MEMOIRES DE LA GAUCHE UNITAIRE CHAPITRE11 : SAINT-OUEN, OU LE DEBUT DE LA FIN
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L’assemblée générale des collectifs, qui doit se prononcer sur la candidature unitaire, est prévue le 10 décembre 2006, dans un vaste gymnase appartenant à la ville de Saint-Ouen et situé sur la commune voisine de l’Ile Saint-Denis.
Aux controverses sur les résultats de la consultation des collectifs vont s’ajouter deux initiatives qui vont attiser, s’il en était besoin, les passions.
La première n’était pas une surprise : dans ses débats internes, opposant notamment les tenants d’une candidature PCF « pur sucre » et les partisans d’une candidature unitaire (eux-mêmes divisés entre « candidature unitaire mais issue du PCF », s’appuyant sur les résultats des votes des collectifs et « candidature unitaire éventuellement non PCF »), le PCF avait prévu une « ratification » interne du choix des collectifs. Constatant que Marie-George Buffet était arrivée en tête lors de ce choix, sa candidature fut donc « ratifiée » à une très large majorité. Insupportable pression, rugirent les « anti-Buffet ».
La seconde, par contre était inattendue : une pétition, initiée notamment par Rémi Jean, animateur d’un collectif de PACA, membre de la LCR mais davantage « électron libre » demande à la « gauche antilibérale » de se ressaisir et... de s’opposer à une candidature Buffet. Ce qui n’aurait pu être qu’un pétard mouillé va prendre des proportions démesurées : parmi les signataires figurent en bonne place Clémentine Autain et Yves Salesse, deux « candidats à la candidature ». Pour la plupart des communistes, c’est une déclaration de guerre. Et, pour tous, la fermeture d’une éventuelle solution de synthèse autour de Clémentine Autain, connue comme proche du PCF. Jean-Luc Gonneau le confiera quelques jours plus tard à Clémentine Autain : « Dans les processus politiques, il est rare qu’on ne puisse retenir une leçon pour les siècles à venir. Nous en tenons au moins une : ne jamais signer une pétition initiée par Rémi Jean ».
Dès lors, la réunion de Saint-Ouen paraît vouée à l’échec. Dans un climat volcanique où fuseront les noms d’oiseaux (il y eut même une agression physique du service d’ordre du PCF sur... un jeune militant du PCF, incident heureusement dénoncé par la direction du parti), partisans et adversaires de la candidature Buffet s’affronteront tout le samedi. Malgré la décision - plutôt tactique - de la direction du PCF de ne pas faire de cette candidature un préalable, annoncée lors des débats, une « commission des résolutions » ne parvint pas, de 22h à 4 heures du matin, à aboutir à une solution. Dès lors, c’en était fait, ou presque d’une candidature unitaire.
(A suivre)
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