Lettre ouverte au Président de la République du Brésil
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Monsieur le Président,
Nous avons été nombreux dans le monde à nous réjouir de votre élection, et de votre réélection à la présidence de la république du Brésil.
Cette élection était pour nous un signe de changement à gauche et d’espoir en une autre politique. Vous le savez, Monsieur le Président, l’espoir se nourrit aussi de symboles.
Je viens d’apprendre que le Comité national pour les réfugiés du Brésil a rejeté vendredi la demande de statut de réfugié politique faite par Cesare Battisti, ce qui ouvre la voie à son extradition vers l’Italie. Cesare Battisti est de ces très nombreux jeunes militants dont, dans les années 70 en Italie, la révolte s’était radicalisée. Il a été condamné dans le cadre des lois d’exception à la prison à perpétuité par contumace en Italie pour ces assassinats qu’il a toujours nié avoir accompli. Cesare Battisti s’est réfugié en France en 1990, François Mitterrand, alors président de la République, avait accordé à quelques centaines d’Italiens - en pleine connaissance de la gravité des faits qui leur étaient reprochés et de façon indifférenciée les uns par rapport aux autres – un asile. Nous pensions tous alors que cette résidence en France de façon continue, en situation régulière, en possession d’un titre de séjour, avait créé un droit pour ces réfugiés.
Force nous fut de constater que l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence allait s’accompagner d’un revirement brutal, et Cesare Battisti fut menacé d’extradition vers l’Italie. C’est dans ce contexte qu’il choisit de quitter la France pour le Brésil. C’est au Brésil,du fait du déni de droit du gouvernement français, qu’il appartient maintenant de décider de la vie de Cesare Batisti, et nos derniers espoirs reposent sur vous Monsieur le Président.
Je suis au regret, Monsieur le Président, d’avoir du vous écrire en français, ne maîtrisant absolument pas votre langue. Mes connaissances se limitent aux paroles d’une chanson que vous connaissez sans aucun doute : Grândola, vila morena Terra da fraternidade O povo é quem mais ordena Dentro de ti, ó cidade Dentro de ti, ó cidade O povo é quem mais ordena Terra da fraternidade Grândola, vila morena Em cada esquina um amigo Em cada rosto igualdade Grândola, vila morena
J’espère Monsieur le Président que ces vers " Em cada esquina um amigo Em cada rosto igualdade " seront vrais pour Cesare Battisti.
Jean-Michel Arberet Conseiller municipal d’Arcueil Partenaire du groupe communiste http://jm-arberet.over-blog.com/
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