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SPECIAL PRESIDENTIELLES

Par João Silveirinho
vendredi 6 avril 2007
par  João Silveirinho
popularité : 100%

Il a parfois été remarqué que le Cactus/La Gauche ! ne s’était pas exprimé sur les choix de vote ou de soutien pour l’élection présidentielle. Une raison majeure à cela : le Cactus est une association, pas un parti, certains de ses membres sont adhérents de formations politiques (de gauche) différentes, d’autres pas, et nous respectons les choix de chacun.

Comme dans bien des lieux de la gauche en France, et notamment de celle qui souhaite une alternative au libéralisme, dans laquelle s’inscrit notre association, les interrogations sont multiples et les choix différents : certains de nos amis ont choisi Ségolène Royal, sensibles au « vote utile » et/ou à leur carte du PS, et leur implication dans la campagne est plus ou moins discrète. Une petite minorité en a pincé pour Bové. C’est le cas de Delphine Delallée, engagée dans la campagne au niveau national ou de François Lucas, actif en Loire Atlantique. Une partie votera Marie-George Buffet, dont notre directeur de publication, Jean-Luc Gonneau, membre du conseil national de campagne de Marie-George, ou Jean-Michel Hureau, notre représentant permanent en Amérique latine. D’autres encore ne se sont pas exprimés. Et nous soupçonnons même qu’il y ait ça et là un ou deux cactusiens tentés par la version 2007 du « vote révolutionnaire » (celui pour François Bayrou).

Nous regrettons tous l’éparpillement des candidatures à gauche, mais rien ne sert de se confire en regrets éternels. Battre la droite est l’objectif commun. D’autant que la droite, ce coup-ci, ne prend pas de gants : c’est la droite dure, celle qui a intégré les antiennes de Le Pen. Entre les composantes du trio Sarkozy-de Villiers-Le Pen, et quoiqu’ils en disent, les différences sont de plus en plus minces. Certes, Le Pen ne sera pas élu, et moins encore De Villiers. Mais le danger Sarkozy est grand. On pensait avoir atteint les sommets du mensonge politique avec Chirac, « supermenteur » des Guignols de l’info. Erreur, nous avons maintenant l’« hypermenteur » de Neuilly, capable de promettre le tout et son contraire entre deux tics nerveux On sait l’homme dangereux, qui a entretenu avec soin les haines dans les quartiers de nos cités. On le sait vindicatif : ne justifia-t-il pas son retour au ministère de l’Intérieur pour régler ses comptes. Et ce monsieur qui se prétend « apaisé » fait rebelote en promettant la guillotine professionnelle s’il est élu à la direction d’une chaîne publique de télévision. Cela promet.

Tout sauf Sarko, donc, mais pas n’importe comment. C’est pourquoi la gauche, toute la gauche, même celle dont la mollesse et les tentations béates du confort des élites libérales nous exaspèrent souvent, doit se mobiliser. Il n’est pas, à gauche, de vote plus « utile » qu’un autre. Rappelons ici, s’il en était besoin, que la défaite de Jospin il y a cinq ans n’a qu’un responsable : Jospin, rappelons qu’il avait dit, haut et fort, que son programme n’était pas socialiste. Nous nous permettons ici de donner un conseil, dont bien entendu chacun fera ce qu’il voudra : votez selon vos convictions. Les calculs électoraux empruntent toujours des chemins tortueux et reviennent comme des boomerangs dans les faces ébahies des stratèges de comptoirs


Commentaires

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mardi 10 avril 2007 à 15h36 - par  Claire Strime

Je n’ai jamais partagé l’enthousiasme (ou les illusions) des Cactussiens pour le processus des "comités zunitaires antilibéraux". Il n’était pas forcément sain que fussent occultées des divergences comme le républicanisme ou les centrales nucléaires. Donc même avec 1 score à 2 chiffres il y avait fort à parier que ledit regroupement se serait de toute façon disloqué après la présidentielle (sur les questions de fond précédemment évoquées et/ou sur 1 participation gouvernementale en cas de victoire de la gauche). Et puis quand on a connu la campagne Juquin on sait que le regroupement fortuit certes convergent d’individus très individuels ne donne rien en matière de développement durable d’organisations politiques.
Même quand on est très critique vis à vis du PCF et de sa politique sous Jospin-Gayssot (pas 1 hasard s’il a choisi pour candidate 1 ancienne ministre de cette période) on peut considérer que la gauche et la France n’ont rien à gagner au rapetissement de ce parti historique et ancré dans les luttes sociales. Ceci écrit j’ai apprécié le meeting de MGB à Bercy mais moins ses ultérieures et ambigües déclarations sur 1 éventuelle nouvelle alliance de gouvernement avec le PS.
Enfin je comprends la position de JL Mélenchon qui en l’occurence dit : je soutiens la candidate de mon parti car sinon ça sera encore plus de bordel dans une situation déjà bien bordélique (je ne garantis pas l’exactitude des termes mais j’espère avoir compris ce que voulait dire le sénateur de l’Essonne).

