Des vœux, certes, mais dans un climat délétère

Illustrations glanées sur le net par Agnès Bihl
dimanche 25 décembre 2022
par  Jean-Luc Gonneau
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Au nom de l’équipe de La Gauche Cactus, je vous présente tous nos vœux pour un joyeux noêl, malgré la « fin de l’abondance » annoncée en haut lieu, abondance dont nombre de nos compatriotes n’ont jamais vu la couleur, et une petite minorité sait qu’elle la connaîtra toujours, et une belle année 2023, dont nous savons tous qu’elle ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Dans l’édito de notre numéro du mois de septembre, nous avions listés les menaces qui pèsent sur notre protection sociale, notre économie, nos services publics aux premiers rang desquels la santé, l’éducation, les transports, l’énergie, sans oublier le spectre d’une guerre en Europe. Nos vœux de bonne année donc, sans qu’on y croie vraiment : il y faudrait un changement radical de politique, et encore devrions-nous patienter car ses effets ne seraient pas immédiats, après une bonne trentaine d’années d’incuries gouvernementales, portées à leurs plus hauts degrés dans la période macronienne.

Climat délétère, écrivons-nous, où nous respirons un sale air, celui de la peur. Un climat largement entretenu par les mesures gouvernementales et les annonces qui les accompagnent. Un climat installé dès l’arrivée de la pandémie avec la gestion catastrophique de celle-ci (masques ou pas masques, confinement ou pas, contraintes imposées sans efforts pédagogiques pour les justifier…) ; Une pandémie qui a mis crûment en lumière le délabrement des services publics de santé, en premier lieu des hôpitaux, naguère une fierté française, que l’on tenta désespérément de voiler par un « Ségur de la santé » supposé tout arranger. Un enfumage de plus car depuis, les démissions des personnels (épuisés, mal payés, écrasés par une gestion bureaucratique souvent incompétente) se poursuivent, les lits continuent de se fermer (hé oui), les cas de fermetures, définitives ou temporaires, de services d’urgence se multiplient, tout ceci au profit d’un secteur privé qui est en train de récupérer les activités les plus rentables : la chirurgie, voyez-vous, ça rapporte plus que les urgences. Peur pour notre santé donc.

Peur pour notre pouvoir d’achat. S’il est exact qu’une partie de l’inflation que nous connaîssons a des causes internationales, une autre, non négligeable, est due à la spéculation. Celle-ci ne se limite pas aux « superprofits » des très grandes entreprises, notamment énergétiques, que Bruno Le Maire prétend ignorer car pour lui tout profit est légitime, mais, comme on dit « ruisselle » tout au long de la chaîne de production : à qui fera-t-on croire que, par exemple, la hausse des prix alimentaires est due à ce que « tout vient de l’Ukraine » ou seulement de la hausse des prix de l’énergie, elle-même hautement spéculative. Le gouvernement se contente d’essayer de limiter la casse par des primes ou des aides, toutes inférieures à l’inflation réelle, qui impliquent à court terme une hausse la fiscalité. Conséquences sur les pratiques spéculatives : zéro.

Peur pour l’éducation de nos jeunes. Nos enseignants sont parmi les plus mal payés parmi ceux des pays européens de niveau économique comparable, ce qui entraîne de grandes difficultés de recrutement. Nous avons pu ainsi constater, lors de la dernière rentrée scolaire, la mise en place de « recrutements éclairs » limités à un rapide entretien de personnels n’ayant ni prérequis nécessaires, ni expérience éducative. Bon courage à eux, et plus encore à leurs élèves

Peur enfin pour notre sécurité. Nous n’imputerons pas au gouvernement, car, à La Gauche Cactus, nous savons faire la part des choses, la peur de la guerre liée au conflit en Ukraine. Mais nous sommes inquiets des pouvoirs de plus en plus étendus confiés à la police, et à l’utilisation par celle-ci de techniques d’intervention de plus en plus violentes légitimées ou couvertes par le ministère. Une police par ailleurs incapable, malgré des budgets de plus en plus conséquents, de pacifier des quartiers difficiles qui polluent la vie de leurs habitants : on delà de quelques discours, aucune initiative sérieuse pour installer une vraie police de proximité n’a été prise depuis le démantèlement de celle mise en place par Jean-Pierre Chevènement. Sur ce, bonne année, hein !


Portfolio

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Commentaires

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mercredi 4 janvier 2023 à 17h24 - par  claire

La spéculation est au cœur de l’ensemble de nos difficultés, effectivement.
J’en profite pour vous présenter tous mes vœux même si le climat est à la morosité, Votre travail de réflexion est nécessaire pour ouvrir les esprits.
Bien sincèrement

Logo de Claud Saille
mardi 27 décembre 2022 à 23h55 - par  Claud Saille

tout à fait d’accord

Site web : claud

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