Après les rebondissements de la dernière campagne électorale, lors de ce deuxième tour des élections législatives du 2007, nous espérons que le P.S.sera en capacité de surmonter ses différentes difficultés internes (de personnes et de priorités stratégiques, sans abandonner son héritage). Le Parti doit devenir de plus en plus cohérent dans ses rangs pour être plus régulièrement audible et crédible à l’extérieur (avec ses partenaires comme avec toutes les composantes de la société civile, les forces syndicales et associatives).

Dans sa bataille interne, en recherche d’exemplarité, le P.S. est souvent perçu comme une Hydre à quatre têtes ou chaque tête et son écurie font peur aux autres. Cette attitude est un facteur d’incohérence et de ravage dans ses rangs repoussant des camarades de grande valeur aux motivations indéniables. La vindicte interne met vite au banc des accusés (d’ou la difficulté d’aborder, à terme, la réflexion sur les possibles alliances courageuses indispensables). Ce que nous sommes en droit d’attendre du Parti, actuellement et avant le Congrès National, c’est qu’il soit collégialement soudé, pour rester actif et attractif. En ce moment, une direction quadricéphale, il me semble, devrait pouvoir être une richesse et non un handicap, pour aborder le futur de la gauche.

Les quatre prochaines échéances électorales ne pourront nous être favorable autrement, que si nous nous attelons à régler l’urgence du renouveau de notre Social Démocratie, partout en Europe (face aux contraintes des exigences du G8 et de la présidence Européenne, pour peser plus fermement contre l’instabilité grandissante de notre siècle)

C’est une véritable course contre la montre que ce livre l’U.M.P. et le P.S. pour convaincre sociologiquement les électeurs, arguments contre arguments. Au 1er tour de ce 10 juin, il y a eu 39,56% d’abstentions (soit 10 millions de personnes, ils représentent : 51% des jeunes - 49% des ouvriers - 30% des plus de 51 ans - 28% des cadres - hélas, cela reste encore de mise). Il y a eu une volonté d’expérimenter le Parti du centre (MoDem), dans ce véritable laboratoire social, aussi bien au premier comme au deuxième tour de l’élection législative, depuis l’inversion du calendrier en 2001, cela a été fatal à plus d’un titre aux résultats de la gauche en France (légis.du 17/06/07 : Droite 344 élus - Gauche 224 élus). Les reports de voix ne sont jamais aussi mauvais que lorsque l’ont doute des sentiments de l’électeur a choisir une dernière fois, de préférence à l’abstention (l’expérience de la démarche Ségolénienne doit pouvoir continuer).

Déjà se profilent, parmi les futurs enjeux communs aux Européens, également les redécoupages de nos Régions, pour assurer de nouveaux rééquilibrages sociaux économiques. Il en va de même, en ce qui concerne les attentes d’intercommunalité de nos grandes capitales. Devant tous ces grands chantiers en attente, pour relancer l’Europe, il y a un préalable indispensable, la ratification par les français et les néerlandais d’un traité ambitieux, clair, au plus grand dénominateur commun (sans passage en force).

Le processus de redéfinition des frontières de la Gauche

Les futures assises d’ouverture du P.S. et de la gauche, comme le propose François Hollande semble devenir une réalité incontournable à mettre en œuvre, à très brève échéance. Une grande partie des français et des françaises attendent que nous nous repositionnions, comme parti de gouvernement, par rapport aux défis incontournables de ce 21éme siècle de progrès et de doutes. Sans ce profond changement, nous ne pourrons éviter notre dislocation annoncée (ce véritable jury populaire redouté).

En effet, il y a bien une responsabilité collective du P.S. et de la gauche que nous devons assumer, depuis l’échec du référendum de 2005, sur le projet de constitution européenne. Il nous reste à apporter la preuve que nous sommes bien encore en ordre de marche, avec un enthousiasme et une ambition juste, pour cet objectif de solidarité d’ « Europe sociale ». Nous sommes aussi tributaires de la stratégie politique d’alliance que nous imposent en 2007 les résultats des législatives, pour aborder les prochaines municipales de 2008 surtout s’il y a une éventuelle programmation de leurs anticipations, pour la fin de cette année.

Nous avons maintenant un patronat encore plus intransigeant sur ses prérogatives, socialement et économiquement. Nous devons, avec nos partenaires, concrétiser un large programme (local, régional et européen, et ce, sous une bannière bien reconnaissable pour redonner crédibilité et confiance en nos valeurs de gauche) sur de grands axes prioritaires : la réduction des inégalités sociales, l’anticipation des évolutions technologiques et de leurs crises, le renforcement de l’action syndicale (et les défis à relever vis-à-vis de la flex-sécurité en Europe), le codéveloppement durable... Oser enfin orienter la production la consommation et la redistribution utile à notre civilisation, pour protéger également les autres générations.

Une nouvelle pièce, en ce moment : le sacre du printemps, la captation provisoire par l’équipe gouvernementale de Mr Sarkozy d’une partie des voix de l’électorat de la gauche, du centre, ainsi que de leurs représentants, a été faite dans l’attente spéculative du résultat final des législatives (dès les futurs projets de loi). Cette mise sous tutelle, à n’en pas douter, représente un exemple de plus de sa stratégie politique (véritable cheval de Troie de la discorde, dans nos rangs), cela ne rassure en rien, en ce qui concerne la paix sociale, malgré le correctif apporté par les électeurs en faveur de la gauche, à l’issus de ces législatives, pour la prochaine rentrée du Parlement. Une dernière remarque, l’UMP et surtout le MEDEF ont toujours dans la panoplie de la caisse à outils expérimentale des présidentielles le « Grenelle des syndicats et des partis politiques ». Il faut s’en souvenir, si nous voulons garder aussi la pluralité de nos acquis, avant de voter ou de s’abstenir, lors des futures municipales.

Gérard Raiser est membre du PS (75)

*Les tribunes publiées n’engagent pas la Rédaction