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lundi 9 avril 2007 à 21h41 - par  Alcofribas Nasier

Bonjour à tous,
sans vouloir répéter ce qui a été dit et redit, je me situe rapidement : profondément de gauche, et même à la gauche de la gauche refusant le productivisme, le mercantilisme, et pour tout dire la propriété privée, mon vote devrait aller à gauche du PS ...

Remarque liminaire : je considère l’élection d’un président de la République avec tant de pouvoirs comme une bêtise, face à un premier ministre acteur, coincé entre un président-monarque et les assemblées.

Mon vote ira à Bayrou, au premier tour, et à gauche ou lui ou blanc (en cas de malheur) au second.

Deux raisons principales :
la première, je crois que c’est le seul remède contre la droite dure et, je me permets de le dire, fascisante (droite dure est un euphémisme hypocrite), même si s’est mal vu de le dire, mais pour ma défense, il y a beaucoup d’indices d’importance ...

La seconde, le PS ne mérite pas de reprendre le pouvoir. Le mérite, c’est la représentativité, c’est la capacité de débattre, d’agir, de se remettre en question. Et, de ce point de vue, le PS actuel en semble incapable. Le schisme apparu à l’occasion du projet de constitution aurait dû être mené au bout, soit scission de fait, soit compromis explicite. Rien de cela n’a été fait au PS, il en reste un magma cloaqueux, pas de stratégie, pas de vision. Je pense plus utile (pour la France et les français) de donner une baffe au PS et à la gauche en général (incapable de s’unir dans un projet antilibéral), grâce à l’opportunité de la candidature de Bayrou.

Rien à dire sur la personne sinon sa médiocrité, sa bienveillance plutôt sympathique et son enracinement catholique plutôt désagréable. Sauf changements surprenants, pas un homme d’état (mais Chirac non-plus, et Sarkozy encore plus dangereux), les écoles se font rares et l’opportunisme égoïste fait des ravages. Rien à espérer de sa part, sauf à obliger tant à droite qu’à gauche à faire des choix précis, à montrer quelques limites, et par là reconstruire des partis portant des idéologies, des stratégies, des principes et non pas des valeurs, qui n’ont aucune capacité à justifier quoique ce soit
(un principe se situe dans des logiques, et il est opérable, dans la mesure ou il se valide ou s’invalide devant d’autres principes, dans des actions).

Bayrou, pour obliger les gauches à se reconstruire clairement, Bayrou pour barrer le pouvoir à la droite fascisante.

