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LES CHRONIQUES DU SARKOZYSME (juillet 2008)

samedi 19 juillet 2008
par  Jacques Franck
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Les civils et les militaires

Monsieur Nicolas est le président de tous les Français. Il a un mot aimable pour chacun. A l’exception des civils et des militaires.

Un technicien de France 3 omet de répondre à son salut et de lui présenter les hommages de rigueur. Monsieur Nicolas tonne, vitupère, promet au monde que "ça va changer". Le technicien impoli ferait donc bien de craindre les retombées de la foudre impériale. Mais dans sa délicatesse exquise, le président s’est abstenu de le traiter de pauvre con.

A la suite du geste dramatique d’un sergent, le Chef constitutionnel des Armées brûle un peu de kérosène et se rend à Carcassonne afin de se faire voir, au cas (improbable) où on l’aurait oublié. Du haut de sa compétence en matière militaire, il s’adresse aux officiers de tous rangs, y compris des plus élevés. Il les morigène paternellement, les traite d’amateurs, d’incapables, déplore leur absence de professionnalisme. La vigueur du propos est au niveau de son intelligence et de sa finesse.

Le général le plus responsable de l’Armée de Terre démissionne. Son supérieur Monsieur Hervé, le ministre, n’y songe pas. Le supérieur du supérieur encore moins. La France peut dormir sur ses deux oreilles, elle est gouvernée avec sagesse.

Les hautes fonctions en démocratie

Elles procèdent, soit d’une élection populaire, soit d’une nomination par une instance constitutionnelle (parlement, gouvernement). Elles sont révocables par les mêmes voies. Il en est toutefois une qui ne doit rien à la voix du peuple ni aux mécanismes de la Démocratie. Elle n’implique aucun devoir, ne comporte aucune responsabilité. Par contre, ses prérogatives, quoique non définies, sont évidentes. Cette fonction, dont ne peut se prévaloir qu’une seule personne et qui ne prend fin que par décès ou répudiation (il y en a un exemple), dégage un parfum monarchique, voire féodal. Elle s’inspire aussi des coutumes d’un grand pays étranger, où la "First Lady" occupe une place importante dans les rouages de l’Etat.

En France on avait la sagesse, sans l’ignorer, de ne pas trop insister sur la titulaire de ce poste. Or depuis l’avènement de Monsieur Nicolas, la "Première Dame de France" (on en a déjà eu deux) est investie d’un rôle politique et d’une aura médiatique entièrement disproportionnés à sa nullité constitutionnelle. Quelle qu’elle soit, je la récuse solennellement. Il n’existe qu’une Première Dame de France : ma femme.

Les victoires du Chanoine-Président

Ce lundi matin, Monsieur Nicolas se réveilla en proie à une sorte d’angoisse. Ce n’était pas dans ses habitudes. Son épouse, attentionnée comme toujours, s’inquiéta : "Qu’est-ce qui ne va pas, mon poulet ? Qui te fait des misères ? Les Irlandais ? Les députés et les sénateurs ?" Elle ne manquait pas de perspicacité.

Pour détendre l’atmosphère, elle lui passa son nouveau disque. Il n’eut pas le temps de tout écouter. Il siffla ses porte-coton du jour, Monsieur Claude (Guéant) et Monsieur Henri (Guaino), ne prit pas le temps du jogging, enfila ses chausses, et sauta dans le Falcon qui le déposa à Dublin peu après.

Il fallait expliquer que les voix de quatre millions d’Irlandais n’allaient pas faire la loi aux centaines de millions d’Européens, putain ! D’ailleurs, eux, on ne leur avait pas demandé leur avis. Ça ne commença pas très bien. Les banderoles et pancartes déployées sur son passage lui signifiaient que les indigènes n’avaient pas l’intention de changer d’opinion. Ça continua un peu mieux. Les chefs de ce pays turbulent le reçurent avec politesse, sans toutefois lui promettre de rentrer illico dans le rang. Ça se termina très bien ; on ne le chassa pas manu militari, malgré les souhaits d’une partie de la population.

Pendant ce temps, les députés et les sénateurs, à Versailles, votaient pour le grand projet constitutionnel du chanoine-président. Monsieur Nicolas et ses acolytes avaient mis le paquet. Les promesses, menaces, amicales persuasions ramenaient à la raison les parlementaires rétifs de la majorité. On expliqua aux "radicaux" qui se disaient de gauche qu’il ne fallait pas peiner un si brave homme. Comme ça ne faisait pas encore tout à fait le poids, on fit appel à monsieur Jack, un homme de conviction. Enfin le président de l"Assemblée, Monsieur Bernard (Accoyer), qui ne participait traditionnellement pas aux scrutins du Congrès, y alla lui aussi de son bulletin. Grâce à ces deux grands politiciens, le projet de Monsieur Nicolas fut adopté. A une voix près. Mais une victoire est une victoire.


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