LA CATASTROPHE IMMINENTE ET LES MOYENS DE LA CONJURER

samedi 1er novembre 2008
par  Jacques Broda
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Au moment où la crise financière frappe le système au cœur de sa folie rationnelle, demeure, se conforte l’illusion que l’on pourrait en sortir à l’intérieur des rapports sociaux impérialistes. Car il s’agit bien plus d’une crise impérialiste (Stade Suprême du Capitalisme) que d’une simple crise financière sur un capitalisme sain ( !). Nationaliser, injecter des fonds publics, relancer la production sans contrôle des gestions et appropriations nouvelles ne ferait qu’aggraver la crise, et la démultiplierait comme nouvelle forme du C.M.E (Capitalisme Monopoliste d’Etat). Concepts, notions que nous n’aurions jamais du abandonner.

Je relis Lénine, ‘La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer’, d’une étonnante actualité, d’une vérité brûlante, en 1917 au feu de la révolution bolchévique, Lénine lance un appel désespéré aux nationalisations du secteurs bancaire et financier, à l’intervention dans la gestion et le contrôle des travailleurs, à la levée des secrets bancaires, car la faim menace. Nous n’en sommes pas si loin. Aux Etats-Unis, dans les monts de piété, des hommes viennent, s’arrachent une (ou plusieurs) dent(s) en or, qu’ils déposent, en garantie ! Lénine, insiste sur l’apathie, la démobilisation, le laissez-faire, la démission des instances politiques, nous sommes en Septembre 1917. On connaît la suite.

Il ne s’agit pas de réitérer ce modèle, mais d’inventer une solution qui s’attaque enfin à la toute-puissance impérialiste. Les prévisions et les propositions des économistes comme Paul Boccara sont prémonitoires et fabuleusement judicieuses, elles doivent devenir un mot d’ordre. Nous ne partons pas de rien, nous ne sommes pas rien, déjà se profile un front commun autour d’un pôle de financement public, etc…

Rien, rien ne se fera sans l’intervention consciente, et avertie des salariés, des citoyens. Trois milliards de personnes peuvent se lever et clamer qu’un autre monde est possible, qu’un autre mode de gestion est possible, qu’un autre ‘mode de jouir’ est possible. C’est ici que le bât blesse, la colère, la révolte, l’indignation, ne débouchent pas mécaniquement sur la conscience, la conscience de classe, la justesse de l’intervention, le besoin de justice. Il y a un danger de voire émerger, une horde primitive, qui exclue des modes de jouir antérieur se jette dans la bagarre, avec la haine du meurtre du père, ou de la mère tout-puissants, celui, celle, qui vous garantissaient la jouissance à tout prix, y compris dans un océan de misère.

Lacan a fondé le discours capitaliste, il s’articule du plus-de-jouir, de la consommation, elle s’origine de la plus-value, et de l’explosion de la limite, de la barre qui sépare le capital variable de la plus-value… Contre le travail, l’argent, l’argent consommé garantirait la jouissance. Dans l’aliénation. Le discours impérialiste, est beaucoup plus violent, il porte en lui l’exploitation, l’exclusion et l’extermination. Le discours impérialiste dit ‘jouissez à en mourir’ ou à faire mourir. C’est du tout au même. Il fait voler en éclat tout humanisme, prolifère les guerres d’Auschwitz, à Hiroshima, Alger, Bagdad, il n’a pas de limite quant à la mort organisée, il est devenu le discours dominant, dans un dispositif incroyable où les sujets, tous les sujets, sont soumis aux marchés.

Deus ex machina, les marchés sont devenus une instance à part entière, une entité toute puissante, devant laquelle tout le monde s’aplatit, y compris le monde politique. Et pourtant si on y regarde de plus près ces marchés condensent des rapports sociaux de domination, ils sont dirigés, impulsés par des classes dirigeantes aux ramifications multiples, jusqu’aux médias qui pendant trente ans les ont glorifié, en diabolisant toute autre forme de pensée, de dire et d’agir critiques. Nous avons malgré tout résisté.

L’avenir d’une illusion. Freud s’interroge sur la toute puissance de la religion, d’autant plus puissante qu’elle est incarnée par un dieu extérieur, invisible, inatteignable, inamovible, imprévisible. Comme les marchés.

Depuis un mois, les ‘gens’ attendent la réaction des marchés, les plus grands hommes d’Etat se réunissent, prennent des décisions, élaborent des stratégies, pour séduire, apprivoiser, remobiliser les marchés. Les marchés, nouveau dieu qui dévorent ses enfants, auquel on est soumis, d’autant plus soumis qu’ils sont invisibles, inconnus, qu’ils ne sont représentés concrètement par aucune entité. Ils sont partout.

