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LA PERSPECTIVE D’UNE IMPASSE

Par Alexis Lucas
mercredi 17 octobre 2007
par  Alexis Lucas
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La salle était comble dimanche 17 septembre à l’Ecole de médecine, rue des Cordeliers à Paris. 500 « socialistes », peut-être plus, se massaient, à l’invitation d’Harlem Désir, autour de Lionel Jospin, pour réfléchir à « une nouvelle perspective à gauche ». On y voyait du beau monde : Bertrand Delanoé, Elisabeth Guigou, Catherine Tasca, Claude Estier, Daniel Vaillant, Alain Rousset, Razzye Hamadi, Bruno Julliard et tant d’autres. Même Guillaume Bachelay, le jeune auteur fabiusien du récent et décapant Désert d’avenir avait fait le déplacement pour courageusement et poliment interpeller l’ancien premier ministre, double perdant à l’élection présidentielle, dont il pointe dans son ouvrage à plusieurs reprises les responsabilités successives depuis 1983 dans la situation actuelle de la gauche.

Dans un souci très unitaire qui allait donner le ton de la conférence, les jospinistes avaient donc choisi le jour de la Fête de l’Humanité pour se réunir et solliciter les médias, laissant cette vieillerie d’union de la gauche à des Bartolone, Mélenchon, Lienemann, et même Jack Lang. On saura gré à ces « camarades » de cet effort de clarification, partagé par la salle qui, quoique souvent mécontente que l’on donnât toujours la parole aux mêmes, exprima parfois son souhait de se délester de l’extrême-gauche ou du parti communiste, dans une gauche « divisée et sectarisée » aux dires de Marilyse Lebranchu. On croit pourtant se souvenir d’une campagne présidentielle assez fair play entre les candidats de gauche, et de leur ralliement immédiat et inconditionnel, Arlette incluse, à Ségolène Royal le soir du premier tour. Il est vrai qu’il n’est pas de bon goût de rappeler ces faits favorables à la candidate du PS, devant Lionel Jospin qui nous apprit avec gourmandise qu’il publiait le 24 septembre «  un petit livre » qui allait dès le lendemain faire quelque bruit avec la divulgation de « bonnes pages » dans Libération.

Un Lionel Jospin qui, à part une bonne formule (parler d’enfers fiscaux plutôt que de paradis) et un sain rappel ( la question palestinienne à laquelle il faut apporter une réponse pour isoler le terrorisme »), a aligné les banalités sur la mondialisation, propos dont la platitude n’en est pas moins inquiétante parfois : « Les socialistes doivent prendre conscience que la mondialisation est dominée par une dérive : la financiarisation. C’est elle qui est responsable des écarts de développement, car en elle-même la mondialisation a sorti de la misère des millions de gens. Les bas salaires sont l’arme des pauvres, on ne peut pas les en priver ».

Quelques tensions sont apparues parmi les participants, tel cet enseignant regrettant l’abandon de l’élitisme républicain par la gauche et sa récupération dans le seul discours par la droite, ou la sociologue Jacqueline Costa-Lascoux estimant que l’ « on a accepté trop de choses au nom de la critique du modèle républicain ». A midi justement, Gaëtan Gorce remarqua que l’on n’avait pas encore parlé de la République, tandis qu’un adhérent « de la circonscription d’Elisabeth Guigou » signala que « le mot Etat n’a été prononcé qu’à 12h25 ».

Pourtant, il y aurait eu de quoi le faire, après l’entrée en matière de Josep Borrel, ancien président du parlement européen, qui a reconnu qu’« il est vrai, d’une certaine façon, que l’Europe est le cheval de Troie de la mondialisation, le lieu par lequel on fait passer la libéralisation économique que les gouvernements n’osent pas faire au niveau national ». Le même enjoignait - personne ne broncha - les socialistes français d’« accepter que le capitalisme financier a gagné contre le monde du travail ». Quand on entend en plus Francis Chouat, conseiller général PS de l’Essonne, implorer de « ne pas réactiver des clivages multidécennaux au sein de la gauche, déjà tranchés par la pratique », on se dit que, décidément, avec des socialistes pareils, l’union sera toujours un combat.


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