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OUTRAGES : L’AFFAIRE MARIA VUILLET

Par Jean-Luc Gonneau
jeudi 17 juillet 2008
par  Jean-Luc Gonneau
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Par un matin frisquet de l’automne 2007, lecture devait être faite de la lettre de Guy Môquet au lycée Carnot par le président de la République en personne. Cela ne plut pas à des enseignants et à des élèves, regroupés (les élèves) dans un collectif justement appelé Rose et Réséda. Devant le risque de se faire rabrouer, et prétextant un emploi du temps chargé, le président décommanda. Mais comme on ne sait jamais avec ce président là, Rose et Réséda d’une part, les profs d’autre part, le PCF local pour une troisième part, le Collectif unitaire local pour une quatrième part, ce qui faisait un nombre respectable de parts manifestèrent devant le lycée puis se transportèrent au métro Guy Môquet, ou le bruit circulait que le président feu follet allait tenir cérémonie. J’étais devant Carnot, je fus à Guy Môquet, ne croyant guère à une présence présidentielle mais, comme indiqué précédemment, on ne sait jamais.

S’y tenait en fait une cérémonie, à l’intérieur du métro, avec quelques personnalités, dont un sous-préfet, M. Lacave. Ni M. Lacave ni qui que soit d’autre n’informa la petite troupe de manifestants de la teneur de la cérémonie en question. Descendant dans le métro, M. Lacave interpella une parente d’élève, Maria Vuillet, lui demandant de respecter en lui le représentant de la République. Maria Vuillet lui rétorqua que ce n’était pas la république que voulait Guy Môquet, ce qui tombe sous le sens. Peut-être atteint de troubles auditifs, M. Lacave comprit « facho » et, quelques minutes plus tard, envoya des policiers prier Maria Vuillet de descendre dans le métro, le sous-préfet voulant lui parler. Maria Vuillet répondit que si le sous-préfet voualit lui parler, il n’avait qu’à remonter, ce qui tombait sous le sens. Mais les policiers ne l’entendaient pas de cette oreille (décidément, les troubles auditifs) et empoignèrent sans ménagement Maria Vuillet, qui en garde encore les traces. Garde à vue, inculpation d’outrage, procès. Quatre témoins pour Maria Vuillet, dont votre serviteur, un seul, son chauffeur, pour M. Lacave.

L’avocat de M. Lacave demande l’euro symbolique puisqu’un non lieu en faveur de Maria Vuillet signifierait que M. Lacave a menti, ce que ne saurait faire un sous-préfet. La procureure, clémente, ne demande « que » mille euros d’amende. Et entre en scène Me Thierry Lévy, avocat de Maria Vuillet. Qui outrage qui, dans ce pays où un président se permet de dire à un simple citoyen « casse-toi, pauvre con » ?, commence-t-il. Et il sort de sa manche la lecture du rapport de l’officier de police en charge du maintien de l’ordre ce jour là. Et contrairement à la déclaration de M. Lacave, qui prétendait être descendu dans le métro accompagné de son seul chauffeur, l’officier de police fait état d’un appel téléphonique du sous-préfet lui demandant de lui procurer une escorte, ce qui fut fait. C’est donc entouré de policier que M. Lacave descendit dans le métro, et non pas avec son seul chauffeur (a-t-on d’ailleurs déjà vu un chauffeur de voiture officielle abandonner son véhicule un jour de manifestation ?). Donc, poursuit, Me Lévy, M. Lacave a menti. Et toc. Jugement mis en délibéré pour le 4 septembre.

Ajoutons que pendant le procès, jamais Maria Vuillet, pourtant émue, ne s’est départie de sa dignité. Je ne connaissais pas Maria Vuillet avant cette aventure. C’est une grande dame.

De plus en plus d’affaires d’outrages encombrent nos tribunaux. A chaque fois, c’est la parole officielle contre la parole citoyenne, en l’absence le plus souvent de témoins. Dans 99% des cas, le supposé outrageur est condamné. On verra le 4 septembre si la statistique a baissé.


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