Voilà de quoi, alimenter un véritable délire paranoïaque, pas si délirant que ça, car les marchés ne veulent pas du bien, ils veulent de l’argent et du pouvoir. Cette soumission totale, absolue, au grand Autre des marchés à quelque chose de sidérant, et de stupéfiant. Des milliards de personnes démunies, assistent médusées au plus grand hold-up de l’histoire, qui consiste à restaurer les marchés qui ont tout dilapidé, qui dilapident le travail humain depuis trente ans sans vergogne, sans limite, sans scrupule.

L’avenir d’une illusion, c’est croire aujourd’hui que l’on pourra redonner sens et goût à la vie, en restaurant ce dieu immonde que sont les marchés ; l’avenir d’une illusion c’est attendre et espérer que les dirigeants capitalistes et les états qui leur sont soumis s’extraient d’une logique de pensée et d’intérêts autres que le colmatage du même pour faire pire ; l’avenir d’une illusion c’est ne pas vouloir analyser le réel de la puissance de feu du discours impérialiste, celui qui s’inscrit dans nos inconscients et fait de l’argent et de la mort les ressorts de la jouissance.

Les moyens de conjurer la catastrophe existent, le moment est venu de capitaliser nos pratiques, nos acquis, nos savoirs. Aider à la levée en masse de tous les peuples du monde, non sous la forme d’une horde primitive qui voudrait se venger de ne plus pouvoir jouir à l’ancienne, mais d’un mode organisé à soumettre les dieux anciens au désir populaire de la justice et du pouvoir réel des hommes conscients sur leur destin. Face au discours capitaliste et au discours impérialiste, fonder le discours du prolétaire, est aujourd’hui plus que nécessaire.


Commentaires

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lundi 14 septembre 2009 à 17h25 - par  christian berthier, republique sociale

salut Louis !
Ma proposition :
- elections anticipées : il faut demander car les elus redoutent la precarité ! elu avant la crise, parlement pas valable : programmes et partis davant les electeurs !
- attendre 2012 : impossible : les acquis et lieux de dialogue democratique auront eté détruits. en 2012, il faudra reconstruire, donc abroger beaucoup !
- faire campagne pour que tous les programmes des partir s’engagent à la convocation d’une constituante elue au scrutin direct
- dans chaque commune réunir les assemblées communales dont la forme permanente est le conseil municipal etablir des cahier de doleances et d’action

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lundi 15 décembre 2008 à 16h03 - par  Peretz

OK. Mais tu en passes. Tu as raison de mettre en avant que la vraie démocratie est celle du citoyen. Mais le pb est que pour qu’il ait les pouvoirs (légaux) de faire ce que tu préconise il faut changer radicalement notre bonne vieille constitution.(les partis politiques seraient dépassés par le pouvoir direct des citoyens). Si ça t’intéresse, j’en ai même écrit les articles. C’est par là qu’il faut commencer,(article 89 à modifier) avant qu’il soit trop tard et que les contre-pouvoirs totalitaires ne s’installent dans l’urgence.Louis Peretz : www.voiescitoyennes.fr

Site web : Comment ?
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vendredi 5 décembre 2008 à 22h55 - par  Che MSPS

ON PROVOQUE ?

José Saramago, le grand, le modèle, le Portugais prix Nobel de littérature, a récemment écrit :

A Esquerda nem pensa, nem age, nem arrisca. (La Izquierda ni piensa, ni actúa, ni arriesga. La Gauche ni réfléchit, ni agit, ni prend des risques.)

Et si on le provoquait ? Si on faisait une distinction entre les partis politiques qui se disent de gauche et les citoyens qui eux le sont vraiment ? Si par exemple on faisait circuler un manifeste, chacun y apportant sa signature ? Et on envoie tout ça à Saramago ? D’accord ? Allez on commence :

MANIFESTE DU CITOYEN

En ma qualité de citoyen, je déclare :

A. Être indigné de savoir qu’une partie de mes impôts est versée à des banquiers. Je demande que soit constituée d’urgence une société bancaire et financière de l’Etat,

B. Être scandalisé devant l’insécurité des travailleurs, hommes et femmes et je demande que soient établies d’urgence de nouvelles lois garantissant et sécurisant l’emploi et aussi les retraites des travailleurs,

C. Ne pas admettre l’injustice sociale actuelle. J’exige que soit effectuée une profonde réforme fiscale pouvant aller jusqu’au taux de 100% pour les revenus dépassant le niveau maximum autorisé (RMA) comme de même l’application de mesures légales tendant à limiter l’extrême richesse (Patrimoine Maximum Autorisé),

D. Refuser catégoriquement la publicité politique mensongère, le "bourrage de crâne", la diffusion d’information tendancieuse. J’exige que soit étudiée et établie une loi punissant sévèrement le "délit de désinformation" et que soient créés des moyens de communication de l’Etat réservés à l’information vraie et digne des citoyens, lesquels devront avoir la possibilité de s’y exprimer.

