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GAUCHES : ETAT DES LIEUX A L’OREE DE 2006

Par João Silveirinho
dimanche 15 janvier 2006
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Deux questions lancinantes taraudent les gauches en ce début d’année : quel(les) ligne(s) pour les élections de 2007-2008 ? Quel(les) candidat(es) pour la(les) porter ? Aucune de ces deux questions n’est illégitime, encore que le risque soit grand qu’à force de s’y escrimer, la résistance au quotidien du libéralisme pourrait bien être négligée. Voilà déjà plusieurs mois en effet qu’une partie de la gauche s’affaire autour de candidatures éventuelles, sans avancer dans la réflexion programmatique et désertant quasiment les terrains des luttes. Ce n’est heureusement pas le cas général, mais justifie ce bref état des lieux. D’autant que des congrès se digèrent, dans le cas du PS, ou se préparent, comme au PCF, à la LCR ou au MRC.

La LCR ouvrira le bal des congrès d’hiver et de printemps dès janvier. Y aura-t-il des avancées programmatiques ? On parle en tout cas davantage de la candidature ou non d’Olivier Besancenot à la présidentielle. Entre ceux qui tiennent absolument à une présence autonome et ceux qui se rallieraient à une candidature unitaire antilibérale, sans oublier ceux qui sont pour une candidature unitaire à condition que ce soit celle d’O.B., le débat sera sans doute rude. Sans oublier les tiraillements entre ceux qui seraient prêts à gouverner avec des socialistes moyennant des engagements forts (dont on voit mal comment la direction actuelle du PS pourrait y souscrire sans hypocrisie) et ceux qui n’en veulent à aucun prix. A cette aune, croisons les doigts pour qu’un irréparable cavalier seul ne soit pas commis.

Les Verts doivent aussi causer candidature. Des voix se sont élevées pour suggérer un soutien à une candidature hors parti, celle de José Bové même si le nom, prudence qui ne trompe guère, n’est pas cité. Ce dernier, au passage, a aussi des soutiens chez les Alternatifs et à Convergence Citoyenne, troupes sympathiques mais clairsemées. Mais, pour en revenir aux Verts, il n’est pas acquis, loin s’en faut, que les candidatures à la candidature déclarées (Cochet, Dessessart, Voynet, on en oublie peut-être, sans compter que le retrait de la course de Noël Mamère a, comme l’a déjà montré l’Histoire, une irrécavocabilité très relative) soient disposées à céder le pas à un « étranger ». Le projet politique des Verts, dans tout ce barda, reste très en arrière-plan, voire sans plan du tout.

Le printemps accompagnera-t-il le congrès du Parti Communiste ? Un travail sérieux sur un projet est entamé, dont on peut, une fois encore, qu’il soit occulté par des débats sur les alliances, entre les s(h)uivistes du PS, les tenants d’un PCF pur et dur dans l’autonomie, vieille garde encore influente dans certaines fédérations importantes, ceux qui n’ont pas renoncé au concept de « pôle de radicalité », même si l’expression n’est plus guère employée et la ligne d’ouverture sans exclusive proposée par la direction. Le PCF a fait un grand pas en ne faisant pas un préalable d’une candidature communiste et en privilégiant les contenus. Espérons que le congrès confirmera ces bonnes dispositions.

Le MRC l’a annoncé : il va se mettre en ordre de bataille pour les échéances électorales en avançant son congrès. Il l’a dit, il sera présent, « d’une façon ou d’une autre », dans la bataille présidentielle. Parti exsangue qui ne peut guère compter que sur de maigres escouades de militants dévoués au chef, sur le - réel - talent d’un Jean-Yves Autexier et sur la stature, passablement écornée par le temps de Jean-Pierre Chevènement, on voit mal comment il pourrait se lancer dans une nouvelle aventure présidentielle. Les dernières élections européennes, où sa présence avait été annoncée avec tambours et trompette et où, au final, il fut incapable de présenter des candidats, ne plaident guère en sa faveur. Quant au projet politique, il ne semble pas qu’il ait bougé d’un iota depuis 2002.

Et le PS dans tout ça ? La synthèse de son congrès n’a éclairé en rien un éventuel projet, le confiant à une énième commission où se côtoient le ban et l’arrière-ban des présidentiables auto-supputés. Toujours aussi atone dans son opposition au gouvernement, il est à craindre que les calculs présidentiels le condamnent à une sorte d’hibernation idéologique dont la gauche ne peut que pâtir dans son ensemble.

Pas très encourageant, tout ça, mais il y a des lueurs d’espoir. Les collectifs nés lors du référendum européen n’ont pas disparu, et on y constate la même volonté de conduire des batailles unitaires contre le libéralisme. Précieux ferment qu’il convient de renforcer. Leur travail devrait aboutir au printemps à une charte, base d’un positionnement proposé aux organisations de la gauche. On l’a vu, des forces unitaires sont présentes dans l’éventail des partis. Nous essaierons, modestement mais avec constance, d’apporter notre contribution à cette construction.


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