LE PROBLEME DES BANLIEUES, OU L’ART D’UTILISER LES NON - DITS
par
popularité : 2%
Le problème des banlieues devenant ghettos date de bien trente ans ; la ségrégation raciale à l’embauche est de toujours, les différences entre zones pour l’éducation aussi. Le repli sur la bande est ancien, ainsi que les bagarres dures opposant deux bandes pour un mot. Les pierres contre la police sont venues ensuite, et la petite minorité qui vole et deale après encore.
L’apparition de la pratique ultralibérale écrasant les salariés, avec flexibilité et précarité, a beaucoup aggravé le tableau, frappant bien plus les « bronzés » que les autres. La résignation de la Gauche en 1997 - 2002 face à l’ultralibéralisme, qui n’a pas que des mauvaises raisons au départ, a fait qu’elle n’a pas fait son travail de Gauche, d’appui du peuple. Au plan sécuritaire, le fait qu’on aurait voulu rester de Gauche, et humanistes, et que les violences dénoncées partout - même trop - qui devaient être punies, devaient être accompagnées du commentaire : « c’est dû à la trop grande injustice », a été paralysé par une très étrange maladie : si on ne veut pas dire les mots « ultralibéralisme ; flexibilité », on ne peut plus parler ; dire « les banlieues sont plus frappées » ne veut rien dire si on ne sait pas qu’il y a des gens frappés. Le discours inaudible de la Gauche en 2002 (punit-on ou pas ?) a provoqué le 21 avril.
Or M. Chirac et M. Sarkozy sont alors aux manettes ; et ils choisissent de ne rien dire, sauf qu’on va punir plus. Même pas vrai : les quartiers riches sont sécurisés, les pauvres privés de la police de proximité. (et de médiateurs). Surtout ils ne veulent pas dissiper l’incompréhension, et ils ne vont sûrement pas dire que le turbocapitalisme est coupable : la flexibilité et la précarité augmentent, le chômage aussi, et vous avez deviné qui est frappé d’abord ; le racisme est moins puni. Mais il n’y aura, un temps, pas plus de révolte contre l’injustice et - éventuellement - de délinquance, car la répression est promise, et plus brutale.
Sarko-la-matraque choisit alors d’ « entourer » le problème, excusez ce terme curieux qui doit servir parfois en guerre psychologique, de laisser intacte la pyramide d’erreurs, car plus personne ne comprend rien, sauf que les jeunes des quartiers en veulent au P.S. , ça c’est sûr. Il augmente la férocité de la répression, et on le voit pour les « reconduites », pour les expulsions de squats pour insalubrité ...mais sans relogement, sympa.... Les contrôles d’identité deviennent trop musclés, là tout le monde est unanime ! Et il trouve le moyen de dire qu’il est le seul à l’UMP à se préoccuper des quartiers ! Car il a parlé de vote des étrangers - et je m’étonne que quelques-uns à Gauche le croient sincère ! - et surtout : « mais je m’en occupe puisqu’on ne voit que moi à la télé !! »
Aujourd’hui la situation lui pète à la figure ; tout simplement, je ne supporterais pas un contrôle la face contre terre, et un pied derrière la nuque, et vous non plus ; ne demandons pas à d’autres de le supporter. Ils voient que ça commence, ils partent en courant. Face au mensonge d’Etat, merci à Libération d’avoir publié deux fois le plan qui montre qu’il y a eu interpellation à 50 mètres du fatal transfo. (confirmé sur RMC).
Commentaires