E. Exiger la cessation immédiate de privatisation de toute entreprise publique ainsi que de maintenir ou nationaliser au moins à 80% les activités liées à l’énergie, l’eau, le transport public, l’éducation, la santé et tout ce qui touche à la vie des citoyens.

F. Ne pas accepter l’exploitation par des sociétés privées des richesses des pays du tiers-monde sans contrôle des Nations Unies et/ou d’ États volontaires. Je demande que soit mis fin à la dénutrition, à la consommation d’eau non potable, à l’absence d’attention médicale et médicamenteuse des populations pauvres de ces pays comme de même que soit organisée et mise en place une vraie politique de contrôle volontaire des naissances dans ces populations.

G. Exiger que mon pays, comme l’ensemble de la communauté internationale punisse les gouvernements des pays belliqueux par les moyens dont il dispose sur les plans économique, financier, commercial, touristique, politique, diplomatique, etc.

H. Enfin, et ceci est le point le plus important : exiger que la démocratie soit renforcée, que le peuple puisse directement élaborer et voter des lois comme aussi abroger des lois récentes et modifier la Constitution. Seule la démocratie directe permettra d’en finir avec la collusion du pouvoir économique avec le pouvoir politique. Les référendums d’initiative populaire constituent l’outil idéal à l’exercice de la démocratie directe, quand ils ne sont pas volontairement rendus inopérants comme c’est le cas en France.
En conséquence, j’exige donc que le Président de la République décrète immédiatement un référendum soumettant au peuple souverain de nouvelles lois sur tous les points antérieurs, ceci sans pièges ni astuces qui déformeraient les principes énoncés, comme c’est souvent le cas.

J’écris devant le numéro de signataire libre, mon nom, mon pays, les items acceptés et envoi ce mail à au moins 3 de mes copains et copines dans moins d’une semaine (*).

1 Michel Carles France ABCDEFGH

2

3

4

5

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7

8

9

10

11

12

(*) Merci de ne pas modifier le texte original, ceci afin de respecter les signatures antérieures. Si vous trouvez qu’il manque des items, signalez-le à mspschile@gmail.com Celui ou celle qui atteint le No 12 envoie le même mail avec les 12 signataires à l’adresse antérieure. Ici avec des potes on compile tous les mails et on achemine à José Saramago. Vous savez que si par exemple chacun envoie à 3 ami(e)s et que ceux-ci font de même dans la semaine qui suit, et ainsi de suite, au bout de 12 semaines, donc 3 mois, c’est-à-dire quand celui ou celle qui signe le manifeste comme 12ème signataire, on a recueilli 265.720 signatures différentes ! José Saramago est débordé ! Et sûrement heureux ! On a fait un tabac !

En plus, comme nous on habite différents pays d’Amérique latine, on lance la même chaîne en 2 autres langues : l’espagnol et le portugais. Vous pouvez consulter ces 2 autres versions et le résultat final sur le site : www.fortinmapocho.com
Une fois lancé le premier mail, nous, nous n’avons plus de contrôle pendant 3 mois. Alors si certains d’entre vous, au moment de la 8ème ou 9ème signature par exemple, en même temps qu’il achemine à ses ami(e)s, nous envoie aussi une copie, ( à mspschile@gmail.com ), on pourra calculer le nombre de signatures, qui eut être bien supérieur, et publier des résultats partiels sur le même site.

Le plus important est la continuité des mails, il faut donc que chacun transmette à des amis ou amies sûrs, motivés, démocrates convaincus, portant haut le flambeau de la vraie Gauche, comme le fait inlassablement José Saramago.

Voilà. Alors on provoque ? (**)

(**) A CEUX QUI LISENT CE MANIFESTE DANS DES BLOGS O FORUMS : si vous voulez participer, vous pouvez le faire en simplement faisant un copier-coller du texte, complet bien sûr,le signer comme indiqué et l’envoyer le plus vite possible à trois autres ami(e)s.

Site web : MANIFESTE

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