MEMOIRES DE LA GAUCHE UNITAIRE CHAPITRE14 : LES « ORGAS » ET LA PRESIDENTIELLE
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Les « unitaires », une fois la rupture constatée, se sont éparpillés, choisissant de soutenir telle candidature ou telle autre, ou encore restant à l’écart de l’élection. Petite revue de détail.
La majorité de la LCR fit, logiquement, campagne pour Olivier Besancenot. Ce ne fut pas le cas de la plupart des amis de Christian Picquet, animateur de la principale tendance minoritaire, qui choisirent de ne participer à aucune campagne. Quelques-uns (J. Malifaud, E. Chanial, JR Velveth…) se laissèrent tenter par le soutien à José Bové.
La majorité du PCF fit, logiquement, campagne pour Marie-George Buffet, rejointe, au niveau du Collectif national, par le seul Jean-Luc Gonneau, représentant de la Gauche Cactus, mais s’engageant à titre personnel : les cactusiens étaient eux-mêmes partagés, certains participant à la campagne Buffet, d’autres, membres du PS, faisant plus ou moins semblant de faire campagne pour Ségolène Royal (ce fut aussi le cas du gros des troupes de PRS) et quelques-uns (deux, en fait) choisissant José Bové. A noter que quelques membres du PCF (J. Perreux, qui fur le directeur de la campagne, J. Brafman, P. Braouzec, de façon plus distanciée…) prirent le parti de Bové.
Les Verts d’AlterEkolo soutinrent dans leur grande majorité José Bové, de même que les Alternatifs et Convergence Citoyenne.
Mars/Gauche Républicaine choisit de ne pas choisir, quelques-uns soutenant, à titre individuel, Marie-George Buffet.
Du côté des « personnalités », une partie (Y. Salesse, D. Taddei, C. Villiers…) se rangea derrière José Bové, une autre (C. Autain, C. Debons, le syndicaliste C. Michel) ne prit pas part à la bataille électorale.
Ainsi donc se constitua ce que Jean-Luc Gonneau nommera le « club des feignants » (amis de C. Picquet, Mars/GR, personnalités). « Je n’ai pas compris, alors que la gauche était en très mauvais état, que certains camarades désertent le combat, quelque eût pu être leur choix pour telle ou tel. Passe encore pour Picquet et ses amis : on les voyait mal décider de rester à la LCR et faire campagne pour quelqu’un d’autre que Besancenot Je pense que ce fut une erreur politique. Mais bon, l’erreur est humaine », commenta-t-il après la bataille, ajoutant : « je comprends mal aussi les petits camarades du PCF qui, restant au parti, ne soutinrent pas Marie-George, fût-ce du bout des lèvres, voire même trempèrent dans la campagne Bové ». Ce jour là était un jour de subjonctif pour JLG.
On retrouvera, quelques mois plus tard, le « club des feignants » à l’origine de l’initiative « Maintenant à Gauche », mais on n’en est pas là.
Une fois l’hypothèque de la non-candidature d’Olivier Besancenot levée, et la direction de la LCR sortie des réunions unitaires, un front « tout sauf Buffet »sous-jacent dès le départ du processus, s’était solidifié. Son principal argument (une candidature unitaire ne doit pas, au moins symboliquement, émaner d’un chef de parti) pouvait se comprendre. Pour certains, il cachait mal un désaccord politique sur le fond avec le PCF, masqué par l’espoir d’imposer une candidature non communiste. Pour quelques-uns, même, il s’agissait de la rémanence d’un anticommuniste plutôt archaïque. (à suivre)
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