Je ne sais pas, ou tout du moins je ne me souviens plus de ce fantastique auteur qui avait écrit « Histoires d’amours de l’histoire de France », c’était criant de vérité. Il expliquait, entre autres, que lorsque Henri IV avait été assassiné par Ravaillac, il ne se rendait pas, comme on nous l’avait appris à l’école à une réunion importante concernant les relations avec l ’Espagne, mais en fait il emmenait son fils voir les filles de joie pour le déniaiser. Sympa. On avait eu droit à Mitterrand, la classe et la discrétion, puis, après les déboires de Nicolas et de Cécilia, nous avons Ségo et François, ce dont tout le monde se fout, sauf que, dans ce cas précis, on peut considérer que la compétition aboutit à l’élimination de l’un ou de l’autre pour des raisons non pas politiques mais personnelles. Remarquons au passage que sans François Hollande, ; le PS serait déjà mort. Mais mêler les affaires de fesses avec la politique, même quand on est très bon ça fait désordre. Si on en croit la TV et la radio, c’est le fait du jour. A mon avis, le fait du jour, c’est que si les socialistes ne sont pas trop idiots, Sarkozy va devoir remballer tout ce qu’il a promis sur son mini-traité européen : soit les socialistes disent qu’ils ne peuvent pas accepter un tel mini traité, parce qu’il ne contient pas ceci ou cela (on peut même leur donner des idées), soit ils réclament un référendum en disant que le peuple a déjà refusé. D’accord, ils virent leur cuti, mais qui a dit que seuls les imbéciles ne changeaient pas d’avis ? En effet, un mini traité de cette nature va sans doute nécessiter une modification de Constitution et les socialistes peuvent bloquer ce changement. A moins qu’ils soient vraiment benêts, ils peuvent reprendre la main et fragiliser Sarkozy à l’international.

Bon, après avoir fait la presse people, on fait quoi ? Comme la division nuit à l’unité... j’ai dit quoi ? Si on considère les scores, il est évident, à moins de vouloir rester dans la figuration et le témoignage, qu’il ne faut qu’un seul parti à la gauche du PS. En conséquence, PRS, le PCF, la LCR, les Alternatifs, le Mars etc, tout ça met ses états d’âme dans la poche, on se trouve un arrangement pour que les financements publics se partagent, on arrête la concurrence débile et on bosse dans l’intérêt du citoyen... c’est pas beau ?

Il est clair que nous allons avoir des problèmes, mais on ne peut pas continuer comme ça. Le premier parti ouvrier de France, il est où ? Les remplaçants, ils sont où ? Arrêtons ce genre de bêtise, (formule polie et très aimable, c’est rare mais ça m’arrive...) Tout le monde y perd et surtout l’électeur qui est dans la mouise (toujours poli aujourd’hui), parce que savoir qu’en fonction du résultat du 1er tour des élections législatives tel ou tel groupuscule qui fait 50 candidats à plus de 1% va toucher 1,63€ par électeur et ça pendant cinq ans, navré, mais ça peut flanquer les boules à celui qui devrait sans doute bosser 100 ans pour toucher la même chose et encore..!

Nous devons vraiment trouver le moyen de faire de la politique autrement. Pour ça il faut d’abord expliquer aux candidats potentiels que la politique, ce n’est pas un métier, c’est ce mettre au service des autres. Et il faut commencer maintenant, parce qu’au moment des élections, on n’a plus la parole. Vous avez vu notre belle démocratie française, sous contrôle du CSA, il va de soi, à la radio, comme à la télé ? Un quart d’heure UMP, un quart d’heure PS et ensuite un analphabète qui « pour respecter l’égalité » vous balance quinze noms en les ânonnant en à peine 20 secondes.. ». Nous avions vu, au moment du référendum que la démocratie médiatique ne fonctionnait pas, mais cette fois, pour les législatives, si vous n’étiez pas people ou figure politique de « premier plan », ou futur concurrent d’une figure, aucune chance de passer à la télé. Sujet sur lequel il faut réfléchir, la création d’une télévision indépendante mutualiste entre les composantes de la gauche anti-libérale (chiche ?), une télé qui offrirait, un programme de qualité et qui un temps de parole identique pendant toute l’année aux différentes composantes. Ne vous énervez pas, je blague, vous n’y arriverez pas. Mais il faudra pourtant vous y mettre parce qu’un jour vous allez vous faire déborder et vous allez disparaître...

Franchement, l’électeur moyen, pas si con qu’on voudrait nous faire croire (la preuve : premier tour à droite, deuxième tour demi-gauche PS), des conflits de boutiques il s’en fout. Et si la gauche pour une fois changeait de discours en expliquant, au lieu de réciter son catéchisme que les problèmes ne sont pas liés à l’immigration, mais à la crise économique, et si la gauche mettait l ’accent sur le façon dont elle entend régler les problèmes, non pas en instaurant une TVA sociale mais en ponctionnant un peu les actionnaires. Croyez vous vraiment qu’un actionnaire de France Télécom, (entreprise qui distribue autant à ses actionnaires que ce qu’elle dépense en masse salariale) verrait vraiment une différence entre 1,20€ par action et 0,75 € le reste étant utilisé pour régler les problèmes de retraites, d’investissements en recherche etc ?

Il semble qu’aux Etats-Unis, pour parler de G.W.Bush on utilise l’expression « neo-con » pour « nouveau-conservateur » ; nous, on devrait utiliser l’expression « old-con » pour parler à la fois de l’UMP et du PS mais dans le vrai sens français du terme. Alors, sortons de ce système et relançons la dynamique intelligente de gauche.