ELECTIONS LÉGISLATIVES : FLUX ET REFLUX
par
popularité : 1%
La droite a gagné et la gauche, au sens large, a perdu. Moins que prévu aux législatives, mais perdu. Nous allons donc en avoir pour au moins cinq ans de pouvoir de droite, avec comme seul filet protecteur fiable (et encore) une minorité de blocage parlementaire à tout changement constitutionnel.
Nous sommes évidemment heureux qu’il y ait eu « sursaut » des électeurs de gauche au deuxième tour des élections législatives. Mais il serait périlleux pour les partis de gauche de penser que ce « sursaut » vaut absolution, et qu’on peut recommencer les traintrains d’avant sarkozyte. Comme le dit Sylvain Ethiré, qui n’a guère de tabous de langage : « on s’attendait à une branlée, on n’a eu qu’une déculottée, ou l’inverse, selon les goûts ». A gauche, tous le problèmes demeurent. C’est l’heure des choix, dit-on partout. Cela fait maintenant un paquet d’années que cela se dit, mais que cela ne se fait pas. Ou si peu.
Le parti socialiste devrait choisir entre social-libéralisme et socialisme, mais le fera-t(il, au risque de se couper en deux (ou plus) ? Le parti communiste devrait choisir entre une ligne identaire forcément réductrice et une ouverture vers l’extérieur (d’un genre linkspartei, ce qui touche au choix précédent concernant le PS), ce qui pourrait le couper en deux (ou plus). La nébuleuse « unitair »e, de plus en plus éparpillée, oxymorique en diable, devra choisir entre constituer un énième parti protestataire et participer vraiment à une recomposition de la gauche, dont les clés, nous ne nous lasserons pas de le répéter, sont entre les mains de la gauche du PS et du PCF. Les partis trotskystes ont déjà choisi : le splendide isolement de ceux qui ont toujours raison, puisque les autres ont toujours tort.
Dans les prochains jours, les uns et les autres vont phosphorer. Très bien. Il faudrait aussi qu’ils se confrontent, dans une perspective positive bien sur. Regagner la bataille culturelle ne sera pas de la tarte : il faudra s’y coller à plusieurs, c’est une condition nécessaire et l’avenir dira si elle est suffisante.
Commentaires