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LA GAUCHE, AUSSI, EST EN CRISE

mercredi 10 décembre 2008
par  Jean-Luc Gonneau
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Il n’y a pas que la crise économique. Elle est aussi politique. D’ailleurs, on sait bien que l’origine de la crise économique est bel et bien, ou moche et mal, politique : excès du libéralisme ? Nenni, libéralisme tout court. Cependant, alors qu’éclatent, de façon évidente, les contradictions libérales, la gauche, en France et en Europe parait désespérément atone. Dans notre pays, le spectacle donné récemment par le Parti Socialiste en est une illustration. Bon, cela a pu amuser les amateurs de vaudeville, encore que c’ait été du mauvais Feydeau.

Pourquoi revenir sur ce que certains considèrent comme un non évènement ? Et puis, peut-on encore dire que le Parti Socialiste soit encore de gauche ? Regardez le NPA d’Olivier Besancenot, il fait se choux gras des enlisements socialistes. On peut voir ça comme ça. On peut aussi tenter de mesurer la situation avec un peu plus de recul. On peut ne pas confondre des militants socialistes, dont beaucoup sont sincères, en dépit des progrès préoccupants de l’inculture politique qui envahit non seulement le Parti Socialiste mais plus largement l’ensemble de la société, avec la dérive libérale d’une bonne partie de leurs dirigeants. Et le sabordage programmé par le gouvernement de l’enseignement social et économique, historique et géographique dans les collèges et les lycées n’arrangera certainement pas les choses. La droite a toujours misé sur la confiscation des savoirs par les classes privilégiées, elle ne va pas se gêner pour continuer.

Or donc, le Parti Socialiste est dans la mouise. Le parti d’opposition le plus puissant électoralement, et de loin, n’a pas d’idées, ou si peu, pas de projet, pas de programme. Il se réduit aux ambitions, anciennes pour les uns, récentes pour les autres, d’à peine deux dizaines de dirigeants, éléphants et éléphanteaux, comme il se dit. Certes, le pire n’est jamais sûr. Il n’est pas impossible que Martine Aubry, qui a au moins l’avantage d’une culture social-démocrate conséquente, redonne sinon du flamboiement du moins un lisibilité à un parti qu’elle va tenter de diriger, face à une rivale dont on a pu mesurer la redoutable détermination, qui ne s’embarrassera d’aucun scrupule, ni d’aucune ligne politique hors le « aimez-moi » qui constitue son principal argumentaire, dans sa quête du pouvoir. Martine Aubry connaît assez les arcanes de la politique et celles de son parti, les multiples chausse-trappes qui y fleurissent, pour n’avoir qu’une confiance relative envers ses « soutiens » de circonstance. Mais quelle que soit l’importance de ces conspirations de palais, et elle est grande pourtant, le Parti Socialiste ne s’en sortira, s’il s’en sort, qu’en revenant aux valeurs de la gauche. Nous ne voyons pas qu’il en prenne le chemin. C’est la conclusion qu’ont tiré Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez et leurs amis en quittant leur parti pour fonder autre chose, apparemment sympathique.

L’autre grand parti historique de la gauche, le Parti Communiste, ne se porte pas mieux. A quelques jours de son congrès, on ne saurait dire que l’enthousiasme transpire de ses travaux. Trois textes soumis au vote des militants, dont deux prônant presque ouvertement le retour au bon vieux temps du centralisme démocratique, joli oxymore comme eût dit en son temps Jean-Pierre Chevènement, qui en connaît un rayon sur le sujet. Et un texte de la direction, laborieuse synthèse entre courants et sous-courants (mais chut, le PCF ne reconnaît pas les courants, qui y prospèrent, numériquement s’entend, plus encore qu’au PS, à la différence qu’ils y sont tout de même fondés sur des idées). Synthèse tellement laborieuse que son vote fut boudé par près de la moitié du Conseil national du parti. Dans ces cas, les protestataires sont les plus motivés : 40% des militants ont choisi les textes « à l’ancienne ». Quant à celles et ceux qui souhaitent sincèrement une transformation, voire une « métamorphose » du parti, ils ont renoncé, erreur à notre sens, à se compter. Nous reviendrons bien sur dans notre prochain numéro sur le déroulement du PCF.


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