MUNICIPALES/ TOUT LE MONDE A GAGNE ?
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Les déclarations et communiqués des partis politiques après une élection sont toujours délectables. Ceux qui ont suivi les résultats des élections municipales et cantonales toutes récentes ont été, dans l’ensemble, dignes des prédécesseurs : tout le monde n’a certes pas gagné, mais personne n’a perdu ! Donc, tout le monde est content. La baffe prise par l’UMP s’est transformée en deux coups les gros en un « rééquilibrage », la volée encaissée par le Modem est riche de lendemains qui chantent, selon François Bayrou. La LCR et LO se félicitent, malgré leurs scores toujours marginaux, même si en progrès, de leurs résultats. Le PCF est tout heureux d’avoir tenu bon, malgré des pertes de municipalités et de département que compensent à peine les gains, car ce qui est exact en nombre de villes l’est moins quand on considère leur importance : Dieppe n’est pas Montreuil, ni Vierzon Aubervilliers, et, pour ce qui est des départements, le gain de l’Allier ne compense pas la perte de la Seine-Saint-Denis. Même le modeste Mars se félicite de ses résultats électoraux, tandis que le MRC, tout à la joie de garder Belfort, la citadelle du Grand Chef, oublie la perte du 11e arrondissement de Paris et des Ulis. Finalement, il n’y a guère que le PS, principal vainqueur, et de loin, de ces élections, à la jouer modeste : François Hollande a retenu la leçon du triomphe socialiste aux élections régionales, qui avait fait croire à une facile victoire à l’élection présidentielle.
Car il ne faut pas oublier que si les changements de majorité dans les villes sont largement en faveur du PS, l’écart de vois entre droite et gauche demeure très faible : 2% environ. Compte tenu du taux assez élevé d’abstention, plus à droite qu’à gauche, rien n’indique qu’un scrutin présidentiel ou législatif se traduirait par un succès de la gauche.
La gauche, disons-en quelques mots : les alliances à géométrie variable (depuis LO jusqu’au Modem, suivant les cas) pratiquées par le PS n’ont pas contribué, c’est peu dire, à clarifier son positionnement. Et la filouterie du PS en Seine-Saint-Denis, où il imposé des primaires aux sortants communistes non seulement au premier tout, mais aussi au second là où le PCF était pourtant arrivé en tête au premier tour, bafouant ainsi la traditionnelle « discipline républicaine » en dit long sur la sincérité des discours des représentants socialistes sur les plateaux de télévision, où ils répétaient, bouches en cœurs, que le PS voulait avant tout rassembler la gauche. Tandis que Laurent Fabius (et les autres) ânonnait ce discours, son fidèle lieutenant Claude Bartolone tentait de faire la peau à plusieurs mairies communistes du département. Opération réussie à Aubervilliers et Montreuil, où Dominique Voynet et Jacques Salvator sont élus avec les voix de la droite : bravo les artistes.
Dans quelques mois, le PS et le PCF tiendront leurs congrès respectifs : il y a vraiment du boulot pour doter l’un et l’autre de perspectives susceptibles d’apporter un peu d’enthousiasme à nos concitoyens ? Nous essaierons, modestement comme toujours, d’y contribuer.
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