LE CRISTAL ROUGE, LA LAÏCITE A L’HONNEUR ?
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Quand Henri Dunant a assisté en 1854 à la bataille de Solférino (hé oui, déjà !), il a pu mesurer le carnage des nouvelles armes. Et lorsqu’il réunit à Genève les fondateurs du futur CICR, il est question d’un signe distinctif permettant aux infirmiers de se déplacer sur les champs de bataille avec le respect d’une neutralité. Rappelant la Suisse, il a été décidé de prendre son drapeau inversé. Est née la Croix-Rouge. Mais dans « Croix-Rouge », il y a « Croix », et cela n’a pas manqué d’inspirer les religieux de tout bord et notamment certains musulmans de l’empire Ottoman pour qui, à l’époque, cette croix « blesse les susceptibilités du soldat musulman ». Il est vrai qu’à cette époque, l’occident était (est ?) persuadé d’être le centre du monde et de détenir l’universalité. Donc, le questionnement sur la croix et ce que cela pouvait signifier, notamment lors des croisades, n’a pas été de rigueur. Est ensuite arrivé le Croissant Rouge, utilisé en Palestine en autre. Puis est arrivé l’Etoile de David Rouge (Magen David Adon). Bientôt le Bouddha Rouge !
L’initiative d’un symbole neutre comme le Cristal Rouge démontre bien que, dans ces moments de retour à l’obscurantisme religieux et aux batailles de chapelles, la laïcité peut vraiment être un rempart pour mettre en avant ce qui nous rassemble et non ce qui nous sépare. Certes, il y a déjà des récupérations avec l’intégration des signes religieux à ses côtés, comme s’il était indispensable que les organismes humanitaires affichent leur éventuelle appartenance religieuse ! Mais c’est un premier pas. 2005 clôt ce premier siècle laïc, espérons et militons pour que 2006 soit la première année d’un nouveau siècle de respect de la sphère privée. Mais Nicolas S., actuellement ministre influent, n’y tiens pas. Vigilance !
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