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CES CONGRES QUI S’AVANCENT, GRES QUI S’AVANCENT, GRES QUI S’AVANCENT…

vendredi 19 septembre 2008
par  João Silveirinho
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Le titre est bien sur un clin d’œil au morceau de bravoure de « La belle Hélène », œuvre allègre de Jacques Offenbach, Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Les préparations de congrès des partis politiques (et les congrès eux-mêmes) ont parfois un fumet d’opéra-bouffe, en nettement moins rigolo que ceux d’Offenbach et de ses compères. Le millésime qui s’avance, pour les partis de gauche, ne manque pas à cette tradition. On peut le regretter ou s’en amuser, à défaut, manifestement d’une perspective de congrès à la fois souriant et enthousiasmant pour l’avenir. Il se trouvera certes des militants ravis d’avancées millimétriques ou de « sauvetage de l’essentiel » (ah, l’essentiel, la bouée du politique, revenir à l’essentiel, surtout sans trop le définir). Il y en a déjà, à la sortie d’universités d’été dont certaines ont valu leur pesant de cacahouètes.

A tout seigneur (électoral), tout honneur, commençons par le Parti socialiste. La Rochelle a été un grand moment du barnum politique qui enchante les medias à défaut de combler les électeurs. Qui y a dit quoi, en termes de perspectives pour le pays, l’Europe ou le monde ? Nul ne sait. Nous en savons par contre des tonnes, si on a la patience nécessaire pour suivre ces méandres, sur les tactiques et les supputations concernant la succession de François Hollande à la tête du parti. Faute de débat sur des orientations fermes, la bataille d’égos fait rage. La mécanique d’un congrès socialiste est bien connue. Elle commence par des « contributions », textes ou chacun, ou presque, énonce ses idées, s’il en a, et le cas échéant compte ses amis proches. Certains, coquetterie peut-être, se livrent à cet exercice en solitaire, d’autres le jouent collectif. Le but du jeu : trouver, sur le fond (s’il y en a) des accords avec d’autres contributions pour aboutir, phase deux, à des motions qui seront, elles, soumises au vote des militants et serviront à mesurer les rapports de forces internes. Un jeu apparemment simple, en réalité compliqué. Ce qui distingue, par exemple, sur le fond, les contributions de Bertrand Delanoé, Ségolène Royal, Martine Aubry, le couple Collomb-Guérini ou Pierre Moscovici, pour ne citer que les plus connus, est infinitésimal : des variations sur un thème commun, le « socialisme gestionnaire ». Les différences, toujours sur le fond, entre les contributions des courants de la « gauche » du parti (Benoît Hamon et Henri Emmanuelli, Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez ; le texte solitaire de Marylise Lebranchu n’en est pas si éloigné) sont plus tactiques qu’autre chose : Hamon et Emmanuelli recherchent un accord majoritaire avec certains « gestionnaires », Mélenchon et Dolez veulent un vote de congrès sur des options clairement (si possible) différentes. D’ici le 23 septembre, date fatidique pour le dépôt des motions, des alliances vont se nouer et se dénouer, la seule à ce jour qui paraisse à peu près solide étant celle du duo Mélenchon-Dolez. Les trahisons ne vont pas manquer, La Rochelle en ayant déjà fourni quelques échantillons, qui ne manquent pas de saveur. Entendre Moscovici (l’homme qui avait apporté au PS une contribution majeure, la barbe de trois jours, et qui l’a – dépit ?- retiré depuis) manifester sa « surprise » devant la « trahison » de Cambadélis, pourtant spécialiste de la chose, écouter Peillon vitupérer les manœuvres de Bartolone, porte-flingue attitré de Laurent Fabius et, justement, expert ès manœuvres nous arracheraient des larmes, de rire. Décidément, ces quadras virant quinquas, ont au moins de la constance dans la quête de leur seul objectif : les places. Pour quoi faire ? Ne leur en demandez pas trop.

