LA SOCIETE DU SOUPÇON

samedi 19 juillet 2008
par  João Silveirinho
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L’envahissante, insupportable omniprésence de Nicolas Sarkozy dans les médias, l’entreprise méticuleuse, obstinée, rageuse, de destruction des protections sociales et des services publics à laquelle lui et ses sbires se livrent nous désolent quotidiennement. Une seule lueur dans ce cauchemar : quoiqu’il fasse (mais il faut dire qu’il tout mal), sa cote d’impopularité demeure élevée, malgré les efforts démagogiques qu’il déploie à profusion. Le peuple de France courbe peut-être le dos, mais n’en pense pas moins.

Cette situation n’est pas sans danger. Dans ses questionnements sur Sarkozy, Jacques-Robert Simon le pointe à bon escient : si une révolte populaire n’est pas à exclure, le pouvoir a mis en place avec méthode et esprit de système, un appareil répressif que l’on prépare à tout affrontement. A titre préventif, nos libertés sont consciencieusement rognées : droit de grève de plus en plus limité, avec l’apparition dans certains cas de l’obligation individuelle de se déclarer en grève, une aubaine pour repérer les « meneurs », fichages en tous genres dont le dernier né, bé(a)tement nommé Edvige, permet, comme l’analyse Jean-Luc Gonneau, de surveiller, photographier, espionner les élus politiques, syndicaux, associatifs et leurs relations, les mettant de plus dans le même sac que les présumés terroristes. Dans cette société du soupçon méticuleusement mise en place, les immigrés occupent, on s’en serait doutés, une place de choix. Brice Hortefeux, porte-flingue favori du président de tout, a pour mandat de faire partager aux européens l’immigration « choisie » de (et par) son maître. La récente adoption par le Parlement européen de la « directive de la honte » doit le rendre optimiste.

Face à cette avalanche, la gauche est à la peine. Dans son dernier ouvrage (Immigration : lettre ouverte aux humanistes en général et aux socialistes en particulier), que présente Sylvain Ethiré, Pierre Henry tire la sonnette d’alarme au sujet de l’immigration, et propose des pistes de solution. Car il ne s’agit pas seulement de dénoncer, ce qui demeure indispensable, mais aussi de dessiner une alternative. Nous y reviendrons dans notre livraison d’août. Mais d’ores et déjà nous, la gauche, devons dire ce que nous ferons pour rétablir la plénitude des libertés, les missions du service public, la justice sociale. Il faudra bien sur annuler les mesures liberticides du présidentissime. Il n’y suffira pas, nous n’attendons pas de la gauche une restauration mais vision de l’avenir, un projet, quoi.


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