A PROPOS DE « SALAUDS DE JEUNES », DE CLEMENTINE AUTAIN ET MIKAEL GARNIER-LAVALLEY
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Nous connaissons peu Mikaël Garnier-Lavalley. Clémentine Autain est adjointe au maire de Paris et a déjà contribué à la Banquise et aux débats du Cactus/La Gauche ! , donc on l’aime bien. Qui aime bien châtie bien, donc commençons par une critique : est-il raisonnable d’écrire que, parmi la génération de 68, certains sont restés fidèles à leurs idéaux, tels Alain Krivine (c’est exact, quoiqu’on pense de la LCR, et nous n’en pensons pas de mal) et... Daniel Cohn-Bendit. Faudra nous expliquer, Clémentine, cet accès et excès de tendresse pour Dany l’ex rouge. Mais nous avons le pardon plus facile qu’une palanquée d’évêques : l’ouvrage est enlevé, écrit sans façons ni, comme il se dit, se prendre le chou, plante les données essentielles des stigmatisations économiques, sociales, culturelles qui frappent les jeunes, et notamment ceux d’origines différentes, sans tomber dans les pièges des discours victimaires, compassionnels ou communautaristes. Au-delà des analyses, rigoureuses, des perspectives sont tracées pour une alternative politique capable de retisser les liens intergénérationnels, seuls capables de briser les ostracismes et les particularismes soigneusement entretenus par les frilosités d’une société en repli sur elle-même. Loin des pesantes analyses sur la crise des banlieues d’éminents sociologues qui n’y ont guère mis, dans le meilleur des cas, qu’un orteil, loin des discours « jeunistes » parant de toutes les vertus un état transitoire, et l’assimilant parfois à une classe sociale, loin du style journaleux qui fait du toc en prétendant faire du vrai, un ouvrage qui pose en termes clairs les données d’un malaise qui est en fait celui de toute la société et les pistes pour le dépasser.
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