pas les moins actifs. Pour le moment, ça tient, la NUPES : les premiers baptêmes du feu parlementaires, motion de censure, opposition à la loi sur le pass sanitaire, ont mobilisé la quasi-totalité de ses députés, les frileux se comptant les doigts d’une main.

D’autres batailles encore plus redoutables, s’approchent : pouvoir d’achat, retraite, « transition » écologique pour lesquels les projets macroniens ne présument rien de bon : régressions pour les deux premières, sparadrap pour la troisième. La NUPES est toute jeune, et les divergences entre ses composantes sont connues, mais pas insurmontables, la preuve. Certaines de ses composantes ont une longue histoire, marquée par des heures de gloire et de moments moins ragoûtants, qui a façonné une certaine identité à laquelle leurs adhérents penvent tenir, ce qui est très compréhensible, communiste ou social-démocrate (celle-ci diluée dans le redoutable oxymore « social-libéral », pierre de fond du club des fossoyeurs précédemment cité). D’autres composantes sont moins chargées d’histoire. La mouvance écologistes s’est forgée une identité sur une thématique longtemps méconnue, puis souvent négligée par la gauche historique, celle des dangers des pollutions de tout genre et de respect de la nature, anticipant avant les autres la menace climatique, qui nous pète à la figure avec, c’est le cas de le dire, ardeur en ce début d’été. La LFI est encore plus jeune. Elle a repris, dans ses éléments doctrinaux et sa programmatique, des éléments des histoires des tous les autres et tenté d’en faire une synthèse. C’était malin, méritoire et utile. Et repose sur un symbole : Mélenchon. L’histoire de LFI, c’est l’histoire de Mélenchon, qui a fortement contribué à la doter d’un programme et (presque) d’une doctrine.

L’après Mélenchon, qui, restons sereins car le bougre se porte bien, n’est pas pour demain, mais à l’aune de l’histoire, pour après-demain. Comment LFI, et à fortiori la NUPES construiront-elles leurs identités, gages de leurs capacités à durer, à s‘implanter, dans les territoires comme dans les esprits, à devenir une référence ? Cela passe évidemment par la mobilisation ensemble de ses composantes au Parlement et dans le pays pour montrer qu’ils constituent une véritable alternative à la mises des puissances financières sur la scène politique ? D’aucuns ont proposé, pour la rentrée, d’organiser des assemblées locales de la NUPES dans tout le pays. En voilà une idée qu’elle est bonne. A condition qu’elles ne soient pas réservées aux encartés et assimilés de chacune des composantes, mais largement ouvertes à toutes les bonnes volontés : ce sont vers les hésitants, les abstentionnistes, les déçus des « orgas » qu’il faut convaincre. Et conviviales aussi, en évitant ces sempiternelles tribunes où défilent les discours des « leaders » locaux avant de donner la parole aux participants quand il se fait déjà tard, et où il y ait à grignoter et à picoler, avec modération bien sûr. Construire la NUPES dans le respect de chacun : un beau défi.


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