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MEMOIRES DE LA GAUCHE UNITAIRE CHAPITRE 9 : LE HIC D’UNE CANDIDATURE UNITAIRE A LA PRESIDENTIELLE

Par Saint-Silvère (pcc João Silveirinho)
mercredi 17 octobre 2007
par  João Silveirinho
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Résumé des Chapitres précédents : Une boulette d’Yves Salesse fait exploser « Ramulaud » dès sa première manifestation nationale à l’orée de l’automne 2003...Pour les élections régionales de l’année suivante, se produit une (petite) avancée unitaire à peine confirmée aux élections européennes qui suivent. Mais le référendum sur le projet de traité constitutionnel européen permet un vaste rassemblement des antilibéraux de gauche, et contribue fortement au rejet du projet par le suffrage universel. Tout le monde alors pense à un futur débouché politique, radieux évidemment. Ce virage « politique » est pris grâce à l’élaboration d’une Charte pour une alternative au libéralisme. Il est concrétisé par un texte d’orientation signé par des personnalités et par des organisations politiques, dont le PCF. La direction de la LCR s’abstient et obtient une position d’ « observateur », tandis que sa minorité y participe. Une coordination nationale se met, laborieusement, en place. Elle mandate un groupe pour préparer un programme. Un premier canevas, reprenant notamment les éléments de la Charte pour une alternative au libéralisme sera diffusé, entraînant une multitude de propositions et d’amendements de la part des collectifs et des organisations. Il en sortira 125 propositions adoptées à l’automne 2006 à Nanterre par une assemblée générale studieuse et unitaire.

Après la candidature « rétractable » d’Olivier besancenot au nom de la LCR, vint la candidature « proposée » de Marie-George Buffet et celle « disponible » de José Bové. Dès le début de l’été, celui-ci propose une « primaire » ouverte à tous les citoyens se reconnaissant dans la déclaration de principe du rassemblement unitaire. Cette proposition sera refusée, notamment par le PCF et la LCR. On peut comprendre l’attitude sur ce point de la LCR qui, au fond, ne souhaitait pas de candidature unitaire. Le refus du PCF est plus surprenant, dans la mesure où cette proposition, compte tenu des forces en présence, aurait très probablement tourné à l’avantage de sa candidate. Un autre avantage de la proposition Bové était l’effet médiatique positif qu’aurait eu un tel scrutin, inédit en France, effet médiatique qui manquera douloureusement dans la suite des opérations.

En septembre, Clémentine Autain annonça sa candidature, soutenue par divers collectifs locaux, lors d’une assemblée générale à Saint-Denis marquée aussi par des mouvements divers par rapport à la candidature de Marie-Georges Buffet. Celles d’Yves Salesse et de Patrick Braouzec suivirent de peu, sans compter trois ou quatre autres candidats sans doute fort estimables, mais uniquement connus de ceux qui les connaissaient bien.

Les acteurs sont alors en place pour le drame. Chacun jure, probablement sincèrement, qu’il souhaite aboutir. Chacun promet de s’effacer devant une ou un autre si le consensus se fait. Reste à départager les impétrants. Les arguments qui avaient été fournis pour refuser la proposition de primaire de Bové tournaient autour d’un point central : toute démarche de votation entraînerait une campagne interne qui pourrait être fatale à l’unité. Bien vu, puisque malgré cette « sage » réflexion, il y eut campagne interne qui fut fatale à l’unité. Mais n’anticipons pas.

Le CUIN tenta de mettre au point une méthode de désignation qui satisfasse deux conditions ; l’accord des organisations et celui des collectifs locaux. Il fallait donc un « double consensus ». cet ovni politique, partant de bons sentiments, présentait, dans la circonstance, de multiples dangers, devant lesquels la plupart des membres du CUIN préférèrent fermer les yeux.

Car les positions des uns et des autres étaient connues depuis le départ par tout le monde. La LCR, nous l’avons dit, agitait le chiffon d’une « rétractabilité » de son candidat sans avoir l’intention d’y procéder. Le PCF, sans le dire, avait visiblement du mal à envisager une autre candidature que celle de Marie-George. Les soutiens de José Bové (Alternatifs, AlterEkolos, une partie de Convergence Citoyenne et quelques « personnalités ») rejoignaient les minoritaires de la LCR et d’autres « personnalités » (Yves Salesse et à un moindre degré Clémentine Autain et Claude Debons) sur leur volonté d’une candidature qui ne soit pas un leader de parti. Les républicains de gauche (Mars, Gauche républicaine) se tenaient sur une prudente réserve, tandis que PRS gardait sous le coude une candidature de Jean-Luc Mélenchon en sauveur de l’unité. Tout au long du processus, ces positions demeurèrent figées.

Le PCF proposa d’élaborer des critères objectifs pour départager les candidats. Sans être refusée, cette proposition ne fut jamais mise en œuvre. Elle eût d’ailleurs abouti à un échec, chacune des parties en présence ne manquant pas, dans une telle hypothèse, de survaloriser les critères favorables à son candidat : les uns auraient considéré qu’être responsable de parti était un avantage en termes de mobilisation militante tandis que les autres auraient insister sur le handicap d’image que cela pouvait induire ; les uns auraient venté un nécessaire renouvellement tandis que les autres auraient insisté sur l’expérience. Bref, on évita quelques séances de café de commerce de haut vol.

Comment, dans ces conditions, trouver une solution ? Il fut convenu qu’il fallait recueillir le sentiment des collectifs ? Sans vote, car, on l’a lu plus haut, le vote risquait d’entraîner une fracture. On opta donc pour les termes éminemment poétiques d’ « expression quantitative » des préférences des collectifs locaux, cette « expression » devant être seulement « indicative », puisque demeurait le principe du double consensus entre collectifs locaux et organisations nationales. On l’aura compris, l’ « expression quantitative » était un vote maquillé sous un autre terme.

Comment exprimer « quantitativement » ses préférences ? Il fut décidé que chaque collectif était souverain dans l’organisation de cette « expression ». Qui pourrait participer ? Là aussi, chaque collectif ferait à sa façon, la recommandation du CUIN étant d’ouvrir le plus largement possible les opérations. Jean-Luc Gonneau nous a confié que lors de la séance du secrétariat du CUIN qui prépara cette affaire, auquel il participait, il fut le seul à proposer que chaque collectif pré-établisse une liste des personnes devant « s’exprimer quantitativement ». Refus des autres. Réflexion de JLG après cette séance : «  Désormais, toutes les conditions de l’ouverture de la boîte à gifles sont réunies ».

(A suivre)


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