Un mois après le PS, le Parti Communiste tiendra lui aussi congrès, avec une règle du jeu différente : une « base commune » est d’abord élaborée (réminiscence peut-être de l’antique centralisme démocratique, oxymoron sur les bords). Puis des textes peuvent l’interpréter, la compléter, l’amender. Des motions sans le dire. Trois options principales, avec de multiples nuances (le PCF ne reconnaît pas les « courants », mais en compte encore plus qu’au PS), se dégagent, dont deux sont à peu près claires. Les « orthodoxes » veulent siffler la fin de la récré et revenir au bon vieux PCF d’antan : c’est clair, parfois touchant, et totalement à côté de la plaque. D’autres, dont les « rénovateurs » souhaitent le « dépassement » du parti, en créant autre chose. C’est le cas, là aussi avec de multiples nuances et prudences des rénovateurs autour de Patrick Braouzec, de Jean-Claude Gayssot et de certains « non alignés ». Pour ceux-ci, un Die Linke à la française est une perspective prometteuse. C’est clair aussi, et, on vous le dit tout de go, ça nous botte assez. Marie-George Buffet et ses amis sont sur une ligne intermédiaire, prônant une « profonde transformation » du PCF. Qu’y a-t-il derrière cette formule ? Du flou, pour l’instant. Faudra préciser, camarades. Le contexte politique du déclin du PCF pèsera évidemment fortement sur le congrès, d’autant que la proximité des élections européennes pose la question du « sauvetage » des deux sièges que le parti a conservés, et qu’il aura bien du mal à conserver sans des alliances. Avec qui ? Question ouverte et très politico-politicienne.

Les Verts, eux, ont tendance à retrouver le sourire dans cette perspective électorale. Ils devraient avaliser sans trop de casse l’alliance inattendue Cohn-Bendit-Bové agréementée d’un zeste de Hulot. Cohérence politique de l’attelage ? Nulle hors un libertarisme mondain. Efficacité électorale ? Possible dans un contexte où le star-system est à la mode.

La saison des congrès se terminera avec la création du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), qui changera peut-être de nom. Tel qu’on le pressent, il se centrera sur les luttes sociales, ce qui est toujours ça, sur un solide anti-socialisme, toutes tendances confondues, sur une méfiance atavique envers le PCF, ce qui conduit, de fait, à renoncer à toute perspective de contribution à un éventuel gouvernement de gauche. Autre défi : comment devenir autre chose que le fan-club du doué Olivier Besancenot ? L’arrivée éventuelle de Clémentine Autain ne résoudra pas cette difficulté.


Commentaires

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dimanche 9 novembre 2008 à 11h05 - par  Sudiste

(.....) Parlons sans ambages : Marc Dolez et Jean-Luc Mélenchon ont fait le choix de la lucidité et du courage. Leur décision est de nature à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Gauche. (.....) Parce que leur rupture intervient au sein de la formation qui dominait jusqu’alors la Gauche, en clair qu’elle se produit au cœur de cette dernière, Dolez et Mélenchon ouvrent ainsi la voie à une possible redistribution des cartes sur le champ politique. (.....) Mieux, ils désignent à leur tour les élections européennes de juin prochain comme l’occasion de faire exister une vraie Gauche, porteuse de la proposition audacieuse d’une autre construction européenne, au service des peuples et des travailleurs. (.....)

Christian Picquet, Unir, le 07 novembre 2008.

Site web : Solidaires
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vendredi 7 novembre 2008 à 18h11 - par  Sanders

@ Jacques M.

Vous n’aimez pas le NPA ?
Alors entrez dans le Nouveau Mouvement Mélanchon !
voici le lien http://www.casuffitcommeca.fr/

Voilà, l’envoi de l’orientation du PS vient d’être fait : "Le Tout Centrique". Mme Royal au centre du PS. Plus centriste que le MODEM tu meurs et pourtant... Ou le coeur du parti éclatera ou le parti sera recentré sur Mme Royal. C’est sans doute la culture Répulicaine qui retient la classe aisée du PS d’exprimer ouvertement ses affinités avec la Démocratie Chrétienne, Ailleurs, les Socialistes ont tendance à leur marcher sur les plate-bandes ou de s’allier avec dans le cas de son faible alignement.
Etre au PS reviendrait à dire être un état d’esprit plus qu’être un acteur politique.