Logo de François LUCAS
lundi 9 avril 2007 à 16h42 - par  François LUCAS

Comment faire des choix et être... neutres...
François Lucas
J’avais fait le choix, connaissant, à peu près, les choix des uns et des autres, de ne pas proposer de papier, relatif à la campagne, pendant celle-ci. Que Jean-Luc, dans le dernier numéro de la Banquise, explique les raisons de son engagement compte -tenu des responsabilités qu’il occupe dans l’organisation de campagne de Marie-George Buffet me semble légitime, que Jean-Michel Hureau, nous ressorte son papier déjà publié sur Bellaciaio, organe « objectif » de la campagne de MGB me semble un peu plus contestable. Je pensais, bêtement sans doute, que nous allions faire une trêve jusqu’en juin et laisser les couteaux au vestiaire..au moins dans la banquise. Je voudrais donc expliquer pourquoi j’ai fait le choix de la candidature Bové, même si ce papier arrive après la bataille, je cois qu’il présente un intérêt pour le futur. Car si on ne tient pas compte de ce qui s’est passé, il vaut mieux éviter les assises, pas le tribunal, mais le grand show anti-libéral programmé pour l’automne.
J’ai donc, choisi Bové, pas à cause de Bové, mais parce qu’il n’y avait plus d’autre candidat à la candidature. La LCR avait décidé de faire cavalier seul, suite à des divergences d’interprétation sur les relations avec le PS, mais aussi sans doute par cette sacro-sainte manie qu’ont les partis de la gauche anti-libérale de se « compter », surtout qu’aux législatives, on ne compte pas que les voix mais les sous....le PCF avait décidé également de faire cavalier seul, mais en utilisant les collectifs anti-libéraux comme armée de fantassins, le recrutement a été plus difficile que prévu et le double consensus n’a pas été atteint, loin de là... mais comme tout était prêt pour la campagne de la gauche anti-libérale de MGB, des rendez-vous de radio du lundi suivant la réunion de Saint-Denis, au matériel de campagne... il était trop tard pour en tenir compte. Le passage en force dans de nombreux comités, dans le mien en particulier a laissé des traces, qui ne sont pas prêtes à être effacées, puisqu’aucun accord avec le PCF de semble envisageable pour les législatives, « nous avons nos candidats, il n’y a rien à négocier »... j’ai du mal à croire qu’en septembre/octobre on va pouvoir se remettre ensemble facilement. Quand il y a eu donc, cette défection du PCF, je me suis dit que ce n’était après tout pas grave, seuls quelques purs et durs avaient quitté le collectif, pas de quoi dramatiser, et il restait Salesse et Autain... enfin, je croyais, parce qu’en fait ils ont aussi jeté l’éponge. Alors là, la situation devenait critique, parce que pour être visible avec les 125 propositions aux législatives (après tout, compte tenu de ce qu’on veut faire du rôle du président et compte tenu du fait que celui qui fait la politique c’est le gouvernement, les législatives devraient être plus importantes que les présidentielles !..) il fallait malheureusement être visible aux présidentielles...le mouvement d’humeur était tel que, pas question de voter ni Besancenot ni Buffet considérés comme des diviseurs, (même si contrairement à Bové, qui les place à égalité, je considère que la responsabilité du PCF est beaucoup plus importante que celle de la LCR), pas question de voter Sarkozy, Le Pen ou Bayrou, pas question de voter pour la madone du PS, on a déjà donné, pas question des autres non plus.... alors qui... et c’est là quest venu se greffer la candidature Bové, on peut effectivement critiquer le côté pétitionnaire, mais il devenait après la réunion de Montreuil et ses engagements pris, le seul représentant crédible du mouvement Collectif. Je ne voulais pas non plus passer à côté de la campagne, il était hors de question, comme dirait Jean-Luc de ne pas faire campagne... j’ai donc fait le choix de Bové, ma préférence c’était Salesse... Ceci étant dans le Collectif, certains font la campagne Besancenot, d’autres la campagne Buffet, d’autres la campagne Bové, ceux qui vont coller pour Besancenot, partagent même parfois le pot de colle avec ceux qui collent pour Bové, et si ce n’était pas mal vu des caciques du PCF local, certains avaient même proposé d’aller distribuer des tracs ensembles l’un pour Buffet l’autre pour Bové. Ce qui tendrait à prouver que les responsables de partis n’ont peut- être pas vraiment mesuré l’amertume qui va rester présente après cet épisode malheureux.
Et donc pour le futur, il va falloir que les partis politiques impliqués apprennent à faire abstraction de leur centralisme, Jean-Luc parle du PCF comme le centre du mouvement, Si le PCF considère qu’il est le centre du mouvement et non pas une composante, importante certes, mais seulement une composante, il vaut mieux penser à autre chose, il n’y aura jamais d’accord. Il restera quelques mois après les élections à la LCR, au PCF et partisans de Bové pour prouver qu’ils peuvent encore travailler ensemble. Définir rapidement une (con)fédération crédible, avec à sa tête une autorité reconnue me semble une urgence majeure. Si le total de la gauche anti-libérale fait un score significatif malgré les épisodes de la campagne, ceux qui sont responsables de l’échec, ont sans doute intérêt à changer de métier, parce qu’avant qu’on leur pardonne.. ils seront très très vieux... ce sera une occasion de repartir de plus belle avec de nouvelles têtes. En attendant, préparons nous à des lendemains très difficiles, quel(le) que soit l’élu(e).... Arlette a dit, en parlant du vote utile... « le PS devrait faire attention, parce que si on parle de vote utile et pas de convictions... le vrai vote utile pour se débarrasser de Sarkozy c’est Bayrou »....

Logo de jean-Michel Hureau
vendredi 6 avril 2007 à 17h47 - par  jean-Michel Hureau

Respecter le choix de chacun ne me semble pas incompatible avec le fait de communiquer les raisons de ces choix. Si j’ai choisi MGB, ce n’est pas en jouant à pile ou face et je regrette que ces raisons n’aient pas été publiées.

JMH

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