COMME LE COEUR LES UNITAIRES FONT BOUM
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Toute l’équipe de la Banquise vous souhaite une bonne année. Pour qu’elle soit vraiment bonne pour notre pays, il va falloir souquer ferme, serrer les dents. On le fera avec le sourire (notez la performance).
Ainsi donc, la gauche unitaire, qui s’était constituée à la suite du vote référendaire de 2005, n’a pas su se regrouper face à l’échéance présidentielle. Marc Mangenot, dans un excellent article dans un précédent numéro (toujours consultable sur notre site), nous avait averti des dangers. Pas assez, ou en tout cas pas tout le monde. A l’heure qu’il est, il y aura à coup sur deux candidats « unitaires » (on ne saurait considérer comme tels Arlette Laguillier pour LO et Gérard Schivardi pour le parti des travailleurs) : Marie George Buffet, candidate de « rassemblement » proposée pour l’instant par le seul PCF, et Olicier Besancenot, candidat « unitaire » proposé par la seule LCR. Si tant est que ce dernier parvienne à rassembler les cinq cent signatures d’élus nécessaires : c’est probable, car même si le PS ferme les vannes, l’UMP sera trop contente de - discrètement bien sur - les ouvrir. A l’heure qu’il est, toujours, les amis de José Bové tentent une opération de dernière heure, qui a fort peu de chances d’aboutir, tant on voit mal ce qui pourrait modifier la détermination de Marie-George et Olivier, sauf à ajouter au trop plein.
Dans les milieux unitaires, il est de bon ton (tendance, comme on dit maintenant) de fustiger la LCR et le PCF, accusés plus ou moins vertement d’avoir saboté l’unité sur l’autel, si le mot est approprié, de leurs intérêts boutiquiers. La critique est sans doute largement justifiée. A la condition toutefois qu’elle n’exonère pas les autres de leurs errements et erreurs, car il y en eut. Il conviendra de faire le bilan de ce qui s’est passé, un bilan critique. Et nous craignons déjà que beaucoup s’y refusent, selon la bien mauvaise habitude des formations politiques de ce pays : faire le bilan des erreurs, tout le monde est pour, mais ce n’est jamais le bon moment. En attendant que quelque historien s’y colle peut-être un jour, avec le recul du temps nécessaire à son œuvre, nous avons estimé qu’on pouvait commencer le travail sur le mode léger et acéré qui nous estampille. C’est João Silveirinho, ce monument d’impartialité taillé dans le marbre, qui a été désigné pour cet office.
Que faire maintenant ? Il y a chez les Unitaires une forte volonté de continuer à construire un nouvel espace politique. Quelle forme prendra-t-il, si tant est qu’il aboutisse ? Les réflexions vont bon train, les propositions, parfois impétueuses, commencent à se bousculer. Une force politique, surtout si elle réunit des gens venant d’histoires fort diverses, ne se construit pas en quelques mois, nous venons de le constater. Malgré les difficultés, la déception de l’unité manquée pour l’élection présidentielle, il apparaît à beaucoup qu’il vaut toujours la peine de continuer ensemble. C’est aussi notre avis.
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