Heureux d’apprendre que Sir Mélanchon quitte le Gouvernement Français Bis, rue Solférino.
Heureux d’apprendre qu’il va fonder un mouvement. Espérons que ce mouvement deviendra un grand parti. A l’heure actuelle, un grand parti de gauche manque, les anciens qui avaient soutenu à travers Bové le principe d’un large front d’opposition à la Bourgeoisie et celui d’une alternative aux partis traditionnels d’une gauche du livre seront enfin secourus des derniers naufrages.
Bien d’autres militants qui ont enduré le désespoir et l’oubli vont pouvoir respirer et revivre.

En pleine crise financière, les outils de sélection pour ce nouveau mouvement annoncé sont tout trouvés, ils vont servir de test et de boussole.

Levons un toast en l’honneur de Monsieur Jean Luc Mélanchon pour s’être retiré du PS, lui qui a toujours eu le courage de ses opinions, l’honnêteté de les expliciter et de les expliquer.
Vive Mélanchon, Vive Marc Dolez et Vivent ceux qui le rejoignent. Ouvrons un Grave blanc et fêtons
l’EVENEMENT ! 2009 sera une bonne année : 220è anniversaire de la Révolution Française !

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jeudi 6 novembre 2008 à 14h10 - par  Jacques M

Salut,
D’accord avec l’analyse de JP Guelfucci à propos du rôle des médias dominants dans l’ascencion de Besancenot et ses conséquences plutôt nuisibles sur l’unité de la gauche et de l’extrême-gauche.

J’aimerais savoir pourquoi Martelli et ses camarades ont renoncé à mettre aux voix leur texte d’orientation dans le cadre du congrés du PC ?
Est-ce parce qu’ils n’ont pu se mettre d’accord avec Gérin ( je ne parle pas de la fraction trotskiste de La Riposte, alliée politique des communautaristes pro-islamistes dans l’extrême-gauche ) ?
Quels étaient dans ce cas les points de désaccord ?
Il est clair, pour moi, qu’un Die Linke à la française ne peut pas voir le jour sans une composante communiste.
Quant à sa composante socialiste, je l’ai dit aux camarades de la motion C lors de la venue de B Hamon à Bordeaux, si Emmanuelli sort du parti pour (re)fonder une organisation socialiste vraiment à gauche, je le rejoindrai tout de suite.
Jacques M
(responsable associatif dans le champ de la lutte contre le chômage)

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lundi 22 septembre 2008 à 18h12 - par  jp Guelfucci

Le militant du NPA devrait quand même s’interroger sur les raisons de l’omniprésence de Besancenot à la télé et sur le bon accueil qui lui est fait (le mot est faible) par les média ouvertement favorables à la la "gauche de renoncement" (Le Monde, Le Nouvel Obs.).Cela va jusqu’à la malhonneteté intellectuelle : Le nouvel Obs. nous expliquant que l’équivalent français de "Die Linke" est le NPA (qui n’existe d’ailleurs toujours pas). En parlant d’honnèteté intellectuelle je m’inquièterais aussi des dérives "victimaires" du personnage (cf. fête de l’Huma) et de sa prétention à décider de ce qui est juste (cela va presque jusqu’à décider du futur secrétaire général du PCF). Bref le personnage m’est devenu aussi insupportable que José Bové (autre antilibéral farouche aujourd’hui allié de Cohn-Bendit). A mon avis le NPA , s’il réussit électoralement (créer un véritable parti je n’y crois guère) servira simplement à laminer un peu plus le PCF et à favoriser les dérives droitières du PS ; avec en prime le maintien de la droite au pouvoir.

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lundi 22 septembre 2008 à 11h54 - par  Jef Tombeur

Alt+0200 vous génère un È

Les congres, c’est dans le dictionnaire... Les congrès aussi... Mais ce n’est pas la même chose...

Bene, bene respondere ?

Logo de Mathieu
dimanche 21 septembre 2008 à 20h16 - par  Mathieu

Effectivement l’un des problèmes du NPA c’est le culte de la personnalité (entretenu par les media) de Besancenot au point que je proposerai de changer le nom du NPA en P.O.B, Parti Olivier Besancenot. Sinon pour le reste cette volonté de ne pas gouverner avec la gauche congelée, gauche collabo qui s’apprête à s’allier pour gouverner avec la droite de Bayrou, est l’une des bases communes à l’engagement des militants. On décongèle cette gauche de renonciation, puis on gouverne avec elle si elle arrive sur nos positions/propositions et alors tout est possible ; Mathieu.

Site web : congrès NPA

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