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MELENCHON ET LE PARTI DE GAUCHE : UN PARI PAS GAGNE D’AVANCE

lundi 8 décembre 2008
par  João Silveirinho
popularité : 1%

Beaucoup de Cactusiens ont salué l’initiative de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez de claquer la porte du Parti Socialiste, mettant ainsi, enfin, leur engagement avec les idées qu’ils défendent. Fallait-il le faire au moment où le vaudeville de Reims n’avait pas encore connu son dénouement ? Pas très important. Fallait-il, dans la foulée, créer une nouvelle organisation politique ? Cela peut se discuter, dans la mesure où la « gauche de gauche » est déjà bien éparpillée. Et quelle organisation, avec quel fonctionnement, pour ce nouveau parti ? Nous verrons que cette question n’est pas secondaire.

Pour mémoire, Jean-Luc Mélenchon avait créé, voici quelques années, Pour la République Sociale (PRS), association se voulant d’éducation populaire, très présente lors de la campagne référendaire de 2005 puis dans les instances « unitaires » diverses. PRS avait aussi l’ambition d’être un « trait d’union » entre militants de diverses origines ou citoyens engagés. Compte tenu de ses forces modestes, entre 1000 et 2000 adhérents selon les périodes, PRS a démontré une redoutable efficacité militante, une capacité, là ou elle était présente, à organiser des débats de proximité utilisant des matériels pédagogiques de qualité. Sa production théorique, qui devait alimenter une revue, a tourné assez vite court. Et la plus grande faiblesse de cette construction, qui n’empêche pas le bilan de PRS d’être, comme il se disait, globalement positif, a sans doute été l’échec de l’objectif initial de trait d’union : parmi les animateurs non membres du PS qui constituèrent le premier conseil national et le premier secrétariat national, beaucoup (presque tous en fait) se sont discrètement éloignés, voire, dans certains cas, n’ont plus été convoqués. Ce fonctionnement centralisé a été également perçu par les cactusiens qui s’embarquèrent dans cette aventure : peu sont restés à bord. Le nouveau parti supprimera-t-il PRS ? Si ce devait être le cas, ce serait dommage, car la gauche de gauche manque de lieux de débat et d’action distinct des organisations politiques. PRS n’avait pas réuni les conditions pour être un lieu privilégié dans ce sens, offrant à celles et ceux engagés dan une organisation politique excluant les doubles appartenances, à celles et ceux vaccinés ou méfiant par rapport à une adhésion à un parti. Mais la création du parti de gauche (PG) change la donne, et pourrait ouvrir à PRS, pourvu que l’outil ne soit pas délaissé, de nouvelles perspectives.

Mais revenons au Parti de la Gauche, dont Jean-Luc Mélenchon est évidemment l’homme fort. Nous connaissons ses talents : redoutable orateur doté d’un humour ravageur, ce qui ne peut que ravir les cactusiens, il a présenté une ligne politique conséquente, mettant en perspective, au-delà des incantations, les notions d’intérêt général, de justice sociale, d’internationalisme, qui tranchent avec le vœux pieux de trop d’organisations de gauche.

Le PG doit cependant évoluer dans un chemin étroit : être à la fois un pôle de rassemblement, indispensable pour atteindre une taille militante critique (le « combien de divisions » se pose toujours, à un moment ou à un autre) et un aiguillon pour un « front » dont on peut rêver, non sans espoir, qu’il débouche sur une sorte de Die Linke à la française. Au bout de quelques jours, le pôle de rassemblement demeure maigre. Il y a certes le ralliement du MARS/Gauche Républicaine, estimable mais restreinte formation, et de quelques personnalités, dont Claude Debons. Le fonds militant, ce qui n’est pas étonnant, demeure issu du PS.

Le PG espère peut-être que des communistes, à l’issue de leur congrès, où il semble probable que beaucoup de responsables défendant l’ « ouverture » ou la « métamorphose » du PCF vont être mis sur la touche, quand ( Robert Hue) il ne le font pas d’eux-mêmes, soient tentés de rejoindre le PG. C’est une possibilité. Encore faudra-t-il qu le PG soit capable de faire ce que ne sut faire PRS : reconnaître aux « non-ex-PS » un rôle plein et entier dans le fonctionnement du parti.

Jean-Luc Mélenchon a trop d’expérience politique pour ne pas se faire trop d’illusions sur une éventuelle participation du futur NPA d’Olivier Besancenot au front qu’il propose, y compris dans la prochaine élection européenne. Par contre, le PCF, qui n’a guère d’autre choix (c’est ça ou bien se mettre aux ordres du PS) pour tenter d’éviter la débâcle à cette élection, en sera, ce qui n’augure pas forcément une poursuite de ce flirt.

Ce qui précède est largement le fruit d’échanges informels entre « cactusiens ». Que fera la Gauche Cactus ? Comme d’habitude : on continue informations et réflexions indépendantes. Certains iront peut-être au PG, d’autres y sont déjà, d’autres encore resteront dans leurs organisations respectives, ou hors de toute organisation (car le Cactus ne brille pas vraiment par son sens de l’organisation). Bref chacune, chacun choisira librement, ce qui ne modifiera pas nos relations fraternelles dans la plus stricte égalité. C’est pas républicain en diable, ça ?


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